Chapitre 10

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J'arrive en français avec le moral à zéro, je me sens tellement mise à l'écart... Émilie est juste devant moi, elle s'est assise à côté de Cindy. Je hais Cindy comme jamais je n'ai jamais détesté personne. Je me laisse tomber sur ma chaise, mon sac tombe et rebondit sur le sol. Je sors mon cahier, ma trousse.
Soudainement, je sens une présence dans mon dos, quelqu'un s'assoit à mes côtés.
Je sais qui cela peut être.
Parce que je tremble, je frissonne et me mains sont moites.
C'est Yannis.
Finalement, peut-être que je ne suis pas vraiment seule.
-Tu étais où ce matin ?
Il me regarde d'un air intrigué et amusé.
-Tu me cherchais ?
Je ne peux pas m'empêcher de rougir et je crois bien qu'il le remarque. Pourquoi me fait-il cette effet ? Peu-être parce que la première fois que je l'ai vue, je me suis enfuie. Oui, cela doit être ça, je me sens encore extrêmement honteuse.
-OK, tu me cherchais, conclu-t-il en souriant.
Je soupire et lui dit :
-J'ai un service à te demander, dis-je calmement.
Il me questionne du regard et je demande s'il pourrait m'accompagner à la boîte de nuit, une nouvelle fois.
-Si t'as une voiture, peut-être. Mais bon, tu vas devoir m'expliquer pourquoi. Et tu vas pas... euh... t'évanouir ?
-Celle de ma mère, quand elle est au travail elle s'en rendra pas compte... Je t'expliquerai tout, un jour.
-Et ta mère, c'est quand qu'elle travaille ?
-Euh... Tous les jours sauf le samedi et le dimanche, de huit heures à cinq heures.
Il me regarde en riant.
-On est en cours à ces horaires là, je te signale, dit-il.
J'en conclu que c'est foutu, je ne pourrai pas retourner sur les lieux du crime. Je pousse un long soupir d'exaspération.
-A moins que... commence-t-il.
Je l'encourage à continuer, les yeux remplient d'espoir.
-On pourrait sécher les cours.
Je souris tellement l'idée me plaît. J'adore braver les interdits et j'adhère à l'idée de Yannis.
-Vendredi ?
Il hoche la tête et le professeur commence son cours.

Je m'assois à l'arrêt de bus et attend, seule. Émilie est avec sa nouvelle -meilleure- amie et Florian avec sa -futur- petite copine. Je voudrais disparaître, devenir un fantôme. Au moins, personne ne me verrai, je serai totalement transparente. C'est toujours mieux que d'être seule et de sentir tous les regards braqués sur soi.
Je lance de la musique dans mes oreilles et j'essaye de me détendre. D'habitude, je rentre à pied mais aujourd'hui, je n'avais pas envie de marcher et surtout, je ne veux pas faire le trajet avec Yannis.
La musique est belle, elle m'envoûte totalement. Je connais les paroles par cœur, je les fredonne.
-Je connais cette musique, dit une voix qui m'était jusque là inconnu.
J'enlève mes écouteurs, lève mes yeux. Une fille aux cheveux court se tient devant moi, un petit sourire enfantin sur son visage. Elle a des yeux en amande et je suis presque sûr qu'elle est d'origine asiatique. Elle est assez joli, ses lèvres rouges et ses yeux bleues sont impressionnant.
-Je m'appelle Kimiko mais appelle moi Kim, d'accord ?
J' hoche la tête et j'engage la discussion.
-Tu es en terminale ?
-Oui, mais personne ne me connaît, dit-elle en riant. Je suis la fille invisible du Lycée Fiels, Kim l'invisible !
Elle agite ses mains comme si elle disparaissait et elle rigole. Je ris avec elle parce que ça fait du bien. Elle s'assoit à côté de moi et me sourit de toute ses dents. Elle a l'air adorable.
-Et toi, tu traînes pas avec le sexy beau-gosse par hasard ?demande-t-elle en me donnant un coup de coude. Je vous ai souvent vu ensemble, tous les deux.
J'éclate de rire et tout le monde me regarde.
-Sexy beau-gosse ?
Elle opine et je comprend quand elle dessine la lettre « F » dans le ciel.
-Florian ?
Elle hoche la tête en souriant.
-C'était mon meilleur ami mais... il préfère rester avec Jackson et Alison. J'avoue que je le comprend pas trop. Il nous a fait la gueule, à moi et Émilie. Puis il nous a pardonné... Mais il reste avec eux. C'est comme si il nous aimait plus même s'ils nous a pardonné. Et Émilie... elle préfère Cindy désormais. Elle reprochait à Florian de nous laisser tomber mais... elle fait la même chose, dis-je en serrant les dents, elle me laisse tomber.
Kimiko me regarde différemment à présent, elle n'a plus ce petit sourire enfantin gravé sur son visage mais plutôt un air triste.
-Je suis désolé pour toi, dit-elle gravement.
Je hausse les épaules, cela ne la concerne pas et je n'ai pas envie de l'embarquer dans mes histoires.
-Mais sinon... Si jamais tu redeviens ami avec le sexy beau-gosse, tu pourras lui dire que Kim l'aime beaucoup beaucoup beaucoup ? Tu lui diras aussi que je rêve d'embrasser chaque parcelle de son corps de rêve, d'accord ?
J'éclate de rire une nouvelle fois. Cette fille a le don de me donner le sourire on dirait bien.
-Je lui dirai que tu veux faire un truc coquin dans son lit, OK.
Elle rougit et rétorque :
-C'est pas ce que je veux faire ! Je veux juste embrasser...
-CHAQUE parcelle de son corps, oui.
Elle se mord la lèvre inférieur et sourit timidement. Je la questionne :
-Tu le trouves super beau, Florian ?
Elle hoche la tête. En même temps, je ne peux pas la contredire, qui n'aime pas le physique de Florian ? Sa peau est chaude comme la braise, ses cheveux sont comme de la soie, ses yeux sont d'un vert profond et envoûtant. Il est aussi assez musclé, il faut dire qu'il est très sportif.
-Et intelligent ?
Elle a un temps d'hésitation.
-Oui. Non, en fait vu ce qu'il t'a fait, non. Mais... Je sais pas, dit-elle en bégayant.
Je la regarde et je vois dans ses yeux qu'elle a peur de dire une bêtise. Si elle dit oui, je pourrai m'énerver car il m'a abandonné. Si elle dit non, peut-être je lui rétorquerai qu'elle a tort et que Florian est intelligent même s'il fait une connerie.
-Je vais te le dire moi, dis-je en haussant le ton. Florian n'est pas dupe, il sait ce qu'il fait. Il ne reste pas avec Jackson pour être populaire ou quoi que ce soit, il reste pour Alison. Il est amoureux d'elle et l'amour prend toujours le dessus. Il est intelligent, il veut être avec elle. Mais est-ce que c'est un gros connard parce qu'il m'a abandonné pour être avec ce pot de peinture qui se nomme Alison ? La réponse est oui.
Elle me regarde avec de la pitié et peut-être un peu de tendresse. J'ai l'impression qu'elle connaît bien la vie mais qu'elle connaît de la vie quelque chose de joyeux et convivial. Elle n'est pas habitué à voir des gens de son entourage presque au bord des larmes. Moi aussi, avant, je voyais la vie en rose.
Elle hésite quelques secondes, puis, elle me prend dans ses bras maigrichons.

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