Chapitre 11

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Je rentre chez moi, je dépose mon sac à l'entrée. Je m'apprête à aller dans ma chambre quand soudain, j'entends que ma mère m'appelle.
Je vais donc dans le salon pour la rejoindre. Mais à ma grande surprise, elle n'est pas seul. Maman est assise sur le canapé en compagnie d'un agent de police, ce dernier tient un calepin dans sa main.
-Je sais que l'on t'a déjà interrogé plusieurs fois auparavant sur l'assassinat de ton ami et que tu n'as pas su répondre aux questions mais je voudrais réessayé, dit-il en me souriant tendrement.
Je pousse un long soupir et me laisse tomber sur un fauteuil.
-Les souvenirs te sont-ils revenu ?
Je dis que non. Je ne lui parle pas de mes rêves, devrai-je ?
-Bon, écoute... Connais-tu quelqu'un qui lui voudrait du mal et qui aurait pu se trouver sur le lieu ?
Je hausse les épaules.
-Non et puis de toute façon, qu'est-ce que ça peut faire ? Il est mort, point final, dis-je sèchement.
Le policier froncent ses sourcils, il passe ses doigts sur ses lèvres comme s'il réfléchissait.
-Mais... commence-t-il. Tu n'as pas envie de savoir toi aussi ?
Si, j'ai envie de savoir, de tout comprendre. Qui voulait sa mort ? Et surtout, pourquoi ? Soudain, une idée me traverse l'esprit : Et si Alex était mort par accident et non par la volonté de quelqu'un ? Dans ce cas là, une question se pose encore : Comment ?
-C'est vrai, j'aimerais savoir. Mais je veux pas parler avec vous.
Il soupire.
-Tu penses mener ta petite enquête toute seule, c'est ça ? Écoute, je n'aime pas l'échec. Je dois absolument clore cette enquête et je pense que tu es assez grande pour comprendre ça.
J'échappe un petit rire.
-Oui je suis grande et plus intelligente que vous, à mon avis.
C'est maintenant à son tour de rire.
-Plus intelligente ?
Je souris et hoche la tête avec un air de supériorité.
-Et si Alex n'avait pas été assassiné ? Si c'était seulement un accident ? Peut-être qu'il était bourré et qu'il est tombé.
-Non, impossible. Il s'est pris un coup dans la nuque, quelqu'un l'a frappé avec une barre en métal.
Je rougis jusqu'aux oreilles parce qu'il vient de me fermer le clapet. Il se lève et me lance des éclairs à travers ses yeux.
-J'ai compris, tu veux rien me dire, dit-il en grognant. Je m'en vais.
Il ouvre la porte et la claque. J'aurais peut-être dû lui parler de mes rêves. J'aurais dû discuter avec lui, pour essayer de me souvenir.
Il n'est peut-être pas encore trop tard.
J'ouvre la porte et je lui cours après. Je lui empoigne le bras fermement et il pousse un petit cri de stupéfaction.
-Repassez demain, j'ai des choses à dire.
Je vais lui parler de mes rêves, c'est la meilleure chose à faire pour me souvenir, je pense.

J'observe le mur de ma chambre avec les deux petits papiers, les écrits de mes rêves. Les flèches rouges pour indiquer la chronologie sont tracées maladroitement.
Il faut que je rajoute des choses sur ce mur, je suis sûr que certains éléments m'échappent. Je prend une feuille et la colle sur le mur, à côté des autres. Je prend un feutre noir et j'écris tout ce que je sais sur Alex.
Il était gentil avec tout le monde, de ce que je sache. Il faudrait que j'aille interroger sa mère, peut-être qu'elle en sait un petit peu sur ses fréquentations en dehors du lycée, s'il en avait. Il n'était pas provocateur, même sous l'effet de l'alcool. Il n'était pas susceptible et se fichait bien de ce que les autres pensaient de lui. Il était très protecteur et attentionné.
Je note tout sur la feuille et je met le titre suivant : « Le caractère d'Alex ».
Je relis la feuille dix fois de suite mais elle ne m'apporte aucune informations cruciale, juste des banalités.

Je ne mange pas ce soir, je n'ai pas faim. J'ai l'esprit tout emmêlé, je repense à « tout ça ». Après la petite visite de cette agent, j'ai vraiment envie de savoir qui est l'assassin de mon ami ou peut-être devrai-je dire mon amour ? Je l'aimais parce que c'était Alex, l'unique et incomparable...
Quand il était là, c'était plus simple. Beaucoup plus simple.
Ma vie était joyeuse, sans encombres. Tout le monde autour de moi était heureux, mes amis, ma famille... Je riais souvent alors que maintenant, je pleure pour la plus part du temps.
Je repense à ce jour où j'étais partis au ski avec Alex, Florian et Émilie : j'avais beaucoup rigolé. On était en haut des pistes, on avait prévu de faire la rouge quand Florian a lancé :
-Et si on faisait la noir ?
-Oui, ça va être drôle !ai-je dis en riant.
Alex m'a regardé avec de grand yeux et il a dit calmement :
-Non, hors de question.
Sa voix coulait comme du miel, elle était douce et mélodieuse. Même quand il était énervé, sa voix était apaisante.
-Oh allez mec, même si on tombe, on s'en fou, a dit Florian en haussant les épaules.
A ce moment, des flocons ont commencé à tomber sur ma chevelure et partout autour de moi. J'ai enlevé mon gant droit et j'ai ouvert ma main vers le ciel. Un flocon s'est alors déposé sur ma paume, c'était froid mais plutôt agréable.
-D'accord mais faites attention, a rétorqué Alex en souriant franchement.
J'ai regardé tout mes amis, je leur ai lancé un regard complice et nous sommes partit vers la piste noir.
-C'est drôlement bossu quand même, a dit Émilie en observant la piste.
-Et très pentu, ai-je ajouté.
Florian a littéralement explosé de rire.
-Vous abandonnez ?
J'ai regardé Émilie et nous avons aussi explosé de rire.
-Bien sûr que non, tu nous connais ! On n'abandonne jamais, ai-je rétorqué.
Florian a commencé à descendre en premier. Il allait à toute vitesse et il hurlait de plaisir. Il sautait en l'air par moment et je riais à chaque bond qu'il effectuait. Puis soudain, Florian a sauté un peu plus haut et il s'est écrasé comme une crêpe.
-Oh putain, ça fait mal !
On a tous rigolé et je me suis élancé sur la piste. J'allais vite et je ne contrôlais pas vraiment ce que je faisais. En même temps, avec mes amis, nous avions l'habitude de faire des pistes bleues ou rouge alors faire une piste noir...
Je bondissais à chaque bosse et Alex m'encourageais.
-Fais gaffe Lydia, tu me fonces dessus ! s'est exclamé Florian qui était encore au sol.
Mais c'était trop tard et je lui ai foncé dessus. Une nouvelle fois, nous avons rit tellement fort que nous aurions pût déclencher une avalanche.
Ensuite, Alex et Émilie sont descendu et ils sont aussi tombé.
Mais l'important c'est que nous étions heureux.

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