Chapitre 7

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Mon réveil sonne mais je reste dans mon lit. Je ne vais pas aller au lycée aujourd'hui, je n'en ai pas le courage. En revoyant le lieu de l'accident, j'ai fais un rêve étrange. Était-il réel ?
Cela me perturbe et me déroute complètement, je ne sais quoi penser.

Il est déjà dix-heure dix quand je reçois un message sur mon portable.
Un message d'un inconnu, je n'ai jamais vu ce numéro auparavant.
Numéro inconnu : Salut, j'espère que tu vas mieux.
Je suis étonnée, c'est donc quelqu'un que je connais et qui sait que j'étais dans un piteux état, hier. Je me doute bien de qui cela peut être mais je pose quand même la question.
Lydia : Qui es-tu ?
Mon téléphone vibre dans ma paume très rapidement.
Numéro inconnu : Yannis.
Mais comment a-t-il eu mon numéro ? Je n'ai pas très envie qu'il me parle par message, déjà qu'en vrai je n'aime pas trop ça... Je change le nom de son contact et lui répond.
Lydia : Qui t'as donné mon numéro ?
Yannis : Peut importe, répond à ma question. Tu vas bien ?
Il m'énerve, il ne veut pas me répondre. Tant qu'il n'aura pas répondu à ma question, je ne le ferai pas pour la sienne.
Lydia : Qui t'as donné mon numéro bordel !
Yannis : C'est Émilie, calme toi ! Maintenant dis moi si tu vas bien !
Je pousse un soupir d'exaspération.
Lydia: Oui ! Mais t'es pas censé être en cours toi ?
Yannis : Non, la prof d'anglais est pas là.
Lydia :OK. D'ailleurs, je dois te dire un truc. Je te remercie pour hier, tu m'as rattrapé et si tu l'avais pas fait... je me serai sans doute explosé ma tête contre le béton brûlant.
C'est vrai, il m'a presque sauvé la vie quand j'y pense. Peut-être aurais-je finis à l'hôpital, on ne peut pas savoir. Il ne répond pas tout de suite, il ne sait sans doute pas quoi dire.
Yannis : Même avec la tête en sang je suis sûr que tu serai joli.
Serait-il en train de me faire des avances ? Je n'y crois même pas, on se connaît à peine. Il suffit parfois d'un seul regard pour tomber amoureux mais il ne peut pas m'aimer ou simplement me trouver belle, c'est impossible.
Lydia : C'est gentil mais tu le penses sérieusement ?
Mon portable vibre instantanément.
Yannis:Oui.
Mon cœur manque d'exploser. Je ne renvoie pas de messages, pour dire quoi de toute manière ? Pour le remercier ?
Yannis : Lydia, on peut parler ce soir ? Sur le toit de l'immeuble, près des étoiles...
J'avais prévu de monter sur le toit ce soir, mais sans lui. Je crois que je vais devoir changer mes plans. Soit j'y monte avec lui ou je n'y vais pas du tout.
Il a ponctué sa phrase d'une manière poétique en parlant des étoiles... Je découvre encore une des facettes de sa personnalité.
C'est ce qui me pousse à lui dire oui, parce que j'ai envie d'en apprendre plus sur lui.
Lydia : Rejoins moi à neuf heures.

J'ai passé ma journée à regarder une série sur mon ordinateur portable, à moitié affalé dans mon lit. Je n'ai même pas mangé. Je pense trop à ce rêve étrange et à Yannis.
Il est d'ailleurs huit heures quarante cinq et je vais devoir aller rejoindre celui-ci. Je suis stressé, j'ai peur de discuter avec lui.
Que vais-je lui dire ? Et si je n'ai pas de sujet de conversation, comment vais-je faire ?
Je m'habille d'une simple veste et enfile mes converses. Je me peigne, me prépare. Quand je suis apte à voir Yannis, je me rend à notre point de rendez-vous.

J'ouvre la trappe et me hisse en hauteur. Je me lève doucement, le soleil qui décline me fait mal aux yeux. J'avance lentement à l'aveuglette et c'est à cet instant que je l'aperçois.
Yannis se tient à quelques mètres de moi, toujours avec un sourire gravé sur ses lèvres et le calepin noir dans sa main droite. Je me demande vraiment pourquoi il transporte de petit carnet partout avec lui. Peut-être que c'est un peu comme un journal où il étale ses pensées les plus intimes et il n'a sans doute pas envie que quiconque le lise.
Il a les cheveux mouillé, il doit sortir de la douche et je souris à cette idée.
-Salut Lydia, dit-il en s'approchant.
Je reste figée sur place sans faire le moindre geste. Je sens que je vais avoir du mal à communiquer avec lui , c'était plus simple par message.
-Salut, je suppose que...
-Que je veux en apprendre plus sur toi ? C'est vrai, j'ai l'impression qu'on deviens amis et je trouve ça cool, je suis nouveau et j'ai pas trop d'amis, dit-il en me coupant la parole.
Il veut aussi en apprendre plus sur moi et je considère cela comme un point commun. Ce serait effectivement bien que l'on devienne amis surtout qu'il habite juste au dessus de chez moi. Mais je ne sais pas, je m'imagine pas être son ami... Je ne le vois pas de cette façon mais je ne sais pas comment je le vois.
-Tu aimes faire quoi comme sport par exemple ?
Il me semble plus détendu que les autres fois, il ne bégaye plus du tout.
-Je fais du tennis et j'adore ça. Mais ces derniers temps, je ne vais plus aux entraînements...
Pourquoi je n'y vais plus ? Je n'ai pas la force, je pense trop à Alex, à toute cette histoire sordide.
Yannis s'assoit sur le bitume et je l'imite.
-C'est dommage. Moi je ne fais aucun sport parce que je n'aime pas ça, avoue-t-il.
Son tee-shirt colle à sa peau, dévoilant ses bras musclés et sa carrure solide. Pourtant, il ne fait pas de sport d'après ce qu'il vient de me dire.
-Vraiment ? Aucun sport ?
Il rigole et je l'imite.
-Je plaisantais, j'adore le sport. T'as cru hein ?
Il est très fort pour mentir, il va falloir que je me méfie.
-Je ne fais pas de sport en « club » mais j'adore courir, sauter... Je vais sûrement m'inscrire dans l'équipe de foot du lycée.
C'est donc un sportif.
-Je suis imbattable en course, dit-il en souriant.
J'éclate de rire, c'est plus fort que moi. Sa modestie me plie en deux.
-T'es sérieux là ? Tu feras moins le malin quand je te battrai, dis-je en haussant le ton.
Il secoue la tête comme pour dire, tu peux toujours rêver parce que je vais gagner.
Ce garçon est vraiment spécial. Il est parfois timide et parfois non. Il me semble blagueur et modeste, gentil et attentif à ce qui se passe autour de lui.
-T'aime la musique ?
J'adore la musique, c'est comme une drogue pour moi. Quand j'écoute une chanson, la mélodie me transporte, mon corps vibre, mon esprit est dans un autre monde.
-Oui et toi ?
Il hoche la tête et il sort un petit portable de sa poche. Il fronce les sourcils devant son écran et je l'interroge du regard.
-Oui j'aime la musique mais là... Euh... Je dois vraiment y aller, ciao Lydia...
Il perd toute son assurance, tout d'un coup. Je ne comprend pas bien, il change de caractère comme on changerai de tee-shirt.
Il range son portable et descend par la trappe.
Il est tard de toute façon, je retourne dans ma chambre et m'effondre sur mon lit.
Je rêve.

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