Rencontre sous la pluie

Repas commun

A la fin du repas-fête, je montais et papa me demanda si j'avais finis mes devoirs. Je grimaçais, sachant qu'il ne parlait que des maths. Forcément, j'excelle dans tous les autres domaines. Enfin, quasiment, puisque j'avais un peu de mal avec la biologie au début, mais maintenant, tout roule. Je descendis mon cahier, et le laissais vérifier, debout à sa droite, en train de me demander si j'avais réussi ou non. Je voulais lui prouver que je pouvais me débrouiller sans lui en math. Juste histoire qu'il ne pense pas que j'aurais toujours besoin de lui, ou qu'il est nul en tant que prof. Au contraire, il est génial. Souriant, il m'assura que j'avais pigé le truc et je souris. Et encore une victoire ! Finalement, je ne suis pas aussi nulle que je pensais, et mon cerveau peut réfléchir même quand il y a des chiffres, c'est super.

Souriant, je le remerciais pour ses cours particuliers avant de remonter. J'avais finis mes devoirs, mais malheureusement pas mon nouveau livre sur la biologie moléculaire. J'ai eu un peu de mal à comprendre, mais grâce à mon dictionnaire je sais de quoi ça parle exactement.

Vers vingt-deux heures, je fermais tout, fis mon sac, en y ajoutant le bouquin, et descendis prévenir mes parents que j'allais au lit. J'étais légèrement fatiguée. Du moins, mes yeux. Je vais devoir ressortir mes lunettes de lecture. Il paraît qu'elles sont là pour aider mes yeux à se reposer, mais j'y crois pas, vu que ma vision reste la même que je les ai, ou non sur le nez. C'est sûrement pour cette raison qu'elles dorment dans leur écrin, au fond de mon tiroir. Me ravisant, j'allais les récupérer, lavais les carreaux et les glissais dans mon sac. Sait-on jamais. Je finis par me coucher, l'esprit concentré sur ce que j'avais appris aujourd'hui. Parti comme c'est, papa va ouvrir sa boutique ici, et je repartirais seule à Salt Lake City. Bon, pas grave, au moins cette ville je la connais. Fermant les yeux, je repensais au parc où Sierra et moi allions souvent, après les cours, pour parler.

Je dus m'endormir puisqu'une de mes compositions me réveilla. Soupirant, j'éteignis et sortis du lit. Je n'étais pas motivée du tout pour cette journée, mais bon. L'avantage, c'est que je pourrais toujours terminer, enfin peut-être, mon livre de biologie. Me préparant rapidement, je descendis pour trouver maman prête à partir.

« - J'ai rendez-vous à l'agence à huit heures, donc si tu veux je peux te déposer ?

« - Volontiers ! Le matin, les gens sentent bizarre dans le bus, ris-je en songeant qu'hier il y avait une personne qui sentait la transpiration à plein nez.

« - Pourquoi, tu ne prends pas le car scolaire ?

« - Je le rate tout le temps, mentis-je.

Maman hocha simplement la tête, et je terminais mon repas en silence. Achevant ma toilette, je pris mon sac, et retournais en bas. Je demandais à maman à quelle agence elle allait, et elle m'expliqua qu'elle allait aller signer le contrat de location pour le local, avant de faire les démarches administratives. Elle voulait faire quelques travaux et devait aller à la mairie demander un permis de détruire et de reconstruire, ainsi qu'aller voir la banque, et si elle avait le temps, elle comptait retourner au magasin de l'autre fois, acheter de la peinture. Sacrée journée, si vous voulez mon avis. Nous finîmes par partir, et je ris en voyant le bus que je prenais passer devant nous. Ne connaissant pas encore le chemin du lycée, maman le suivit, et me déposa. Je l'embrassais, et lui souhaitais bonne chance avant de descendre. La voiture repartit presqu'aussitôt, et j'entrais dans le bâtiment, ignorant volontairement mes camarades. Après tout, je vivais en marge de la société, selon les trois pies, donc autant leurs donner raison. Je m'appuyais contre le mur, face à la salle, la musique dans mes oreilles, et fermais les yeux, me concentrant dessus. C'était une mélodie que j'avais crée pour remercier mes parents de leur amour. Chaque fois que je l'entendais, j'avais des frissons sur les bras, tant je la trouvais belle. Seulement la sonnerie vint tout gâcher, et je fronçais les sourcils. Ouvrant les yeux, j'éteignis ma musique en soupirant, et entrais dans la salle. Je m'assis à ma place et posant mon sac au sol, imaginais un instant que j'avais un piano devant moi, et jouais, enfin reproduisais, la fin de la mélodie, avant de sortir mes affaires. J'aurais voulu prendre des cours de guitare, mais je réussissais seulement à en jouer, grâce à la magie d'internet. On dit toujours qu'on trouve de tout, et croyez-moi, c'est vrai. Même des cours de guitare. La seconde sonnerie retentit, et mon voisin me salua. Je hochais simplement la tête avant de me concentrer sur la leçon du jour. Ça m'étonnerait qu'on étudie le chapitre que je lisais hier, mais bon. C'est toujours utile d'avoir un prof pour vous expliquer plus simplement ce que vous saviez déjà. Enfin, je crois.