Epilogue

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Lorsque j'ouvris les yeux, je fus accueillie par les jumelles. Elles me saluèrent en criant joyeusement que j'étais enfin réveillée, quand Maria me fixa sérieusement.

« - Dis-moi, t'es sûre que Shane c'est juste ton meilleur ami ?

J'allais répondre que depuis hier, c'était plus mais elle ne m'en laissa pas le temps.

« - Non parce que vu comment, tu soupirais son prénom, j'aurais beaucoup de mal à te croire si tu me dis le contraire !... Non, en fait, je ne te croirais pas une seconde ! Allez debout, maman veut qu'on parte dans pas longtemps et...

« - Maria, la coupa sa sœur.

« - Ok, j'arrive ! Passez devant, soupirais-je en passant la main dans mes cheveux.

Elles me laissèrent seule avec moi-même et je sortis de mon lit en bâillant longuement, m'étirais puis consentis enfin à me lever. Enfin, disons à sortir de ma chambre. Mon regard rencontra la peluche que Shane m'avait offerte à Disney, et je souris. Replaçant mon pyjama, je descendis lentement, en comptant les marches. Arrivée en bas, je saluais Glenn, qui revenait de dehors, puis allais dans la salle à manger. Je saluais tout le monde, et notais qu'ils semblaient tous prêt à partir. Je pris une grande inspiration, m'installais et les remerciais de m'avoir soutenue durant l'épreuve qui s'était terminée hier. Un par un, ils m'assurèrent que c'était normal et qu'ils étaient désolés de n'avoir rien vu, mais je les coupais.

« - Vous ne pouviez rien voir, puisque je n'ai pas changé mes habitudes exprès pour qu'on ne s'en aperçoive pas.

Il y eut un léger silence gênant, puis Dwight me demanda si ma fin de soirée avait été agréable. Je rougis excessivement, en me souvenant des événements. Être dans les bras de mon meilleur ami, en tant que copine et non plus amie, avait quelque chose de très très agréable. Sauf que je me voyais mal le leur dire. Je me contentais donc de leur donner une version très édulcorée des événements.

« - Ouais ! Sauf que, alors qu'on parlait de nos vacances, je me suis mise à vomir, et ça a légèrement gâchée la soirée, mais bon... A part ça géniale

Il se mit à rire en décrétant qu'il n'y avait que moi sur Terre, pour être malade après deux verres de champagne. Ouais c'est ça tonton ! Double la dose et tu comprendras mieux. Avec deux, ça allait très bien mais c'est les deux suivants qui ont merdé, dans l'histoire. Enfin pas trop vu la suite des événements. Ils n'ont rien gâchés du tout en fait ! Ils ont juste amélioré la suite disons. Cependant je gardais ce détail pour moi, et me contentais de manger.

Deux heures plus tard, alors qu'ils étaient presque tous partis, je montais me laver. Margaret venait d'appeler mon oncle pour le prévenir, qu'elle allait demander le divorce. Selon elle, il avait choisi son camp et devrait maintenant en payer les conséquences. J'avoue que je me sentis mal pour lui. J'adore mon oncle et savoir que j'avais brisé sa famille est extrêmement désagréable. Face au miroir, je me fixais réellement, pour la première fois depuis longtemps. Les yeux dans les yeux, je regardais mon reflet, en cherchant une trace visible de toute cette histoire, mais je ne vis rien. Pas d'amertume, ni d'étincelle de tristesse à priori. J'avais le même regard qu'avant, je crois. Shane m'a dit que ce n'était pas le cas, qu'il était plus joyeux, mais c'était sûrement dû au champagne. Haussant les épaules, je grimaçais en songeant que je voulais voir les garçons à quatorze heures et qu'il était déjà midi. Jusque là, rien d'anormal, sauf que j'ai oublié de les prévenir. Quelle tête en l'air cette Mitchie ! J'envoyais un rapide message à mes deux frères et Shane, en repoussant le rendez-vous d'une heure, puis allais dans ma chambre. Prenant ma guitare, je commençais à jouer, un de mes morceaux les plus joyeux, puis enclenchais le dernier album de TJ Tyler. Je mis la chanson que je connaissais et la jouais synchro avec les musiciens, en fermant les yeux pour m'imaginer sur scène avec elle. Une demi-heure plus tard, j'avais reposé mon instrument. J'étais habillée d'un slim blanc, et d'une tunique violette, auxquels j'avais ajouté un long foulard noir autour de mon cou, un chapeau sur la tête et je chantais à tue-tête, en utilisant mon brumisateur en guise de micro. Les yeux toujours clos, je m'imaginais seule sur scène, en train de chanter devant deux ou trois cents personnes. Je n'avais pas encore déterminée, combien de personnes ferait le déplacement pour m'écouter.

Rencontre sous la pluieOù les histoires vivent. Découvrez maintenant