Samedi

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Chapitre 14

La soirée se déroula tranquillement, même si Dylan ne me lâchait pas du regard. Ce fut mon parrain qui me donna la solution à mon problème, à savoir comment interdire l'accès de ma chambre à mon cousin. En fait, faut savoir qu'à la base, on parlait de politique. Oui, je suis sérieuse ! Mon oncle ne comprenait pas les raisons de la présence de nos soldats en Irak, et pour ce coup, moi non plus, mais plus parce que j'aurais du naître à l'époque « Peace and love » qu'à la nôtre ! Enfin bref, nous parlions donc de ce point quand Dwight me demanda si mon synthé me plaisait. Oui, oui, je sais, son père était ébéniste, mais vu comme il passe du coq à l'âne, on aurait pu croire que grand-père était fermier.

« - Oh ça, pour lui plaire, il lui plait ! Elle passe tous ses week-ends dessus, sourit maman.

« - Tu sors pas avec Shane et tes autres amis, me demanda Margaret.

« - Euh non, avouais-je. Le samedi, ils répètent dans leur coin, et puis bon, je les vois déjà beaucoup au lycée, donc...

« - Parce qu'en plus, c'est des musiciens, s'étonna mon oncle. Dis donc Steve, fais attention, parce que mignonne comme elle est, ils risquent de débarquer un de ces soirs,... Et lui voler son synthé.

« - Ouais genre, ris-je. Ils jouent de la guitare, ils préfèrent ça au piano. Aucune chance donc ! Toute façon, ils ignorent que j'en ai un.

« - On sait jamais ! Va falloir bloquer sa porte, et la fenêtre la nuit.

Ils rirent, mais je vis quand même que mon parrain était sérieux, pas pour le vol, mais pour bloquer les accès à ma chambre. Intriguée, et légèrement plus intéressée, je demandais :

« - Et tu proposes quoi ? Que je mette mon lit contre la porte peut-être ?

« - Au minimum, parce qu'il m'a l'air louche ton pote, cracha presque Dylan.

« - moins louche que certain ! C'est un garçon très bien, et bien éduqué. Si ça peut te rassurer, il est gentleman en plus. Ce que je peux difficilement dire de certains, contre-attaquais-je aussitôt.

Il y eut un petit silence durant lequel, je fusillais mon cousin des yeux , puis celui-ci détourna le regard, sûrement vexé. Dwight, étonné par ma tirade, convainquit mes parents de poser un verrou rapidement. Je le regardais étonnée. Comment avait-il fait pour résoudre mon problème aussi vite ? Enfin pour cette nuit, c'est fichu, mais mon oncle me fit promettre de bloquer l'entrée de ma chambre. Je fis semblant de le faire à contrecœur alors que je jubilais. Finalement, j'allais passer un week-end super parfait.

Je montais me coucher peu après, et m'endormis sitôt avoir posé la tête sur mon oreiller, rassurée par le bureau qui bloquait l'accès à ma chambre. Décidément, mon oncle, c'est le meilleur.

Le lendemain, je me réveillais en entendant mon portable vibrer. Fronçant les sourcils, je tendis le bras vers mon chevet, attrapais l'objet maudit, et décrochais, le visage enfoui dans mon oreiller. Mince alors, le samedi, j'ai le droit de faire la grasse matinée, non ?

« - Allo, grognais-je donc.

« - Mitchie ?

« - Shane, soupirais-je. T'as intérêt à ce que cet appel soit un cas de force majeur,... non, une question de vie ou de mort, pour me réveiller aussi tôt, parce que j'ai sommeil !

« - En fait, on voulait te proposer de faire un tour en ville avec nous, déclara Jason hilare.

Pour toute réponse, je raccrochais, et me réinstallais dans le but de terminer ma nuit, quand j'eus un doute. Quelle heure était-il ? Ouvrant difficilement j'avoue, un œil, je fixais l'écran de mon portable. Midi.... Déjà ? Je me levais d'un bond, et descendis en pyjama. Je fus accueilli par Dwight, qui d'autres, qui se moqua des motifs de mes draps imprimé sur ma joue, et je haussais juste les épaules en bâillant. On sonna à la porte, et je laissais papa ouvrir. Je suis trop fatiguée. Je m'étirais comme le chat que j'avais dû être dans une vie antérieur, et commençais mon petit-déjeuner, l'esprit à des milliers de kilomètres. Je repensais à l'appel des garçons. J'aurais vraiment eu envie de passer l'après-midi avec eux, mais j'avais promis à mon oncle de rester avec lui, pour l'écouter raconter des âneries. Enfin, j'aurais quand même pu les prévenir. Je leur enverrais un texto... Quand j'aurais récupéré mon téléphone qui est resté dans mes draps. Il a de la chance, celui-là !

Rencontre sous la pluieOù les histoires vivent. Découvrez maintenant