Chapitre deux

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- On a du nouveau ma belle, déclara Jack, on peut partir ce soir.

- Vraiment ? Dis-je sur un ton joyeux, quelle heure ?

- Je te laisse une heure et on part.

- Merci encore Jack, merci merci je t'adore !

FIN DU FLASHBACK

Ça devait faire au moins une bonne heure que j'étais enfermée dans cette chambre, toujours sans savoir pourquoi, ça me semblait tellement comme un rêve, ou plutôt, un cauchemar où je voulais absolument me réveiller et me retrouver dans mon lit et sourire en me disant que ça n'est jamais arrivé.

Je décidais de regarder dans tout les recoins de la chambre, derrière les meubles, le lit, le bureau, je passais même mes mains sur le mur ou le parquet pour trouver rien juste une toute petite ouverture qui m'aiderait sûrement à me sortir de là, mais tout ça était sans résultat convaincant. Mais d'un coup, j'arrêtais tout mes mouvements, j'entendais en bas l'escalier grincer. Il arrivait, il montait, sans doute pour me voir. Qu'est-ce qu'il allait bien me faire ? J'en avais aucune idée, mais j'avais peur, je tremblais même. Je regardais à droite et à gauche pour me trouver au moins un objet pour me défendre et je pris la lampe en verre en arrachant le plus vite que je pouvais la prise, un coup dans la tête ça pouvait être assez pour l'assommer et que je puisse m'enfuir par la suite.

Tenant fermement ma lampe dans les mains, je me mis à 2 mètres de la porte de la chambre. Mon cœur battait à toute vitesse, je me sentais tellement terrifiée. Dans ce silence total, on entendait le bruit de la clef rentrer lentement dans la serrure, le temps me paraissait tellement long, c'était comme dans un film d'horreur où le suspense durait et durait encore et encore... La clef tournait dans la serrure puis d'un coup ferme, la porte vint claquer contre le mur. Je sursautais à cause du bruit.

Jack était là, devant cette porte, derrière lui, un long couloir qui semblait infini. Il tenait dans sa main droite un pistolet qui était évidemment tendu en ma direction, je pouvais voir que son doigt était sur la gâchette. Comment on a pu en arriver à là ? Je n'arrive même pas à croire que c'est lui... Ce n'est plus le même Jack qui me rendait heureuse, qui m'aidait, mais maintenant c'était celui qui m'a clairement kidnappée, m'a mise loin de tout le monde, qui voulait me... Tuer ?

- Je serais toi, je poseraiscette lampe maintenant avant que de faire quelque chose de mal. Dit Jack gardant toujours son arme en ma direction.

Je m'exécutais, je déposais doucement la lampe sur le sol tout en le regardant, j'avais trop peur qu'il me tire dessus. A peine l'objet déposé sur le sol qu'il fit quelques pas pour se retrouver derrière moi, je sentais le bout de son pistolet contre mon crâne, chaque seconde qui passait, et plus j'avais l'impression que mon heure allait arriver à tout moment.

- Maintenant, reprit-il, tu descends avec moi jusqu'à la cuisine, tu parles pas tant que je t'en donne pas la permission, compris ?!

Ses paroles semblaient pleines de haine, d 'énervement et d'agacement et je me contentais juste de hocher la tête, j'étais terrifiée. 

Je passais le seuil de la chambre et je découvrais ce couloir qui finissait par un escalier. Sur les côtés, de nombreuses portes qui me donnait froid dans le dos, il y a pu se passer mille et une chose dans ces pièces et peut-être même que je n'étais pas la seule ici ?

En sentant le pistolet faire pression sur mon crâne je marchais d'un pas rapide jusqu'à l'escalier et je dévalais les marches pour me retrouver devant une porte qui donnait sur une cuisine qui, étonnement, était pleines de couleurs, jaune, orange, un peu de rouge, comme si cette cuisine était rempli de joie, alors qu'il n'y avait rien qui était joyeux ici. Jack m'emmenait jusqu'à une chaise et m'obligeait à m'y asseoir, ce que je fis immédiatement.

- Bien, maintenant on va appeler ta mère, tu peux parler. Tu vas lui dire tout ce que je te dis. Dit-il en s'asseyant sur une chaise à côté de moi.

- Oui... Oui d'accord... Répondis-je.

- Tu vas lui dire qu'on est à l'aéroport, l'avion part dans 20 minutes, on va à Toronto et que tu n'auras pas assez de crédit pour pouvoir l'appeler mais dès que tu arrives tu lui envoies une lettre. Tu ferras un appel très court puisque tu dois déjà monter dans l'avion.

Il ne me laissait même pas le temps de lui répondre qu'il composait déjà le numéro. Je ne me sentais pas encore prête mentalement à faire ça, entendre la voix de ma maman, celle qui m'a élevée et lui dire que tout se passe bien, que ma vie est magnifique, alors que là, tout va encore plus mal que j'aurais pu imaginer même dans mes pensées les plus folles.

- Allô ? Dit ma mère au bout du fil ce qui me fit sursauter.

Ma voix se coupait, je n'y arrivais pas, je n'arrivais pas à répondre, j'avais comme une boule dans ma gorge que j'avais envie de faire sortir pour me débarrasser de tout ce mal être que j'avais en ce moment même.

- Allô...? Répéta-t-elle.

Jack me donnait un coup de coude assez violent pour m'obliger à répondre, je me penchais donc vers le téléphone pour pouvoir prendre la parole, j'essayais de faire une voix la plus naturelle possible.

- Oui maman, c'est Wendy. Je suis à l'aéroport, je pars dans 20 minutes à Toronto.

- Woah, c'est une magnifique ville tu sais ! Profites-en et n'oublie pas de m'appeler quand tu arrives.

- Le problème justement c'est que je n'aurais pas assez de crédit pour t'appeler... Je t'enverrai une lettre, je te le promet.

- Pas de problème ma chérie, de toute façon avec Jack tu ne peut être que être en sécurité.

- Oui, bon maman je dois te laisser je vais monter dans l'avion... Je t'aime énormément, tu me manques déjà.

- Je t'aime aussi ma chérie, à très vite.

Jack raccrochait vite et reposait son téléphone sur la table, j'avais tellement envie de l'utiliser pour appeler la police ou n'importe qui. Mais j'étais impuissante face à tout ça. Je voulais le tuer, le tuer comme il aurait pu le faire, moi aussi je voulais lui mettre un pistolet en pleine face juste pour qu'il voit ce que ça fait, être séparé de tout, de tout les gens qu'on aime, de ne peut-être plus voir les personnes qui comptent énormément pour nous. 

- Pourquoi je... Je suis ici ? Dis-je d'une voix tremblotante.

- Tu mérites bien mieux que de retrouver Luke tu sais.

- Tu ne le connais même pas, comment oses-tu dire ça ?!

Il rit, sans doute à ma phrase, mais je ne voyais pas vraiment ce qu'il y avait de drôle. Mais c'était plus un rire ironique, comme si il y avait un passé entre eux, comme si, finalement, il le connaissait bien plus que je ne le pensais.

FLASHBACK

PDV Luke

- Tu es en retard. Dit Jack, agacé.

Je rentrais dans le bureau de Jack, une fumée grise planait au plafond à cause de toutes les cigarettes qu'il a dû s'enchaîner, comme d'habitude. Quand il m'appelait pour venir dans son bureau, ce n'était jamais pour rien, mais il ne faisait pas peur, et d'ailleurs, il faisait toujours tout pour me faire peur sans que ça marche vraiment. Je m'installais sur la chaise en face de lui, le bureau qui nous séparait, étaient remplit de feuilles éparpillées posés dessus, et je savais bien de quel sujet étaient ces feuilles.

- Je t'écoute. Dis-je en me penchant un peu vers lui, le regardant dans les yeux.

(Un)Lost - lrh Où les histoires vivent. Découvrez maintenant