Chapitre quatre

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La clef, elle était là, à seulement quelques centimètres de moi.

Mais je ne voulais pas prendre le risque d'essayer de l'attraper maintenant. Et si c'était un test ? Je devais attendre d'être sûr qu'il ne reviendrait pas. Je reprenais alors mes occupations, reprenant mon balais pour rassembler toutes les saletés, mais j'étais vraiment stressée. J'avais la chance de m'échapper de cette chambre, et tout mes espoirs pouvaient s'envoler si il remontait et qu'il voyait la clef.

Un bruit de moteur se faisait entendre au bout de quelques secondes, et je me rapprochais de la fenêtre et je le voyais, dans sa petite voiture noir où tout a commencé. Et il partait, j'attendais que la voiture s'enfonce dans la forêt pour être sûr de moi. Oui j'avais vraiment peur de me faire prendre. Mais maintenant j'étais seule dans la maison. Avec la possibilité de sortir.

Je lâchais le balais par terre, et je courais jusqu'à la porte pour me remettre violemment sur le sol. Et bien que je mettais claquée douloureusement la poitrine je m'en foutais. Je crus pleurer de bonheur en voyant encore la clef. Je posais ma joue sur le sol pour plus de concentration et je passais difficilement ma main sous la porte qui raclait ma peau, mais la douleur ne me posait pas vraiment problème pour le moment, je m'inquièterai de ça plus tard. Le seul problème était mon poignet, si je pouvais le passer je pouvais atteindre la clef. Et je grognais d'agacement quand je voyais que je n'y arrivais pas. Je n'étais que à quelques centimètres ! « Bordel faut que j'y arrive. » me répétais-je dans un murmure.

Mes longs doigts s'étiraient le plus qu'il le pouvait, et c'était finalement mon annulaire qui touchait du bout de son doigt la clef, et avec énormément de difficulté, j'arrivais enfin à la ramener vers moi. Une joie immense m'envahissait, et je prenais entièrement la clef dans ma main qui se faisait moite. Je n'en revenais pas, j'avais ma liberté dans mes mains.

Je me relevais sans plus attendre, et j'ouvrais la porte rapidement, la faisant claquer contre le mur avant de passer un pas hors de la chambre. J'avais l'impression de reprendre une toute autre respiration. Mais la réalité me revenait vite, même si je sortais d'ici, je n'avais aucun moyen de prouver tout ça, de dire que Jack était un fou qui avait des idées derrière la tête dont d'ailleurs que je ne savais pas. Je n'avais aucune preuve, et si j'allais voir la police et que je leur disais que des suppositions ils n'allaient jamais me croire. Il me fallait des preuves pour leur prouver que Jack était un psychopathe.

Je me retrouvais alors devant cet immense couloir, et je m'avançais vraiment pas sûr de moi, même si je me sentais un peu plus libre j'avais vraiment peur. Il fallait que j'aille voir dans les autres pièces. Je ne perdais donc pas mon temps à ouvrir la porte qui était juste à côté de la mienne.

J'étais sûrement dans la chambre de Jack vu qu'il y avait un énorme lit juste en face de moi qui était défait, ce qui prouvait que quelqu'un avait dormi dedans. Je faisais glisser la clef dans ma poche en m'avançant dans la chambre. Il n'y avait trop rien d'intéressant, un grand lit, une armoire, et un bureau rempli de papier, je m'avançais alors lentement vers celui-ci en regardant tout les papiers essayant de ne pas trop mettre le bordel pour pas qu'il se doute que j'ai regardé là-dedans.

Une feuille attirait mon intention, il y avait écrit en gros titre dessus "Hôtel, Habitation" et juste en dessous "5 seconds of summer tournée", et encore en dessous, toutes les adresses, toutes les villes, toutes les dates où ils se trouvaient. Il savait déjà tout, il savait depuis le début où les trouver, quel jour et à quel moment. Le salaud. Il se foutait de moi déjà dès le premier jour où il m'a vu. J'ai été prise pour une idiote dès le début.

Mais ici il n'y avait rien qui répondait à ma question et il n'y avait rien ici qui prouvait que Jack était un psychopathe. J'en avais donc fini avec cette pièce.

Je sortais alors de la chambre en refermant la porte derrière moi, soufflant doucement en espérant que Jack n'allait pas rentrer tout de suite, j'avais passé pas mal de temps dans cette pièce en plus de ça. Je me dirigeais alors vers la porte à côté, et quand j'ouvrais la porte, tout était noir, je supposais vite qu'il n'avait pas de fenêtre et je tapotais maladroitement le mur avec ma main pour trouver l'interrupteur, puis j'appuyais enfin dessus. Mes yeux se faisaient alors plus gros en voyant ce qu'il y avait devant moi quand la faible lumière était présente, me laissant échapper un juron.

- Bordel c'est quoi tout ça...

Je m'avançais alors vers ce qu'il semblait être un grand tableau d'affichage, restant tout de même à une distance convenable pour tout bien voir. J'avais l'impression d'être dans une série policière c'était dingue. La première chose que je voyais c'était moi, il y avait une photo de moi qui était reliée par un fil rouge à une photo de Luke, il était tellement beau sur cette photo, à être enfermée ici j'en avais presque oubliée son visage, et j'étais aussi reliée avec la même couleur à une photo de ma maison. Et un fil blanc me rejoignait à une maison qui m'était inconnue, surement celle où j'étais en ce moment-même. Bordel c'était tellement flippant, j'en avais même des frissons.

Mais il y avait aussi une autre photo d'une fille que je ne connaissais pas, et je n'avais pas l'impression qu'il y avait une autre personne dans cette maison. Elle, elle était reliée à un autre membre du groupe, Calum si je me souviens bien, par un fil rouge et blanc, et aussi reliée à la maison de Jack par un fil vert. Je ne comprenais absolument rien à ce code couleur, et j'avais juste trop de questions qui me tournaient dans la tête. Réfléchir autant me torturait l'esprit. Mais j'avais tout de même une preuve devant mes yeux que Jack avait des idées derrière la tête, et c'était sûrement assez pour partir d'ici et aller voir la police ?

De toute façon je ne voulais plus rester ici, j'avais quelque chose pour prouver qu'il était taré. Il fallait que je parte maintenant. Je voulais mettre fin à mon enfer. Je repartais de la pièce dont j'avais dû rester beaucoup trop longtemps d'après moi. Je refermais la porte, et je me dépêchais de m'avancer vers les escaliers en traversant ce couloir qui ressemblait vraiment à ceux dans les films d'horreurs.

Mais un bruit me faisait arrêter dans tout mes mouvements, sentant le parquet grincer sous mon faible poids. J'entendais des bruits de clefs dans la serrure de la porte d'entrée.

Jack était rentré.

(Un)Lost - lrh Où les histoires vivent. Découvrez maintenant