(Un)Lost - lrh

Chapitre quatorze

J'avais enfin ma chance.

Mais avec toutes les déceptions que j'ai eu jusqu'à là, je ne voulais pas trop me précipiter et de trop vite sauter sur l'occasion. J'inspectais alors avec plus d'intention la fenêtre, essayant de trouver un autre moyen que de sacrifier ma pauvre main qui allait servir comme casse-fenêtre, mais après tout ça, je pense que la décision allait être vite prise.

Je prenais alors grandement ma respiration comme si je me préparais à faire un combat de catch alors que j'avais un corps encore plus fin qu'une brindille actuellement. Mais il fallait que je prenne du courage et que je me mette dans l'état d'esprit d'un dur à cuir ! Je mettais alors ma main en poing, soufflant encore une fois alors que j'avais juste vraiment peur que ce soit mes os qui se cassent et non la fenêtre. Mais sincèrement vu l'état de la vitre j'avais plus de chance que ce soit elle qui se brise en première.

Je tournais alors la tête sur le côté en fermant mes yeux pour éviter de recevoir des débris sur le coup, espérant que je me rappelle encore bien dans quelle direction je devais faire taper mon poing pour pas que je tape dans le mur... Mais j'arrêtais définitivement de réfléchir, et je mettais toute ma force dans ce malheureux poing pour taper assez fortement. Et à l'entente du bruit et à la douleur contre ma main je peux vous assurer que c'était bien la fenêtre que je venais de taper.

- BORDEL DE MERDE !

Criais-je de douleur en ouvrant mes yeux, regardant ma main ensanglantée, laissant même des petites tâches de sang tomber sur le sol. Mais j'étais tout de même fière, parce que j'avais brisée cette foutue fenêtre. Et avec une main en sang comme ça je ressemblais à une vraie gangster ! Bon il fallait que j'arrête de partir aussi loin, il fallait surtout que je reprenne absolument mon sérieux.

A l'aide de mon autre main qui n'avait aucune blessure, je venais arracher un peu plus la fenêtre pour me laisser un plus grand espace pour me hisser. Car ça n'allait pas être une affaire facile de passer là-dedans; elle était assez petite, toute en largeur et assez haute... Mais il fallait que je le fasse. Je n'allais certainement pas faire marche arrière maintenant. Et en plus de ça, j'en concluais que Jack n'était vraiment pas là, parce que avec un tel boucan il serait déjà venu au sous-sol.

Quand je trouvais que le passage que j'avais fait était assez large pour mon petit corps, je posais mes mains sur le rebord de la fenêtre, essayant d'oublier pendant un petit moment la douleur des bouts de verres qui s'enfonçaient dans mes mains puisque je n'avais pas bien enlevé sur les rebords... Mais je ne pouvais pas faire mieux. Je mettais alors toute la force dans mes petits bras pour me hisser, passant ma tête en première, et je sentais déjà l'air frais de dehors taper sur mon visage, j'entendais les oiseaux, l'odeur de l'herbe fraîche juste sous mon nez. C'était vraiment un bonheur, j'avais l'impression de passer dans un autre monde.

Je me mis à plat ventre, m'empalant sur des bouts de verres qui rentraient dans mes côtés et dans mon bas-ventre, me faisant grogner de douleur, mais je continuais et je me glissais un peu plus sur le sol pour faire passer mon bassin, puis mes jambes. Je me retournais pour me mettre assise, de sorte à mieux passer mes pieds, et d'un coup, plus aucune partie de mon corps ne faisait partit de la maison.

Je me levais à la vitesse de l'éclair, oubliant la douleur dans ma main et sur mon buste. Je levais la tête pour regarder le ciel avant de respirer profondément l'air de dehors, écoutant les petits bruits de la nature. J'étais putain de libre. Et je devais partir, et vite, loin d'ici. Donc je courais. Je ne savais pas où j'allais mais je fonçais dans la forêt, je voulais être juste loin de tout ça, loin de cette maison, loin de Jack, loin de cette prison et ce psychopathe. Je n'arrivais plus à contrôler la vitesse de mes jambes, je faillis même tomber plusieurs fois mais qui s'en souciait ? J'étais libre de toute façon ! Après tout ce temps... Combien déjà ? Je ne savais pas, j'en avais aucune idée, mais là, je me sentais bien, le vent tapait sur mon visage et je me sentais ressourcée et enfin vivante.