Chapitre trois

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- Je t'écoute. Dis-je en me penchant un peu vers lui, le regardant dans les yeux.

- Si je te dis que toi et ton petit groupe vous pouvez faire un grand saut dans la célébrité tu en penses quoi ?

- Jack, je t'ai dit que pour l'instant je suis pas prêt à-

- Écoutes écoutes, dit-il en me coupant dans ma phrase, les États-Unis, ça te dit ?

- Non, pas pour l'instant !

Jack se relevait et tapait son poing sur la table, en fureur, il se penchait pour être que à dix centimètres de moi, me tuant du regard.

- Tu dois me rendre la part du marché, j'ai besoin de cet argent.

- Et si ça marche pas ? 

- Oh non ne t'inquiètes pas pour ça ! J'ai tout prévu, tu partiras avec ton petit groupe de branleur aux États-Unis et pour te faire connaître un peu plus, tu sortiras avec une célébrité, tout le monde aura les yeux sur toi, sur ton nouveau single, et tu remporteras beaucoup d'argent. Tu seras le centre d'intention du groupe ! Et tu pourras enfin me donner l'argent que tu me dois.

- Je ne peux pas, j'ai une copine et-

- Mais c'est que je te laisse pas le choix.

- Ou alors ?

- Ou alors, je vais faire du mal à tout les gens que tu aimes.

Il me regardait d'un air tellement méchant que je n'arrivais pas à croire qu'il mentait, mais je ne pensais quand même pas qu'il serait capable de faire du mal à n'importe qui. Mon silence ne pouvait que le faire croire que j'avais accepté son marché, mais je n'allais en aucun cas accepter, je ne voulais pas prendre le risque de perdre tout le monde, ma famille, mes amis, Wendy.

- Rends-toi connu, reprit-il, fais ce que tu dois faire, et je te laisse tranquille.

FIN DU FLASHBACK

PDV Wendy

Cela faisait au moins une semaine que j'étais enfermée dans cette maison. Enfin, plutôt enfermée dans cette chambre qui n'avait aucune utilité. L'ennuie se faisait de plus en plus ressentir et j'avais l'impression de devenir folle, il me laissait juste sortir trois fois dans la journée pour que je puisse au moins aller aux toilettes, et une autre fois pour que je puisse aller me doucher. Oui j'avais essayé de voir si on pouvait passer par la fenêtre de la salle de bain mais elle était elle aussi enchaîné. Il avait pensé à tout cet enfoiré. Et aucun moyen de m'enfuir après puisqu'il m'attendait derrière la porte.

Alors je m'occupais comme je pouvais, j'avais découvert que dans la petite armoire il y avait un miroir et quelques livres. Mes journées se résumaient donc à regarder mes longs cheveux bruns onduler jusqu'à le dessous de ma poitrine, et à lire les livres qu'il m'avait laissé. La peur c'était un peu estompée mais je restais sur mes gardes; si il aurait voulu me faire du mal il l'aurait déjà fait dès le début, j'avais tout de même vraiment peur de lui. Mais je me demandais surtout pourquoi j'étais ici, il n'y avait rien de logique, je m'entendais tellement bien avec lui avant tout ça, je ne comprenais vraiment rien et j'étais fatiguée de ne pas comprendre. Je voulais juste retrouver Luke. Mais lui était en train de vivre sa petite vie tranquillement sans se soucier tout ce que je vis. Il a de la chance que Jack prenait la première place dans ma liste de connard sinon il battrait déjà tout les records.

Le bruit de la porte me sortait de mes pensées, Jack entrait dans la chambre, et il avait évidemment son arme dans sa poche, j'en ai vite conclus qu'il la gardait juste pour m'impressionner. Il tenait dans sa main une assiette de riz avec une cuillère dedans qu'il allait déposer sur le bureau, sans dire un mot, de toute façon je restais silencieuse aussi, depuis que j'étais enfermée ici je ne parlais pas beaucoup, je faisais juste ce qu'il me disait et j'avais conscience que c'était l'enfermement qui me rendait ainsi. J'avais vraiment l'impression d'être une tarée. Il se tournait tout de même vers moi, il me regardait fixement dans les yeux, et je savais qu'il attendait que je le remercie pour le repas, mais il était vraiment fou de penser ça, comme si j'allais lui dire merci ! Il décidait finalement de partir en claquant la porte comme un gamin pour montrer son énervement, et je me précipitais directement vers l'assiette. Mais quand je me retrouvais devant je m'arrêtais, et c'était les mêmes questions que je me posais "Et si il avait mis du poison dedans ?" "Et si il mettait encore des cachets pour que je m'endorme ?" et me poser autant de questions me torturait l'esprit, je restais bloquée pendant au moins cinq bonnes minutes devant l'assiette de riz. C'était dingue de se dire que je doutais sur des choses aussi stupide. Et sous toute cette pression j'attrapais rapidement l'assiette et la balançait à l'autre bout de la pièce pour qu'elle finisse par éclater contre le mur côté couloir.

Et c'était un lourd silence qui tombait après ce gros bruit d'éclat. Il n'y avait pas un bruit. Je regardais juste devant moi les bouts d'assiettes éclatés et je sentais même ma joue me picoter, je supposais vite qu'un débris venait de me couper. Et j'attendais seulement cinq secondes avant de voir Jack ouvrir avec fureur la porte de la chambre, et je remarquais directement qu'il n'avait pas d'arme avec lui, il l'avait sans doute oublié sur le moment. Son regard se posait sur tout les dégâts, il entre-ouvrait sa bouche ce qu'il lui donnait une mine choqué, puis c'était sur moi que son regard se posait.

- Wendy merde qu'est-ce que tu as fo- Oh merde tu es blessé attends laisse moi voir.

Je ne bougeais pas, tandis qu'il se rapprochait de moi et son pouce touchait la partie de ma joue blessée ce qui me fit tirer une grimace qui montrait très bien que j'avais mal. J'avais envie de le repousser mais j'avais trop peur de ses réactions, et qu'il réagisse vraiment mal.  Il finit par me prendre par le bras et m'emmener hors de la chambre, m'emmenant directement dans la salle de bain que je connaissais vraiment par cœur à force d'avoir regardé partout si il n'y avait pas un échappatoire.

Il me fit asseoir sur le rebord de la baignoire, mes mains venant doucement s'accrocher au bord alors que je le regardais sortir du coton et du désinfectant. Je ne le comprenais vraiment pas. Il était si gentil et attentionné avec moi, mais il était vraiment quelqu'un d'horrible aussi à vouloir m'enfermer dans une maison. Jack était juste quelqu'un de fou, il devait sûrement être bipolaire, ou une autre maladie que je n'avais pas envie de savoir le nom, mais il était bel et bien fou. Et je crois bien que le pire dans tout ça c'est que je savais même pas pourquoi j'étais ici.

Il mettait alors du désinfectant sur ce fameux coton qui venait faire tapoter sur ma plaie, me faisant grimacer ce qui lui prouvait mon mécontentement bien que j'essayais de ne pas trop bouger. J'étais pas une chochotte mais je devais avouer que ça me faisait un peu un mal de chien sur le coup. Il reculait alors le coton qu'il mettait à la poubelle avant de sortir un petit pansement qui déposait sur ma joue. La moindre des choses aurait été de dire merci mais je n'en avais pas envie.

- La prochaine fois ne refais pas ça. Dit-il en me regardant sévèrement. Pour la peine je te donnerai pas à manger jusqu'à demain.

Tant mieux j'en veux pas de ta bouffe qui est sûrement empoisonné.

- Bon aller, on y retourne.

- Hum... Jack ?

Mes paroles semblent le surprendre, il n'était plus vraiment habitué à m'entendre parler à vrai dire après cette semaine.

- Oui ?

- Tu sais je suis une fille et... Je vais avoir mes règles bientôt, et je doute que tu es quelque chose pour moi ici au cas où. Dit-je assez embarrassé de ma demande étant donné les circonstances. Alors tu pourrais me chercher des serviettes dans un magasin ?

- Je veux bien, seulement parce que je veux pas que tu tâches les draps. Je vais aller en chercher après. Maintenant tu retournes dans ta chambre.

Il me reprenait alors par le bras, m'obligeant à me lever, et nous revoilà repartit. En passant dans le couloir, il prit un balais et me le tendit pendant qu'on continuait de marcher. Il ne disait rien, mais je savais que je devais tout nettoyer puisque j'avais fait assez dégât dans la chambre.

On arrivait alors dans la chambre où la porte était encore ouverte, et j'entrais dedans sans qu'il me le demande. Que je résiste ou non ne servait strictement à rien, j'étais fatigué de me débattre. J'entendais alors la porte se fermer derrière moi, suivi du bruit de la serrure et voilà, je me retrouvais une nouvelle fois ici, ce vide sans nom, ce vide qui était devenu ma vie. Je pris le balais entre mes deux mains et commençais à rassembler tout les débris qu'il y avait sur le sol, rassemblant tout dans un petit tas.

Mais un bruit me fit arrêter tout mes gestes, un léger tintement aigu sur le sol du couloir. Je posais lentement le balais contre mon lit et je me mis à plat par terre le plus discrètement possible pour regarder en dessous la porte.

La clef, elle était là, à seulement quelques centimètres de moi.

(Un)Lost - lrh Où les histoires vivent. Découvrez maintenant