Chapitre douze

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J'avais désormais l'opportunité de partir, de sortir de cet enfer qui était devenu une habitude pour moi depuis peu, mais je me sentais bloquée. Je restais juste plantée devant la porte des escaliers alors que je voyais Clarke partir directement vers un tiroir où elle fouillait dedans pour surement trouver les clefs ou je n'en sais rien, et à l'entente de son grognement je comprenais qu'elle ne trouvait pas ce qu'elle voulait.

Mais le fait de sortir me faisait peur. Je n'avais aucune idée de où la maison était située, et si je sortais et que Jack m'attrapait j'étais fichue à coup sûr. J'avais envie de sortir mais d'un autre côté non, j'étais un peu trop secouée par les événements pour le moment. Et me sentir aussi paniquée par tout ça me donnait un peu de mal à respirer.

- Mais Clarke... On va où après ?

- Chez nous ? A un poste de police ? S'il te plait Wendy ne fait pas l'imbécile et viens.

Je me pinçais alors mes lèvres entre elles, vraiment pas sûr de ce que je faisais alors que je m'avançais vers elle assez hésitante. Je pouvais désormais voir un peu tout ce qu'il y avait autour de moi, même si je ne touchais à rien, c'était tellement bizarre de pouvoir marcher où je voulais dans cette maison.

- Clarke je devrais peut-être juste remonter, imagine que Jack nous trouve...

Je regrettais vite d'avoir dis ça aussi précipitamment, car je voyais Clarke se retournait d'un coup vers moi, me regardant d'un regard noir. Elle s'avançait assez vite vers moi, sa main emprisonnant mon bras pour que j'évite de partir alors qu'elle me regardait droit dans les yeux.

- Bordel, tu es bête ?! Tu crois que c'est bien ce qu'il fait lui ? Il est rentré dans ta tête ma pauvre, tu es devenue folle à cause de lui ou quoi ?! On doit sortir d'ici, et je vais certainement pas te laisser ici.

Je sentais sa main se resserrer autour de mon pauvre bras tout maigre, me faisant couiner discrètement alors que je hochais la tête comme une enfant qui venait de se faire disputer par ses parents. Je décidais tout simplement de la suivre et de l'écouter, elle avait raison de toute façon, j'avais juste envie de retrouver ma mère et de voir autre chose que cette chambre. Et puis si on allait voir la police juste après on ne risquait pas grand chose. J'allais pouvoir être en sécurité, enfin.

Clarke lâchait un petit "Bien" en me regardant avant de me tirer avec elle jusqu'à la porte d'entrée, reprenant ses petites barrettes bien que je voyais son mécontentement, et elle faisait comme tout à l'heure; elle mettait les barrettes dans la serrure et elle les faisait tourner dans tout les sens pour but de pouvoir ouvrir la porte.

- Si on aurait les clefs ça serait beaucoup plus facile.

Grognait-elle alors que je décidais de m'asseoir contre le mur en la regardant faire, elle avait coincée sa langue entre ses dents, me prouvant à quel point elle était concentrée par ce qu'elle faisait. Et je trouvais le temps tellement long, plus long que quand j'étais enfermée dans ma chambre, et je sentais la pression se faire. Le fait de me dire que je pouvais sortir d'ici, voir l'extérieur, retrouver peut-être même une vie normale ? Ce qui était banale était devenue pour moi un rêve qui semblait impossible. Et pourtant j'étais à deux doigts de retrouver ce qui me manquait le plus.

* * *

Ça faisait déjà une demi-heure qu'on était comme ça : moi assise comme une désespérée contre le mur et elle accroupit devant la porte en s'amusant à faire bouger les barrettes avec l'espoir d'ouvrir la porte. Je me demandais comment elle pouvait être aussi patiente, j'aurais déjà abandonnée depuis longtemps, et puis être accroupi ainsi ça devait être tellement inconfortable comme position !

(Un)Lost - lrh Où les histoires vivent. Découvrez maintenant