Here We go

Chapitre 81

Récit d'Anika

Deux heures que nous attendions dans le salon, nous nous rongions les ongles toutes les trois.
Tandis que Thibault et surtout Max gueulaient à côté de nous, nous insultant et nous accablants de tous les malheurs du monde.
Exactement comme on avait fait avec Faustine ...
Toutes le trois, nous étions assises, le regard vide, dans de grands fauteuils.

Ça faisait une heure que Faustine aurait dû être rentrée.

Une heure de plus que ce qu'elle avait prévu.

Ouais une heure qu'on patientait, dans le stresse et l'angoisse.

Une heure qu'on essayait de se persuadée qu'elle arriverait tôt ou tard.

Une heure qu'on veut se dire qu'on ne l'a pas tué.

Mais on l'a tué.

Parce qu'après trois heures d'attente, on s'est finalement résolues à se dire qu'elle n'arriverait jamais.

Mais on ne pouvait pas rester sur notre faim comme ça, il fallait qu'on la voit, qu'on sache où elle était et ce qui lui était arrivée.

Alors, sous les interdictions et vociférations des garçons, on est réparties toutes les trois à pied dans la forêt.
Se serrant les coudes à cause du froid qui nous glaçait mal grès nos épaisses doudounes.

On a cherché une quarantaine de minutes, criant son nom, lui criant qu'on était désolées, lui criant de revenir.
Mais sans succès.
Dans la pluie battante qui nous trempait jusqu'aux os littéralement.

Mais soudain on l'a aperçus, ou plutôt son corps inerte, allongée de tout son long sur le côté droit, dos à nous.

-Vous êtes sur que c'est elle ? A demandé Holly en me touchant l'avant bras.

-Qui d'autre ? Marmonna Olga.

Nous fonçâmes vers elle en nous jetant sur nos genoux pour nous retrouver plus proche de notre amie.

-Faustine ! Faustine !

Nous la tournâmes pour qu'elle soit correctement allongée.
Et nous découvrîmes avec horreur son visage, recouvert d'un masque de boue et de poussière.
On ne la reconnaissait même plus.
Ses cheveux étaient rêches et poussiéreux.
Mais nous savions que c'était elle grâce à son bandage sur la tête, endommagé maintenant mais toujours là.

-Elle est vivante ?! S'écria Holly en agrippant le bras d'Olga.

J'approchai une main prudente de son cou, et y posai deux doigts pour prendre son pouls.
Il battait hyper lentement.
Des petites pulsations presque insensibles.

Nous nous relevâmes en nous échangeant des regards remplis de larmes et de regret.

-Faustine ! Craqua Holly en enfouissant sa tête dans ses mains pour se mettre à sangloter.

Olga sortit son téléphone, chance inopportune, elle avait du réseau, ce qui fit qu'elle appela les secours.
Qui arrivèrent une vingtaine de minutes après à cause du fait qu'ils ont vraiment eu du mal à nous trouver dans la forêt, ils sont venus en hélicoptère finalement.
Et ils ont emmenés notre amie mourante à l'hôpital.