Chapitre 75

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Récit de Faustine

La planche endommagée tomba au sol, créant alors un trou dans le plancher de la cabane.

Je choisis d'écouter ma raison qui me conseillait de ne pas bouger plutôt que ma peur qui m'ordonnait de partir tout de suite pour que tout cela se termine au plus vite même si ça doit se finir dans des conditions sordides.

Je restai immobile comme si un seul de mes mouvements pouvaient me condamner à la mort, même ma respiration se faisait discrète.

Mon cœur bâtait la chamade, ça me soulagea grandement quand je vis les murs de la cabane se calmer et les grincements s'estomper.

-Ça va Faustine ? Me demanda Olga, le souffle irrégulier à cause du stresse.

J'hochai la tête même si elles ne pouvaient pas me voir.

-Oui ...

-Bon surtout pas de panique. Descends doucement. Me conseilla Anika.

Le plan me semblait judicieux, alors je commençai doucement et prudemment à avancer sur le plancher qui grinçait dangereusement à chacun de mes pas.

Je tournai la tête vers une fenêtre sur le mur droit qui se trouvait derrière moi, par le mouvement, je vis un petit écureuil qui s'avançait sur une branche touchant presque la fenêtre.

Si il venait j'étais perdue.

-Euhh.. Les meufs ? Appelais je la voix tremblante.
Vous avez pas du Nutella ou un truc histoire de négocier ?

Je le entendus grogner.

-Raah Faustine tu penses vraiment qu'à bouffer ! S'énerva Olga.

-MAIS CEST MÊME PAS POUR MOI ! M'exclamais je furieuse.

-Avance, sors d'ici ! Ordonna Anika d'une voix ferme.

-Ok, ok ... Pas la peine de crier.

Je tournai le dos à l'écureuil et continuai de me diriger vers la sortie.

Soudain j'entendis un grincement plus fort que les précédents.

-Ho ho ... Putain d'ecur...

Je n'eus pas le temps de finir ma phrase, la cabane s'effondra, cela dura une seconde ou peut être deux, mais ce que je sais c'est que je reçus tout d'abord un violent choc à l'arrière de la tête qui me fit tomber au sol, je me disais que c'était un peu trop fort pour que ce soit une noisette que m'ait jeté l'écureuil, évidemment puisque c'était une planche du plafond qui s'était détachée.

Ensuite j'eus mon cœur qui faillit lâcher à cause de la cabane qui s'effondra au sol sous les cris surpris de mes amies.

-FAUSTINE !

J'étais ensevelie d'une planche au niveau du bassin mais il me semblait que mon buste et ma tête étaient découverts.
D'ailleurs en parlant de cette dernière, elle me faisait un mal de chien.

Je sentis qu'on retira la pression qui s'exerçait sur le haut de mes cuisses.

-Faustine ?!

-Elle répond pas !!

-Qu'est ce qu'on doit faire ?!

Je sentis qu'on me prit la main gauche, pour que cette main soit aussi froide c'était obligatoirement celle d'Olga.

-Faustine ?! Tu nous entends ?!

Pour l'instant ouvrir les yeux et répondre étaient un peu trop dur pour moi mais je réussis tant bien que mal a pianoter doucement avec mes doigts sur la main de mon amie.

Petit a petit j'entrouvris les yeux.

Anika et Olga étaient penchées au dessus de moi.

-Ça va ? Tu veux qu'on appelle les secours ? Demanda Ani d'une voix douce.

Je grimaçai à cette question.

-Pour quoi faire ? Pour qu'ils me mettent sur un lit et qu'ils m'enfoncent des aiguilles dans le bras, non merci.
Je peux très bien mourir seule.

Olga ria calmement, le regard attendrit.

-Tu ne vas pas mourir voyons.

-Ouais c'est vrai qu'on est là tout le weekend, ça peut attendre un peu, ce serait dommage de conclure le premier jour quand même. Dangereux la campagne, j'en ai marre de risquer ma vie comme ça.
J'ai faillit mourir deux fois en une journée.

-Attends on est encore qu'en fin d'après midi, y'a la soirée maintenant.
Marmonna Anika un sourire narquois sur le visage.

J'hochai la tête en la regardant d'un air blasé et faussement intéressé.

-Tu sais comment me parler toi.
T'facon moi ce soir, je reste dans la maison, pour peu que je me fasse bouffer par une poule ou que je m'étouffe avec ma soupe.
Dis je en me redressant puis en me relevant doucement aidée par mes amies.

Je vis Olga froncer les sourcils, elle ouvrit la bouche pour me faire une remarque mais je la stoppai.

-Ah tu sais, tout peut arriver ici.

Je posai une main sur mon front, je saignai. J'avais quelques vertiges mais ça allait. J'avais eu de la chance, c'est vrai.

En nous retournant vers la maison, je vis Holly arriver avec insouciance.

-Ok alors il ne faut surtout pas mon...

Son expression passa de neutre à choquée en une fraction de secondes.

-FAUSTINE !

-MAIS QUOI ?! POURQUOI CEST TOUJOURS MOI QU ON ACCUSE ?!

Je tournai la tête vers Anika et Olga attendant du soutien de leur part mais c'est deux là me dévisageaient d'un air incrédule.

-BON OK LA CETAIT ENCORE DE MA FAUTE MAIS ... MAIS ... OK.

Holly fonça vers moi, elle semblait plus inquiète quand colère.

-En plus tu saignes espèce de grosse quiche, t'aurais pu te tuer ! Viens avec moi.

Elle m'attrapa par le bras et me tira vers la maison.

-Et .. Pour la cabane ? Marmonna Anika en fixant les bouts de bois éparpillés sur le sol.

Holly s'orienta vers elle, puis elle grimaça comme si elle s'en fichait royalement et elle ajouta un mouvement du poignet vers le bas.

-Pff, on s'en moque, on dira que c'est Thibault.

Et elle recommença à m'entraîner vers l'intérieur de la maison.

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