The Last Time | Avengers

IX - Un jour tu comprendras

CELA FAISAIT PLUSIEURS KILOMÈTRES qu'Athéna parcourait les rues en courant. Elle avait néanmoins réussit à grimper dans un bus à direction de Central Park. Complètement essoufflée, elle se remercia intérieurement de ne pas faire de l'asthme. Un point de côté la tirailla mais elle se contenta de serrer les dents. Randall ne répondait plus au téléphone. Elle espérait tout de même que celui-ci ne lui ait pas posé de lapin après son message urgent de tout à l'heure. 

Parce qu'il avait tout d'être alarmant.

Athéna ne savait plus si elle était ravie ou rageuse de le revoir après tout ce temps. Oui, Randall était un idiot. Elle ne niait pas les fait. Ce ne sera pas de sa faute si une innocente gifle venait malencontreusement se rajouter aux retrouvailles. 

Le bus s'arrêta devant l'entrée EST du parc. Athéna descendit et resta planter comme une racine sur le trottoir.  Ok, d'accord. C'était bien beau un rendez-vous à Central Park mais si elle ne savait pas où retrouver son ami, bonjour la galère. Le parc n'était pas réputé par sa petite taille, loin de là. La rouquine lâcha un juron en entrant dans l'immense parc verdoyant. Il y avait intérêt à ce que cela ne soit pas urgent, sinon... c'était foutu. Athéna commença à faire le tour de la fontaine et même de la statue d'Alice aux pays des merveilles. Randall n'était pas ici. Central Park était bien trop grand.

 Pourquoi ?

Pourquoi ne s'était-il pas rejoint au café de la gare bon dieu ! C'était beaucoup plus pratique. 

Après cinq minutes de recherche, une idée germa soudainement de l'esprit d'Athéna. Elle connaissait le point de rendez-vous. A présent, elle se sentait idiote de ne pas y avoir pensé plus tôt. Elle en était sûre et certaine.

C'était aux tables d'échecs qu'elle devait se rendre. 

✖

Elle courrait si vite que sa crinière rousse volait derrière elle. La jeune fille était à bout de souffle. Elle avait déjà assez couru comme ça aujourd'hui.

C'est alors qu'elle le vit.

Randall Wright, assis seul face à une table. Son expression ne montrait pas de l'impatience.

C'était de la peur. 

« Je suis là Randall, désolée du re...

— Athéna ! la coupa-t-il, dieu soit loué. »

Ses lunettes étaient placés maladroitement sur son nez comme si le temps lui manquait. Il avait également un sac en toile brune posé à côté de lui. Il l'ouvrit et commença à fouiller dedans. Mal à l'aise, la rouquine s'installa à côté de lui, trop déboussolée pour lui balancer ses quatre vérités. 

 « Nous avons très peu de temps devant nous... 

— Randall, qu'est ce qui se passe ? 

— Ils m'ont retrouvé. 

— Qui  ? »

Tout en continuant de chercher dans son sac, Athéna fronça les sourcils. Son ami ne répondit pas, hésitant. Son regard ne cessait de divaguer dans toutes les directions. Elle haussa la voix avec insistance :

« Randy qu'est ce qui se passe ? 

— J'ai volé une arme, je devais la remettre à mes employeurs au plus vite mais j'ai échoué. Les propriétaires de celle-ci me suivaient depuis un petit bout de temps et ils m'ont enfin retrouver. Je n'ai plus beaucoup de temps avant qu'il n'arrive... Il faut que je la cache... 

— Attends, tu es en train de me faire comprendre que tu veux me confier ton arme là ? Mais tu es malade ! 

— Tu es la seule en qui j'ai confiance à présent.  

— Je ne peux pas accepter un truc pareil ! Et si il me retrouve après ? Qu'est ce que tu feras, hein ? Je serai complice de ton vol. Je n'ai pas envie de finir en prison.

– Il ne te soupçonne déjà Athéna, dit-il en accentuant les syllabes de son prénom, c'est pour cela que je t'ai évité tout ce temps, pour que tu ne sois pas mêlée à cette histoire. »

La jeune fille ouvrit la bouche pour répondre mais Randall lui saisit le bras avant de planter minutieusement l'aiguille d'une seringue. Elle se débattit mais le brun était doté d'une force insoupçonnée. Un étrange liquide violet s'injecta alors dans la veine d'Athéna.   

  « LÂCHE-MOI RANDALL ! MAIS QU'EST-CE QUE TU FICHES BORDEL !  

  –  Je suis désolée Athéna, un jour tu comprendras... »

La rouquine lui colla son poing droit dans la figure pour se dégager avec succès. Elle se releva d'un bond, hors d'elle. 

 « Qu'est ce que c'était Randall ? hurla-t-elle, dit moi !

  – Tu est mon seul espoir Athéna...Dit-il en se frottant la joue.

 – RANDALL ! Qu'est ce que tu m'as fait ? 

  – un jour tu comprendras. »

Elle passa ses mains dans ses cheveux comme pour se les arracher. C'était une blague ? Comment avait-il osé faire ça et de plus, sans son accord ? Elle se frotta le bras où avait eu lieu la piqûre comme une furie. Randall pouvait remercier la jeune fille d'avoir le sang froid, sinon elle se serait sans doute jeter sur lui pour lui faire la peau.  
Soudain, le brun se retourna brusquement tout en se levant. Il entraîna Athéna dans sa course. 

«  Ils arrivent. Vas-t-en Athéna ! Vas-t-en, je t'en supplie. Je suis désolé. En cas d'extrême urgence c'était à moi que je devais injecter ce produit mais les choses ont tourné autrement. Vas t-en avant qu'ils ne te trouvent. Fais attention à toi Athéna... Je... »

Randall ne put finir sa phrase, encore trop dépassé par les événements. Il n'avait rien contrôler. La situation était presque en main et voilà qu'un simple petit déraillement venait de tout faire flancher. Athéna était sa seconde chance. Elle était son seule espoir. Elle saura où cacher l'arme. Elle était maligne. Il poussa alors la rouquine dans une allée différente de la sienne pour qu'elle ne puisse pas se faire repérer. Au moins, elle était du genre compréhensive, c'était déjà ça.  Il s'éloigna alors d'un pas rapide, sans se retourner une seule fois. Il n'y avait que du regret et de la peur devant lui.

Non pas de la peur pour lui mais pour elle. 

✖ 

Athéna se retrouva embarqué dans un sentier qu'elle ne connaissait pas. Le danger était là, elle le savait. Néanmoins elle ne pouvait que haïr encore plus Randall. Elle ne mourrait que d'une envie : se retourner et aller lui mettre son deuxième poing dans la figure. Encore trop chamboulée par ce que le jeune homme venait de lui faire, la jeune fille se laissa tomber sur un banc. La situation la dépassait plus que tout. Dans un élan d'égoïsme, la jeune fille oublia Randall et ne pensa plus qu'à l'étrange sérum que celui-ci lui avait injecté. Peut-être que cette chose allait la rendre malade ou pire, la tuer. Elle secoua la tête pour oublier ces éventualités. 

Dans ces moments là, Athéna aurait volontiers pleuré, mais elle savait se condenser. Elle avait tellement espéré retrouver son ami dans des circonstances autres que celles-ci. C'est un rêve pensa-t-elle, un simple cauchemar... Au contraire, cela était bien réel. Si elle n'avait pas rencontré Randall, peut-être que cela ne serait jamais arrivé. Elle aurait mieux fait de rester seule chez elle, enfermée comme un vulgaire détenu, mais au moins, tout cela ne se serait jamais passé. 

Alors Athéna se leva discrètement, toujours aussi désorientée. Elle rentra alors chez elle, sans un mot, comme si de rien n'était.