L'appartement était sens dessus dessous. Dans le vestibule les
placards avaient été vidés. Linge de table et ustensiles de cuisine
jonchaient les parquets. Le vaste salon, très lumineux avec ses
baies vitrées donnant sur une terrasse arborée, semblait avoir
été pris d'assaut lui aussi, mais pas par la femme de ménage :
étagères renversées, tiroirs ouverts, livres et disques éparpillés
sur le sol et sur le canapé de cuir clair. Apparemment, aucune
dégradation sur les meubles ou les objets de décoration, mais
chaque vase avait été retourné, chaque boîte de rangement
inspectée, jusqu'aux tableaux qui avaient été décrochés et jetés
sur la moquette. Je continuai mon inspection en essayant de
faire le moins de bruit possible, examinant ce qui restait du
contenu des placards de la cuisine américaine. Peut-être les
cambrioleurs étaient-ils encore sur les lieux...
Et Ann ? Où était Ann ? Je ne me sentais pas prêt à affronter
seul une bande de malfrats musclés, armés de battes de baseball
ou de barres à mine, voire de couteaux à cran d'arrêt, de
pistolets... J'étais relativement grand mais fluet, j'avais des
« épaules de serpent », comme m'avait dit un jour un ami
pour se moquer, et je n'avais jamais impressionné personne,
sinon moi-même, peut-être, et encore rarement... J'étais
stagiaire et je n'avais pas d'arme, évidemment. Et qu'en auraisje
fait, d'ailleurs ? J'étais surtout capable, avec une arme, de
me tirer une balle dans le pied... Je longeai le couloir qui
desservait une première pièce sur la gauche et poussai la porte
entrouverte. C'était la salle de bains, totalement retournée,
elle aussi. Parfums, crèmes de beauté, médicaments, flacons
de toutes sortes, serviettes et vêtements d'intérieur étaient
entassés, pêle-mêle, dans la baignoire, ou jetés sur le meuble
du lavabo. Rien à signaler dans la pièce suivante dont la porte
était grande ouverte et qui abritait les WC. La dernière porte,
située au fond du couloir, devait en toute logique ouvrir sur
la chambre à coucher. Elle était fermée. Je restai planté là,
indécis, l'oreille plaquée contre le panneau, tentant en vain
d'identifier un bruit, imaginant le pire. Mais que pouvait
être le pire ? Surprendre les voleurs en plein cambriolage et
m'exposer à leur immédiate réaction, ou bien découvrir Ann
laissée pour morte, peut-être violée ? Je me sentais incapable
de choisir entre ces deux options. En vérité, je n'en souhaitais
aucune. Mais, au risque de me faire exploser, j'avais une toute
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10 jours de canicule [publié, mais épuisé, chez ETT]
RomanceCe roman étant épuisé chez mon éditeur, j'ai décidé de le publier EN ENTIER sur Wattpad. "10 jours de canicule" raconte une aventure sensuelle et romantique : Jean, jeune détective stagiaire, est tombé amoureux de la belle blonde chez qui il doit r...