Chapitre 3

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Le lendemain, je ne suis pas allée à l'école. J'étais rentrée tard de la soirée et même si je ne m'y était pas rendue, je n'aurais pas eu la force. Je me réveillai sur les coups de 11 heures. Je soupirai, exténuée et vidée de toutes sensations autres que la douleur et la tristesse. Je me retins de pleurer de justesse, me disant qu'il ne fallait pas commencer dés le matin ou je serais tentée de me jeter pas la fenêtre.

Je suis descendis à la cuisine pour prendre une tasse de thé. Je n'avais pas faim ce matin là, mais je me sentais déshydratée. Je me remplis un bol entier avec le reste du thé refroidi que ma mère s'était fait le matin.

Elle bossait comme prof pour des petits à 80 % ; elle n'était là que les lundis et les mercredis après-midi, sinon j'étais seule. Quand à mon père, je ne le voyait plus depuis qu'il était parti faire le tour du monde avec sa nouvelle copine.

Mes parents s'étaient séparés deux ans plus tôt, ce qui avait causé notre déménagement, à ma mère et à moi.

Je me retournai et c'est là que je le vis. Un gros paquet emballé avec du papier vert satiné décoré d'un gros nœud doré et d'une petite carte où était inscrit « Pour Stella, de maman : ».

Cela me sembla un peu logique ce ce soit pour moi, encore plus que c'était de sa part, mais je compris que c'était pour éviter une gaffe.

Je me mis donc à décoller l'adhésif soigneusement, comme à mon habitude, mais cela fut de courte durée quand j'entre-aperçu le contenu du cadeau ; je rêvais ou c'était la couverture du vinyle de Diamond Dogs ? J'arrachai l'emballage avec vivacité et découvris avec surprise le magnifique présents : un tourne-disque flambant neuf et tous les 33 tours de David Bowie.

Choquée, je me laissai choir dans une chaise, la main sur la bouche, émue aux larmes à la fois de joie et de tristesse.

Je restai ainsi, en état de choque pendant de longues minutes avant de me décider à écrire à ma mère pour la remercier : « coucou ma petite maman ! Merci beaucoup pour ton cadeau tu es la meilleure ! Je t'aime très fort.-Stella. »

Elle répondit presque instantanément : « Je t'en prie. Je pense que tu en as besoin et je me disait que même si tu les avais déjà tous, le vinyle avait toujours un charme. »

Puis cet instant de bonheur se transforma en culpabilité ; elle était si gentille avec moi alors que je ne lui avait même pas dit que j'avais un copain... Je me décidai donc à inviter David à manger ce soir pour les présenter l'un à l'autre.

J'envoyai donc un message à David : «Dit tu passerais pas un moment chez moi ? Je pourrais te faire des spaghettis pour midi et tu resterais manger ce soir, comme ça je pourrais te présenter à ma mère. »

Après ça, j'allai prendre ma douche. Je montai à l'étage et retirai mon pyjama et mes sous-vêtements. Mon corps dans le miroir semblait aussi maigre que celui de mon copain ; il avait raison que je me reconnaissais en lui et en Bowie aussi...

J'entrais dans la cabine et allumai l'eau. Cette chaleur détendis mes muscles et je me laissai aller à pleurer. Je m'affalai dans la bassine, les mains sur la tête en position fœtale. Je sanglotais comme un enfant, tremblante, abattue.

Il me fallut un certain moment avant de pouvoir me ressaisir. Je décidai de sortir. Je me séchai rapidement et m'essuyai les cheveux. Je me dirigeai vers ma chambre, entourée d'un simple linge pour m'habiller. J'enfilai un pantalon slim bleu canard à carreau et un crop top de même couleur et motif. Je me regardai furtivement avant de retourner me maquiller dans la salle de bain. Je me préparai à la va vite, laissant mes cheveux détachés et me mettant des faux-cils pour ne pas perdre de temps.

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