Chapitre 15

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Autant vous dire que la fin de cette journée fut un véritable calvaire. J'évitai de trop m'attarder à l'hôpital, David était fatigué et franchement je ne pense pas que le mélange alcool-cocaïne-médicament aie arrangé ses affaires. A peine arrivée a la maison je m'étais jetée sur mon lit et m'étais mise à pleurer toutes les larmes de mon corps, encore. J'étais anéantie : un mois c'était énorme et tellement peu... La douleur ne diminuait pas et je commençai à penser qu'elle ne diminuerait jamais.

Je descendis manger sur les coups de 20 heures, heureusement ma mère ne me posa pas de question, A vrai dire cette journée avait été une des plus étrange te des plus pénible de ma vie et elle et moi étions restée sur le désaccord de la psy, le soir précédent. Elle ne m'en parla pas, ne me parla pas du tout en fait, me regardant avec ce regard de pitié qu'elle me lançait toujours ces derniers temps ; et puis je m'en foutais...

Ce soir là, le sommeil ne vint pas, je passai donc la nuit entière à écouter mes vinyles tout bas. Évidemment ça ne m'aida pas du tout mais au moins ce n'étais pas du temps passer à remuer des idées de suicide. Je pleurai toute la soirée, cette voix immortelle, magistrale, divine...disparue ? Ça me tuait, je ne pouvais pas vivre dans un monde comme celui-ci.

Ma mère entra pour me réveiller vers 7 heures et me retrouva assise à mon bureau devant le 45 tours day-in day-out. Je tournai la tête vers elle, imaginant nettement la vue que je lui offrais : une pauvre fille aux yeux cernés. Elle croisa les bras en soupirant, pas qu'elle était énervée, c'est juste qu'elle s'enfonçait encore dans la réalité, ma réalité.

-Tu n'as pas dormi ? Voulut-elle s'assurer.

Je haussai les épaules ; elle le voyait bien, non ?

-Tu vas louper les cours ? Continua-t-elle.

-Non ! Affirmai-je, David est guéri, je veux donc le voir sur pieds ce matin.

Ma réponse, pour le moins catégorique, sembla la ravir car elle sourit légèrement.

-Hier j'ai appelé quelques psychologues et une m'a fait très bonne impression. On a convenu à un rendez-vous à son cabinet vendredi soir si ça te conviens.

Elle remettait ça, génial ! C'était le moment ! Je me renfrognai immédiatement et sortis de ma chambre et la poussant gentiment pour éviter de trop la brusquer. Je me rendis dans la salle de bain et claquai la porte avant de me déshabiller. Je me mis, je vous le donne dans le mille, à pleurer. J'étais à bout, je me demandais encore comment je faisais pour tenir debout. Je ne savais même plus pourquoi je pleurais, parfois pour des raisons qui paraissaient si idiotes, mais je n'y pouvait rien. C'est ça, la dépression.

L'eau me détendit, je me laissai aller encore plus. Je n'étais plus vraiment maîtresse de mon corps tout maigre mais de ça, comme de tout le reste, je n'en avait plus rien à foutre. Je me dépêchai de me laver et de me rincer avant de sortir ; habituellement je prenait ma douche le soir et je risquais d'être en retard.

Je sortis de la salle de bain, simplement entourée d'un linge, et me rendis dans ma chambre. J'enfilai une robe de créateur, une à capuche avec un magnifique dos nos qui arrivait au genoux mais fendue à l'arrière, et m'observai dans mon miroir. Je ne m'étais jamais sentie bien dans ma peau, cependant cette robe m'étais toujours bien allée. Quel gâchi : je flottai dedans, c'était affreux. C'est à ce moment la que je me rendis réellement compte de l'étendue des dégâts causés par ma maladie. Je détachai mes yeux de mon reflet pour ne pas trop remuer le fer dans la plaie, après tout me dévisager ne m'avancerait à rien.

Je descendis pour prendre ma veste. Ma mère ne put s'empêcher d'intervenir :

-Tu ne déjeune pas ma chérie ?

Starman ForeverOù les histoires vivent. Découvrez maintenant