Chapitre 12

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Je lâchai mon téléphone et me repliai en fœtus, totalement abattue. Je ne sais pas combien de temps je restai là, à me vider de mes larmes, partagée entre désespoir et rage. De temps à autre je levai un regard vide vers la pendule pour savoir s'il n'allait pas sonner d'une minute à l'autre ; je ne voulais pas qu'on me voit. Il y a eu un moment ou il fallu partir, je séchai mes larmes et rassemblai le peu de force que je possédais pour me lever. Et déambulai tant que possible jusqu'à la sortie du lycée, abandonnant en classe mon sac et ma veste. A peine sortie, je m'adossai au mur et me sentis sombrer à nouveau. Glissant lentement au sol, je me laissai aller à pleurer à nouveau. J'étais condamnée cette fois ci, pour de bon.

-Mais qu'est-ce que j'ai fait putain ? Hurlai-je, j'ai jamais rien demandé, j'ai jamais été cruelle. Pourquoi on s'acharne sur moi ? Tuez-moi bordel, laissez-moi partir !

A qui parlais-je ? Je ne sais pas, je ne le saurais sans doute jamais, mais je détestais cette personne.

Il y eu un moment où je me suis relevée, quand ? Je l'ignore. Avec quelle énergie ? Je l'ignore. Je me rendis à l'hôpital à pieds mais fus obligée de m'arrêter toutes les 5 minutes pour reprendre mon souffle. J'arrivai, par le plus grand des miracles, près de deux heures après avoir appris la nouvelle. A la réception je demandai d'une voix pitoyable :

-La chambre de David Fawkes s'il vous plaît.

La pauvre employée de bureau me regarda comme si j'étais folle et hésita tout de même un certain temps avant de m'indiquer :

-La numéro 273 au deuxième étage.

-Merci ! Marmonnai-je avant d'aller prendre l'ascenseur.

Celui de cet hôpital était à la pointe de la technologie et si vaste que je m'y sentis perdue. Les portes s'ouvrirent et je pus sortir. Je marchai mollement dans les couloirs, la main appuyée contre le mur. Ça sentait la maladie et la lumière était blafarde, je détestais ça.

J'ouvris la porte sans toquer, d'un mouvement brusque, et découvris un David en léthargie qui ne réagis presque pas mon mon arrivée. Je vins à son niveau, le regardai du haut de mes 162 centimètres. Il était étendu dans son lit, complètement assommé. On lui avait mis sur le dos une de ces tuniques d'hospitalisé, il nageait littéralement dedans.

-Stella ! M'appela-t-il faiblement.

-Je suis là ! Dis simplement.

J'étais dénuée de toute émotion à cet instant là, je ne réalisais pas, je n'en avais plus la force d'être en colère ou de pleurer.

-Je suis désolé ! Commença-t-il, je ne t'apporterai plus jamais rien de bien, je ne suis plus qu'un poids. Je te ferais plus de mal qu'autre chose maintenant que je suis ce que je suis mais je peux encore te sauver.

-Je n'ai pas besoin d'être sauvée, je m'en sort très bien comme ça.

-Déconne pas ! Soupira-t-il, si t'es devenue anorexique c'est pas pour rien, et c'est sûrement pas moi qui vais arranger les choses. Aujourd'hui je t'ai fait pleurer, je t'ai fait louper des cours, je t'ai poussée à bout et ce n'est pas la première fois ces derniers temps. Je vais finir par te tuer à ce rythme là.

-Plus rien à foutre ! Lâchai-je.

Il ne prit pas en compte pas remarque et continua :

-Si je t'ai faite venir c'est pour te demander de ne plus me voir. Plus rien ne sera jamais comme avant entre nous, on a essayé et voilà où ça nous mène. Il faut croire que c'était écrit, tu n'es plus en mesure de pouvoir encaisser mes conneries, t'es à bout.

Je m'écroulai sur lui en sanglotant :

-Parce que fuir c'est une solution ? Merde quoi, seuls on n'y arrivera pas !

Starman ForeverOù les histoires vivent. Découvrez maintenant