Chapitre 24:Aveugle

75 14 4
                                    


Elle n'en n'avait jamais voulu. Pourquoi se bornait-elle à l'accepter? Pourtant, elle endurait la souffrance à cause de ses actes passés. Car elle avait eu la bêtise de le tuer. Pourtant, elle ignorait encore son don qui s'était transformé en une véritable malédiction. A présent, elle en assumant les conséquences. Elle avait accepté ses pouvoirs, sa particularité et à présent, elle sentait le devoir de s'en débarrasser. La mort de Tim hantait ses songes. Kaythleen avait ignoré la douleur jusqu'à présent. Pourtant, elle devait l'accepté. Une mort pour une renaissance. Une vie, une mort. Et rien de telle pour l'aider qu'une boite de chocolat. Elle tentait de canaliser son énergie au lieu de le laisser s'emporter envers une victime des plus innocentes.

Encore groggi par ses rêves hallucinatoires ou des flammes s'élevant jusqu'au ciel embrasait des villes entières les emportant dans son sein vers le monde des mort, ne laissant que la cendre pour maigre consolation.

                                                                              **

Les pierres tombales étincelaient sous les doux rayons du crépuscule. Une douce brise caressa le visage de Kaythleen, entrainant sa folle chevelure dans le vent fougueux. Les pins gémissaient tandis que les épines claquaient les unes aux autres. Griffonnant furieusement sur un carnet, la jeune fille tenta de reproduire son visage. Des traits fluides décoraient la page d'un son armonieux. Reposant son stylet sur le sol irrégulier du cimetière, elle laissa son regard choir dans le lointain, offrant son faciès à la douceur des rayons du soleil qui baignait sa peau dans un halo doré, la faisant paraître sainte.

-Je savais que tu serais là.

-J'aimerais rester un moment seule, si tu le permets, retorqua-t-elle d'une voix de velours.  Tu sais très bien que le cimetière reste ma cloison et qu'aucun autre endroit ne m'offrira pareil cocon.

-Très douces paroles pour un cimetière.

Derek s'asseya contre elle, ignorant sa mise en garde, l'enlaça et la pressa contre son torse. Kaythleen reposa sa tête contre sa poitrine, humant son odeur.

-Tu m'as manqué, murmura-t-elle.

Il rit. Une délectation pour ses oreilles.

-Je ne comprends pas comment tu peux passer ton temps dans un cimetière à reproduire les sépulcres.

-Et moi, je ne comprends pourquoi vous rechignez de voir la beauté là ou elle se trouve réellement.

-Peut-être sommes nous aveugle, mon ange...



A la tombée de la nuitOù les histoires vivent. Découvrez maintenant