Chapitre 15

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― Justement..., gronda-t-il, l'air mauvais. Comment as-tu pu te donner à ce porc... ?

― Quoi ! m'exclamai-je, outrée. Retire tout de suite ce que...

― T'es qu'une putain, Mariette ! s'écria-t-il. Tu croyais avoir décroché la lune, hein ? Un grand, un noble seigneur qui n'a même pas les moyens de t'acheter de nouvelles robes ! Quelle déception t'as dû avoir !

Il partit dans un rire hystérique qui me glaça le sang. Il était temps de couper court. Tant pis pour Danseuse, je m'en occuperai plus tard.

― Ça suffit, je rentre.

― Oh non, pas si vite, siffla-t-il en se mettant devant l'entrée du box. Tu ne vas pas me laisser comme ça.

― Comme quoi ? Laisse-moi passer.

Pour toute réponse, il se mit à sourire en me détaillant d'un regard lubrique. Les battements de mon cœur s'accélérèrent, tandis que la peur se répandait en moi.

― Ne fais pas l'idiot, Serge, dis-je d'une voix ferme, masquant ma peur. Si tu me touches, le chevalier le saura. Et tu sais ce qu'il te fera, alors. Tu sais comment il châtiera celui qui aura osé porter la main sur sa future épouse.

― Haha ! Ce porc peut bien partager sa putain, non ? Jamais je ne m'en serais douté, quand je te demandais de m'épouser... Mais en fait tu n'es qu'une putain, alors rien ne m'empêche de me servir.

Il s'approcha encore, tendit les mains vers moi.

― Arrête ! m'écriai-je. Le chevalier...

― Allez Mariette, je peux te payer, tu sais. C'est ça que tu veux ? Pas autant que le vieux sans doute, mais quelques minutes seulement me suffiront...

― Tu es fou, arrête !

Effrayée, j'essayai de passer de force en le bousculant. Mais le salopard m'attrapa au passage par les bras et d'un geste brusque me jeta sur la paille du box.

― Ah !

Il se jeta sur moi, releva ma robe sur mes cuisses.

― Arrête ! Serge, tu es fou !

Comme il ignorait mes cris, je me mis à le bombarder de coups de poings. Peine perdue, il écarta mes cuisses en se posant au milieu. Je tentai de le repousser de toutes mes forces, je remontai mes jambes pour l'agripper avec mes pieds... Il résista sans mal, et commença à baisser son grossier pantalon.

― À moi !! Au secours !!

Je criai à pleins poumons, totalement paniquée. Mais le seul résultat fut d'effaroucher ma jument, qui alla se coller à la paroi opposée du box, piaffant.

― Arrête, Serge, je t'en prie !

― Tu vas te tenir tranquille, oui ? gronda-t-il. Je veux juste avoir ma part, comme d'autres avant moi. Ce n'est que justice, non ?

― T'es cinglé !

Sa queue jaillit soudain du pantalon, grosse, dure, tendue, prête à l'emploi. Je criai d'effroi. Je continuai à le tambouriner de mes poings, mais comme cela ne marchait pas je sortis les ongles et le griffai sauvagement au visage.

― Aah !! Salope !!

Il se redressa soudain pour se protéger le visage. Je voulus en profiter pour rouler sur le côté, mais il m'attrapa vivement par les poignets, les joues en sang.

― Tu ne vas pas t'en tirer, après ça ! Tu vas me donner mon dû !

― À moi !! Quelqu'un, au secours !!

D'une main, il me maintint les poignets au-dessus de la tête, tandis que de l'autre il guidait son sexe vers ma vulve.

― Tu es toute humide, regarde... ça t'excite, hein ? Tu aimes ça, salope !

― Tu délires ! Lâche-moi !

Mes joues étaient brûlantes d'humiliation à l'idée de mon intimité – sèche – exposée tout entière à ses yeux. Il s'en délectait, le porc ! Ma toison brune, mes grandes lèvres, ma vulve et l'entrée de mon vagin, exposés sans défenses à sa vue ! J'avais envie de le tuer !!

― Han !

D'une poussée, son sexe me pénétra et investit mon vagin.

― Aaahh !!

Je hurlai d'horreur, impuissante. Je sentais avec dégout son membre m'emplir, tout en moi.

― Sale porc, tu me le paieras ! Tu me le paieraaaaas !!

Ricanant à part lui, l'ordure profita de moi à sa guise, m'emprisonnant toujours les poignets. Ses va-et-vient qui me labouraient m'arrachaient des larmes de désespoir, inondant mes joues. Mes yeux fermés, crispés, me cachaient la vue ignoble de mon bourreau, mais non les horribles sensations de son appendice qui se frayait un chemin en moi. Je ne criais plus, des sanglots plein la gorge.

― Qu'est-ce qu'il se passe, ici ?!

Dans un hoquet, j'ouvris les yeux en entendant l'appel du palefrenier.

― Au secours ! criai-je, mais Serge me fit taire d'une violente gifle en pleine face.

J'entendis le palefrenier accourir, alors que mon bourreau se relevait en vitesse. Bientôt le palefrenier fut à l'entrée du box, et comprit la situation. Serge se jeta sur lui, l'attrapa par le cou pour l'étrangler. Comme l'autre résistait et le bourrait de coups, il s'apprêta à lui cogner la tête contre le mur de brique des écuries.

Dans un sursaut d'effroi, je me jetai sur Serge par derrière et lui passai mon bras autour du cou pour lui tordre la tête en arrière.

― Aargh, Mariette, arrête !

J'accentuai ma pression, mais il me projeta violemment ses coudes dans le ventre. Je tombai par terre, le souffle coupé, l'estomac douloureux. Serge, avec le regard d'un dément, se dressa au-dessus de moi... quand un petit escabeau de bois s'abattit brusquement sur son crâne, l'étendant raide sur le sol.

Le palefrenier et moi-même nous regardâmes un instant en silence, essoufflés, la respiration haletante. Puis il me tendit une main pour m'aider à me relever.

― Je suis vraiment désolé, Madame...

― Ça va ! coupais-je, humiliée qu'il m'ait vue dans cet état. Attachez-le avec quelque chose, et allez prévenir les gardes.

Je sortis à grand pas dans la cour, blême encore de frayeur, les jambes tremblantes. Je me serais volontiers déchaînée sur cette ordure en le ruant de coups de pieds !! Mais je ne pouvais décemment le faire devant le palefrenier. En moi, mon intimité gardait la sensation horrible de son membre. J'aurais voulu crier, pleurer, arracher ce souvenir de mon corps !

Au lieu de quoi, je courus tout droit dans la tour, grimpai à notre chambre et m'écroulai sur le lit, en larmes, guettant les pas du chevalier qui n'allait certainement pas tarder.

La Louve écarlate, Tome 1Où les histoires vivent. Découvrez maintenant