Le harcèlement

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Un seul mot, un simple geste, une manière de s'habiller et c'est terminé pour vous. Lorsque l'on parle d'harcèlement, tout ne tient qu'à un fil, il y a très peu d'issue, mais il y en a, et il vous faut les trouver. 

Pendant plusieurs mois, j'avais peur, peur de retourner dans cet endroit, cet endroit si banal pour les autres, pour moi dès que je passais ces grilles, c'était comme une entrée en enfer. Normalement, c'est l'endroit où l'on rencontre ses amis, discute, rigole, c'est censé être nos plus belles années mais pourtant... Ce n'était pas le cas pour moi!

Les insultes ne cessaient, petit à petit, les paroles n'étaient plus suffisantes, il voulait plus, ce n'était plus satisfaisant de me détruire intérieurement, il fallait que ce soit physique aussi. j'étais la cible de toutes les sarbacanes de ma classe, je recevais parfois des coups, mais il n'en fallait pas trop, pour éviter que cela se voit évidemment, ils avaient tellement peur de l'exclusion.

Les personnes qui ont tout déclenchés, je m'en souviendrai toute ma vie, toute ma putain de vis, j'aurais leurs prénoms, leurs visages encrés dans mon esprit, je ne peux faire autrement...

Cette année de cinquième devenait un vrai cauchemars, un calvaire, j'avais honte et étais angoissée. La petite confiance en moi que je détenait s'est échappée.

On le sait, personne n'est parfait, et je devais être beaucoup moins qu'eux tous pour qu'on s'acharne sur moi. Quand j'avançais dans les couloirs, on me regardait de haut en bas. On me lançait des boules de papier en classe, on m'insultait à mon casier, et on me frappait à la pause. J'étais seule contre tous, à la cantine je mangeais seule, en cours j'étais seule personne ne voulait de moi comme voisin, comme si j'avais la peste.  Ces moments me reviennent comme si c'était hier, et je ne saurais les oublier, jamais je n'y arriverais.

C'est sûr, je n'étais pas la fille populaire dont tout le monde était jalouse, j'étais loin de l'être et je ne le voulais même pas, j'avais mes amis et pour moi c'était le principal, enfin, peut-on parler d'amis quand on voit le couteau dans le dos qu'on m'a planté ? Car évidemment toute cette souffrance infligée, ne venait pas d'inconnus, non non. Mais bien de mes propres amis qui en vérité, ne l'était pas.

Mon cauchemars éveillé devenait interminable, je comptais les jours, les heures et les secondes à passer en leur compagnie et surtout avec leurs moqueries. 

Pendant plus de deux mois, j'allais en cours sans savoir pourquoi, je n'avais plus le goût d'apprendre, je n'avais plus le goût à rien, moi qui était une bonne élève et avait la joie de vivre, ils m'ont définitivement tout enlevé. Le matin je me levais avec la boule au ventre, la journée passait avec toujours cette boule au ventre, le soir, elle était toujours là en pensant au lendemain, je m'endormait avec celle-ci également, seulement le weekend, elle disparaissait, je me disais que j'avais deux jours de tranquillité, que je pourrais souffler et profiter de ma famille. 

Le temps passe encore, trop lentement à mon goût. Le collège ne leur suffit plus pour m'atteindre, les insultes sont maintenant sur Facebook et par Sms, mes moments de "tranquillité" chez moi, n'en n'étaient plus, le calvaire continué jusqu'à me bousiller complètement... J'en ai encore mal au ventre aujourd'hui...

Les jours passaient, je refusais de m'alimenter, je ne pouvais plus m'amuser, le sourire sur le visage était bel et bien mort, seule la tristesse et la peur prenait le dessus, je n'avais plus rien, ils m'avaient tout prit, la confiance en moi, la joie de vivre, il m'avait volé les années de collège, ils ont bousillés ma vie...

Je marchais tête baissée, je ne répondais plus aux insultes, je me laisser faire, à quoi bon se défendre de toute façon ? Pour que ce soit pire, cela n'a aucun intérêt. 


                                                                                                                  ... A suivre...

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