▪ Chapitre Dix

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-PDV BELLAMY-

Ma vue est entièrement troublée, et la mauvaise luminosité n'aide en rien. Des légers cris, qui ressemblent plus à des longues plaintes de douleur s'élèvent dans l'air. Ma vision étant en panne, je me sers d'autres sens, notamment mon toucher.
Je tâte du bout des doigts tout ce qui se trouve à porter de main, et mes jointures touchent quelque chose de dur et fin, comme un grillage. Je ne parviens pas à étirer mes jambes, et je comprends alors que je me trouve dans une minuscule cage.

Ma vue revient petit à petit, à mesure que ma peur grandit. Mon cœur bat à la chamade, et je sue à grande goute. Devant moi se dresse un mur, rempli de cage semblable à la mienne. En fait, elles sont toutes identiques. À l'intérieur, des gens, enfermés comme moi.

Mon premier réflexe est d'essayer de me libérer. Je passe mon bras entre les fins barreaux et agrippe le cadenas, en tirant de toutes mes forces pour tenter de l'arracher, mais il ne cède pas. J'essaie ensuite de faire sauter la grille en donnant de grand coup de pied dessus, mais ça ne fonctionne pas non plus. Putain de merde ! Je grogne de fureur et de frustration, en poursuivant mes efforts.

《 - Arrête ! Ils prennent les plus forts en premier. 》

Je tourne ma tête en direction de cette voix. Il s'agit d'Aliya, dans la cage voisine à la mienne, en sous-vêtement. Je remarque alors que j'ai également été débarrasser de mes vêtements. Voir le visage de la jeune rousse fait affluer les souvenirs. C'est elle qui m'a guidé au Mont Weather, c'est cette garce qui m'a mené tout droit dans un piège !

《 - Va te faire voir, lui crachais-je, fou de rage.

- C'est quoi ton problème ? réplique-t-elle sèchement en fronçant ses sourcils fin.

- À ton avis ? lui dis-je en donnant un dernier coup de pied dans la grille pour lui donner un indice.

- Je n'ai rien à voir avec ça.

- Ah non ?

- Non ! Regarde-moi, dit-elle en s'accrochant aux barreaux adjacents à ma cage. Est-ce que tu crois que je serais ici, enfermée comme une chienne si j'étais impliquée ? 》

Je reste silencieux, et quelqu'un entre dans la pièce sombre et lugubre. Deux gardes, et une femme qui, à en juger par sa blouse blanche, est médecin. Elle marche vers notre direction, puis s'arrête devant la cage d'Aliya.

《 - Celle-ci devrait faire l'affaire, dit-elle.

Les deux gardes s'approchent alors de sa cage, et glissent les clés dans le cadenas. La terreur est lisible dans le regard d'Aliya, et je ne peux m'empêcher de repenser au fait qu'elle m'a sauvé la vie, et que je lui en dois une.

Je commence à m'agiter dans ma cage, pour attirer l'attention sur moi, ce qui fonctionne. La jeune femme se décale pour se placer devant ma cage, un sourire flippant plaqué sur ses lèvres.

《 - Dr Tsing ! l'interpelle une voix au loin. Le Président Wallace souhaite vous voir immédiatement. 》

Après un dernier regard en ma direction, la dénommée Dr Tsing s'éloigne vers la sortie. Je reprends alors mon souffle, constatant que j'avais arrêté de respirer quelques secondes. Je l'ai échappé belle.

《 - Merci, me glisse Aliya timidement.

Je hoche la tête discrètement, en prenant de grandes goulées d'air pour tenter de rétablir mon rythme cardiaque.

《 - Qu'est-ce qu'il se passe ici bordel ? lui demandais-je, sachant qu'elle en sait plus que moi.

Elle pointe son index vers quelque chose au loin, que je suis du regard, et découvre ce qui semble être une silhouette, pendue tête à l'envers, des tas de tuyaux reliés à son corps.

《 - Ils nous saignent, dit Aliya. Leurs organisme est incapable d'assimiler les radiations, le nôtre, si. Ils s'injectent alors notre sang, quand ils ont été exposé aux radiations pour se guérir.

- Pourquoi notre corps est différent du leurs ?

- Toi tu es née dans l'espace, et moi, mes parents ont survécu au milieu d'une planète irradiée. Eux n'ont jamais été exposé à une forte dose de radiations, et leurs organisme n'a donc pas appris à les assimiler. 》

Il me faut quelques seconde pour digérer l'information. C'est compliqué tout ça. Aliya regarde tout autour d'elle, avec un air de dégoût.

《 - Je rêve d'arracher le toit de leurs bunker minable, et qu'ils crèvent tous, brûler vif par les radiations.

- Et pourquoi vous ne l'avez jamais fait ? Si même l'air peut les tuer, ça n'a pas l'air très compliqué de les vaincre.

- Ils ont d'autres armes, dit-elle avec un léger sourire à peine perceptible. Le brouillard acide par exemple, dès qu'on s'approche d'un peu trop près, ils le déploient.

- Quoi, le brouillard acide est une arme ? Je pensais que c'était l'œuvre de la nature.

- Il y a encore beaucoup de choses que tu ignores. Après un temps, elle reprend. Ton peuple va leur déclarer la guerre, n'est-ce pas ? C'est pour ça que tu voulais que je te guide jusqu'ici

- Notre peuple, et les natifs. On récupèrera nos amis, peu importe le prix. 》

Le regard d'Aliya se perd dans le vide tandis qu'elle hoche très lentement la tête. Elle semble dans une réflexion profonde. Quand enfin elle revient à elle, Aliya se jette sur les barreaux de sa cage et tape dessus, faisant un bruit d'enfer.

《 - Qu'est-ce que tu fais ? lui demandais-je, affolé.

Elle ne répond pas et continue son vacarme jusqu'à qu'un des gardes entre dans la pièce. Je ne comprends pas ce qu'elle a en tête.

Le garde se poste devant la cage d'Aliya et contre toute attente, l'ouvre. Il l'aide à descendre, et elle lâche un long soupire de soulagement tandis qu'elle étire ses jambes. Je regarde la scène avec de grands yeux rond, complètement perdu.

《 - Je suis désolée, me dit-elle simplement.

Suite à ça, trois autres personnes entrent à la suite, et se placent aux côtés d'Aliya. L'une d'elle aide même Aliya à enfiler une blouse blanche.

《 - C'est quoi ce délire ?

- Je suis sincèrement navrée d'avoir dû te manipuler de la sorte, mais tu ne m'aurais jamais dit ce que ton peuple manigançait. 》

Les quatres personnes se succèdent vers la sortie, et Aliya reste plantée devant moi en m'observant de ses yeux azur.

《 - Ne t'en fait pas beau gosse, me glisse-t-elle discrètement en me souriant. Je suis toujours de ton côté. 》

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Je suis sincèrement désolée du temps d'attente pour ce chapitre, je n'avais plus de connexion internet du tout pendant quatre jours :/ Maintenant c'est réglé, voilà le chapitre et pour me faire pardonner, je vous poste le prochain demain :)

Chapitre écrit du point de vue de Bellamy uniquement. Retournement de veste pour Aliya, difficile de dire ce qu'elle a en tête ;) Le pauvre Bellamy est bien loin de se douter de ce qu'il se passe au camp, de la grossèsse d'Elena.

J'espère que ce chapitre vous a plû, comme d'habitude, n'hésitez pas à me dire ce que vous en avez pensé, ce que vous imaginez pour la suite. Ça me fait super plaisir, et encore désolé pour le retard :)

Bellamy et Elena |•| Tome 2 - The 100Où les histoires vivent. Découvrez maintenant