Bellamy et Elena |•| Tome 2 - The 100

▪ Chapitre Vingt-Trois

Mon cœur refuse de ralentir son rythme.

Plus j'avance, plus il bat à la chamade, s'en est presque douloureux. Plus j'avance, plus des cadavres jonchent le sol. Je dois contourner des membres arrachés, des flaques de sang. Un horrible goût de bile se répand dans ma bouche.

C'est tellement silencieux. Seul le bruit des animaux brise le mutisme de la forêt, de même que le bruit de mes pas tremblant. Je n'ai plus été plonger dans un tel silence depuis l'Arche. Il y a toujours du bruit sur Terre, des jeunes qui se disputent, des éclats de rire, les murmures de Bellamy à mon oreille.
Un frisson parcourt mon échine quand je me pose la question, est-il toujours vivant ?

Ça y est, j'y suis. Je suis devant le Mont Weather, et étrangement l'énorme porte blindée est grande ouverte, comme une invitation à entrer.
Ce n'est pas prudent je le sais, mais je dois y allez.

Je pénètre dans le long couloir blanc et froid, sans savoir où allez. Le silence est tout aussi pesant à l'intérieur qu'à l'extérieur, provoquant une horrible sensation de solitude.

J'entends par la suite des bruits de pas se rapprocher, rapidement. Quelqu'un est en train de courir, courir vers moi. Je ne sais pas quoi faire, je suis comme tétanisée, alors je reste immobile, en attendant ma perte.

Lorsque la jeune femme, essoufflée, surgit, elle s'immobilise immédiatement en réalisant ma présence. Elle me dévisage pour tenter de lire en moi, de deviner si je suis un ami ou un ennemi avant de lorgner longuement sur mon ventre arrondi.

《 - Elena ? murmure-t-elle.

- Qui es-tu ? dis-je en m'approchant à pas de loup.

- Aliya. Elle reste silencieuse quelques secondes avant de rependre. C'est vrai ce que l'on raconte, tu es vraiment très belle. 》

Le bruit d'une porte qui claque nous ramène soudainement à la réalité. Aliya prend ma main.

《 - Viens, il ne faut pas rester ici, dit-elle. 》

Devant nous se dresse trois autres portes, et elle se dirige rapidement vers la porte la plus à droite. Elle semble savoir exactement où aller, contrairement à moi qui suis complètement perdue. Avant qu'elle n'ait le temps d'ouvrir la porte, je la force à me faire face.

《 - Qu'est-ce qu'il se passe ?

- Le Commandant a conclu un marché avec le Président Wallace. Ils ont libéré tout les natifs et en échange, ils quittent le combat. Ça fait une bonne demi-heure qu'ils sont partis.

- Lexa nous a trahis ? demandais-je, incrédule.

- Ouais, et les tiens vont bientôt mourir si tu ne te bouges pas un peu ! J'ai un plan d'accord, mais tu dois me faire confiance et surtout, la fermer. 》

Et voilà, toute mon animosité contre elle refait surface. Cependant elle n'a pas tort. J'ai besoin d'elle.

Elle me mène dans une tour, me fait descendre un escalier, traverser une salle de restauration, longer un interminable corridor désert, et soudainement, elle s'arrête devant une porte, sa main en suspend sur la poignée. Elle semble être arrivée à destination.

《 - On y est, dit-elle, confirmant mes soupçons. 》

Elle abaisse la poignée et entre tout doucement, comme si elle craignait la présence de quelqu'un à l'intérieur.