ALIE Tome 1 Et 2

6

Chapitre corrigé

Nous roulons depuis une bonne dizaine de minutes et Liam ne m'a toujours pas adressé la parole. De toute façon, je ne veux même pas l'entendre. Après la gifle en pleine figure que je viens prendre, je ne supporterais pas d'entendre sa voix.

Je tourne ma tête dans sa direction pour jauger son état, peut-être espérer qu'il éprouve des regrets à la honte qu'il vient de m'infliger mais il reste stoïque, concentré sur la route, totalement indifférent.

Ses manches de chemise sont relevées et dévoilent la naissance de ses tatouages. A l'intérieur de son poignet est écrit "VENI VEDI VICI", comme si c'était presque calligraphié.

-Je suis venu, j'ai vu, j'ai vaincu me dit-il avec un léger sourire.

Gêné d avoir été prise entrain de l épier, je détourne mon regard pour me concentrer sur la route.

-Ces paroles ont été proclamées par Jules César après avoir remporté une victoire militaire. J'aime cette citation, elle peut paraître arrogante mais l'arrogance m'a permis d'arriver où je suis à l'heure actuelle, poursuit-il en me souriant.

Tu ne vas pas t'en sortir avec un pauvre sourire! Mais quel sourire...

Je décide de regarder du coté de la fenêtre sans daigner lui faire signe alors qu'il m'observait. Je ne veux même plus le voir, je m'en veux tellement d'être tombée dans son piège. Il s'amuse  avec moi comme il le fait avec toutes les filles et j'ai été si naïve de croire qu'il pouvait être différent avec moi. Ce n'est pas de la tristesse que je ressens mais plutôt de la colère, j'ai vécu tellement pire que je refuse d'éprouver de la tristesse envers lui.

Je l'entends s'agiter et appuyer sur un bouton il me semble. La voix d'une femme se fait entendre dans l'habitacle :

- Quel numéro souhaitez-vous appeler Monsieur Sanchez?

-Appelle Marco, lâche-t-il.

La sonnerie retentit à peine une fois que ce fameux Marco décroche.

-Je vous écoute Monsieur.

-Marco, je suis en route pour l'aéroport pour rejoindre l'équipe. Une personne m'accompagne, venez la récupérer à l'aéroport pour la ramener à la résidence, ordonne-t-il d'un ton sec.

Une personne? Je ne sais pas pourquoi je suis blessée de ne représenter que ça à ses yeux, j'aurais du m'en douter.

- ce sera tout, Monsieur ? demande Marco

-Oui, tranche Liam.

Il raccroche immédiatement sans laisser à son interlocuteur le temps de répondre. J'attrape mon téléphone, le sang bouillant dans mes veines tellement je suis énervée.

-"Si ma présence t'insupporte autant, tu peux me laisser maintenant. Je n'ai pas besoin de toi, je me suis toujours débrouillée toute seule et ce n'est pas toi qui va changer les choses"

Je lui tends le téléphone mais il refuse de le prendre.

-Je sais ce que tu vas me dire et je n'ai pas besoin de le lire. Je n'ai pas envie de voir ma mère ni les invités et de devoir leur expliquer mon absence et tout ça. De toute façon, je devais prendre l'avion dans la soirée, nous disputons un match demain. J'avance juste mon vol de quelques heures. Marco te raccompagnera à la villa, m'explique-t-il.

J'écris de nouveau quelques chose sur mon téléphone puis l'efface. Je reprends ma position tête contre la vitre et me demande comment en suis-je arrivée là. Comment ma vie a-t-elle pu prendre un tel virage? Moi qui n'attendait plus rien de la vie, je me suis mise enfin à espérer à un avenir meilleur, à une possible "amitié" avec Liam et me voilà au milieu de ce bazar. Je n'aurais pas du espérer, je ne mérite pas d'avenir meilleur après ce que j'ai fait.