Tome 2 Chap 12

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Ma mère me répétait souvent que chaque jour vécu était un cadeau précieux, un don du ciel qu'il ne fallait pour rien au monde gâcher et se rendre compte de la chance que nous avions. C'est triste et malheureux de comprendre la portée de ces paroles qu'après avoir été frappé par une tragédie. Les regrets s'installent peu à peu en vous, ainsi que les doutes et les interrogations. Ce fameux « si j'avais su » ne vous quitte plus et vous replonge perpétuellement dans le passé. Lorsque la mort passe, elle n'offre aucune deuxième chance et bien que son toucher soit éphémère, son passage reste éternel, nous changeant à tout jamais, nous rendant meurtri.

J'ignore si l'on se rend vraiment compte de la chance que nous avons. Je suis bien consciente que le monde change perpétuellement, que nous devenons plus exigents et que chacun rêve de grands projets a accomplir. Cependant, il faut garder a l'esprit que la mort n'épargne personne, peu importe l'âge On est lié a elle, prisonnier, captif, attendant ou repoussant le jour où elle viendra nous délivrer, si l'on peut appeler ça une délivrance. Et lorsqu'elle montre enfin le bout de son nez mais en emportant quelqu'un qui vous est cher, elle devient omniprésente dans chacune de vos pensées. Elle monopolise vos journées, vous enfonce au fond du trou, vous empêche de vous lever le matin et vous finissez par n'espérer qu'une seule chose : qu'elle vienne a votre rencontre pour vous libérer à votre tour.
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Six ans plus tôt

-Sophie, tu sais très bien que je ne peux pas !! protestai-je à ma meilleure amie.

Nous sortons du cours de français et la-voilà qui m'annonce sa « nouvelle du siècle » pendant que nous quittons le lycée car notre journée est terminée. Elle fait partie de ce genre de filles qui se réjouit pour tout, qui prend la vie comme elle vient, ne voyant toujours que le bon côté des choses. Peut-être que c'est pour cela que nous nous entendions si bien, parce nous sommes les parfaites opposées. Elle, blonde, joyeuse, les yeux marrons, indépendante, très sociable alors que moi je suis plutôt du genre à me contenter de mon cercle d'amis (juste elle à vrai dire), et de m'accrocher à maman pour l'aider et à me fermer à la plupart des plaisirs dont profitent les gens de mon âge.

-Rhooo mais tu dis toujours ça !!! Allez, accepte pour une fois, s'il te plaittt. Au nom de notre amitié ! déclare-t-elle en pensant marquer un point.

Je lève un sourcil interrogateur et rigole intérieurement de cette réplique qu'elle me sort à tout bout de champs. En fait, elle se sert de ça au moins deux fois par jour et elle persiste à croire que cette excuse est crédible.

-Euuhh, dois-je te rappeler que tu m'as fait le coup il y a exactement trois heures pour que je te laisse copier sur moi en chimie ?

-Pardon ?? Alie Campos, je suis choquée, me traiteriez-vous de tricheuse, feint-elle de s'indigner remontant ses poings sur ses hanches. Madame le juge, je jure n'avoir jamais triché sur mon amie, je lui ai juste demandé une gomme dit-elle en levant une main

-Tu es, tu es....

-Ta meilleur amie et pour la vie ! m'interrompt-elle toute fière.

-Incorrigible !! objectai-je tandis que nous pouffons toute les deux de rire.

-Hey les filles, au lieu de vous prélasser au soleil et de rire aux éclats, montez plutôt, le taxi est arrivé.

Maman vient nous chercher tous les jours et nous avons l'habitude de l'attendre sur un banc non loin du lycée. C'est notre petit QG, dissimulé sous un énorme saule pleureur à proximité d'un lac, il s'agit de l'endroit rêvé.

-Bonjour Madame Campos, comment allez-vous ? s'enquit mon amie en montant à l'arrière de la voiture.

Je connais par cœur son petit manège et je me retiens de ma retourner pour lui dire d'arrêter immédiatement.

ALIE Tome 1 Et 2 Où les histoires vivent. Découvrez maintenant