ALIE Tome 1 Et 2

T2 Chap 5

Avez-vous déjà ressenti ça ? Le bonheur parfait, je veux dire le vrai bonheur, celui qui fait que votre sourire n'arrive pas à se décrocher de votre visage, sans réelle raison. Celui dont vous n'avez pas envie de vous priver, celui pour lequel on prie pour qu’il ne soit pas éphémère, mais éternel. Lorsque vous goutez à cette merveilleuse sensation, cela finit par en devenir une addiction à laquelle il est impossible de se passer. Mais il existe un nombre incalculable d addiction et il serait trop facile de s accoutumer aux classiques tel que la drogue, l’alcool ou encore la cigarette, la mienne est bien plus nocive car aucun antidote ni sevrage n'est envisageable. De toute façon, je me suis fait une raison, quand on devient autant accro c'est qu'il y'a une raison...non ?

Et quand finalement vous comprenez que cette dépendance occupe une place qui va à l'encontre de la normalité, cela vire à l'obsession, c'est compulsif, déraisonnable, incontrôlable. C'est l'état d'euphorie que chaque être humain cherche à atteindre, ce vertige délicieux qui nous fait oublier tout le reste. Et comment renoncer à tout ça ? Au fond, lorsque l’on devient dépendant à un tel point que cela en devient douloureux, le plus horrible dans tout ça, serait encore de décrocher.

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Il me guide à travers la pénombre en me priant de bien garder les yeux fermés. J'entends Liam taper quelque chose, on dirait le son d’un digicode. Une fois terminé, j’ai l’impression d’entendre un engrenage se mettre en route et je crois deviner qu’il s’agit d’un portail automatique qui s’ouvre. C’est assez troublant de se retrouver les yeux bandés, sans savoir où je me trouve, sans avoir aucune idée de ce qui m’attend. Le silence qui règne m’apaise et je respire enfin à pleins poumons, comme libre. Nous avons roulé une vingtaine de minutes avant que Liam ne stoppe la voiture pour m'annoncer que cela nous ferait du bien de marcher un peu et que nous allons continuer à pieds. Peu de temps avant de couper le moteur, il m'a tendu un bonnet Hilfiger en me demandant de le mettre pour me protéger du froid. Une fois le moteur éteint, il s'est tourné vers moi, a baissé le bonnet jusqu'en dessous de ma bouche, y a déposé un baiser à travers le tissu sans que je ne m'y attende, toujours avec ce sentiment de manque au moment de se retirer.

-Où m’emmènes-tu ? Allez, dis-le moi j'en peux plus, râlai-je. Je ne suis pas du genre à jouer avec ça mais ce n'est pas bon de jouer avec les nerfs d'une femme enceinte.

-Tu veux encore manger ? se moque-t-il.

-Noonnnn, tu me prends pour qui ? Pourquoi, tu as quelque chose en réserve ? tentai-je en tâtonnant son corps à l'aveugle à la recherche de sa poche.

-Cherche un peu plus en bas, murmure-t-il à mon oreille avant de se ressaisir...Non je ne peux pas, oublie ça. Pense à mon fils...

-Arrête, ronchonnai-je,de une, tu ne sais pas si c'est un garçon et de deux.... Quoiii ? Pourquoi rigoles-tu?

-Parce que tu es en train de te disputer avec un arbre et c'est plutôt comique. Laisse-moi te filmer, ça fera un carton sur You tube, me chambre-t-il

-Liam Sanchez !! tapai-je du pied en croisant les bras. Tu devrais avoir honte de te moquer d'une femme enceinte, avec les yeux bandés en plus !

-Allez, arrête de bouder, rigole-t-il. Viens, on avance parce qu’on nous attend, m’annonce-t-il en reprenant ma main pour me guider.

-Quelqu'un nous attend ?

-En quelque sorte, élude-t-il subtilement.

-Rhooo, tout ce suspens finira par me tuer, rechignai-je en avançant.

-Ne dis pas ça, et de toute façon on est presque arrivés.

Je respire un grand coup et continuer de marcher, impatient comme une gamine le jour de Noël. Je sens les graviers s’écraser sous mes pieds, et j’ai l’impression que la rosée a humidifié l’air si bien que je crois percevoir une odeur de gazon mouillé mais je ne suis pas sure. Lorsque Liam  m'annonce que nous sommes arrivés, il me demande de patienter deux minutes afin qu’il récupère « quelque chose».