ALIE Tome 1 Et 2

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On m'a toujours prévenu qu'il ne fallait jamais rester fâché avec quiconque et qu'on ne savait jamais de quoi demain était fait. Lorsqu'on avance dans la vie on essaie du mieux qu'on peut de ne jamais faire de faux pas mais un jour ou l'autre on prend une mauvaise décision. La question est de savoir quel impact aura-t-elle sur notre vie. Cependant, le jour où l'impensable se produit, on se rend compte trop tard que finalement on est désolé. Malheureusement, être désolé n'a alors plus d'importance, aucune excuse au monde ne parviendra à réparer l'erreur produite lorsqu'il est trop tard...

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Liam est parvenu à me trouver in extremis un vol de nuit pour rentrer à Madrid. Me voilà maintenant dans le taxi qui me mène à l'hôpital, la tête appuyée contre la vitre gelée qui me rafraîchit le visage. Je n'arrête pas de ressasser ma dernière entrevue avec ma tante et je crois que si je reste sur cette dernière conversation je m'en voudrais toute ma vie. Elle a aussi beaucoup de torts mais je ne supporterais pas la perte du dernier membre de ma famille bien qu'elle m'ait laissée croupir 4 ans dans ce centre sans aucune nouvelle.
Lorsque Liam m'a expliqué qu'elle a du être opérée en urgence, la culpabilité et l'angoisse m'ont envahie sans que je ne puisse les arrêter. Malgré le mal qu'elle m'a causé, il n'empêche que c'est elle qui m'a sorti de là-bas et que sans elle je n'aurais jamais rencontré Liam. Je n'ai jamais eu une vraie conversation avec elle pour comprendre son absence prolongée mais j'espère pouvoir avoir les explications dont j'ai besoin. La mère de Liam n'avait pas beaucoup d’informations et lorsqu'il a contacté l'hôpital le médecin n'a pas voulu nous en dire plus. Apparemment, il est impossible de donner des informations aussi importantes sur un patient par téléphone et il a précisé qu'on ferait mieux de se rendre au plus vite à l'hôpital. Je suis terrifiée à l'idée de ne pas arriver à temps, je ne peux pas m'empêcher d'imaginer le pire. L'habitude sûrement...

Le taxi s'arrête à destination, je tends un billet précipitamment au chauffeur et sors en vitesse sans prendre la peine de récupérer ma monnaie. Je franchis les portes de l'accueil, affolée, en regardant de tous les cotés pour essayer de reconnaître une tête du personnel médical. Je m'empresse d'écrire un message et me dirige vers la première blouse blanche que je trouve afin de demander où se trouve ma tante. Foutu choc émotionnel !!

L'infirmière m'indique et me dirige au service de réanimation. J'en déduis que ce n'est vraiment pas bon signe, mais essayons d'être optimiste. J'ai l'impression que chaque pas que je pose au sol pèse une tonne, mes jambes sont lourdes, je vis la scène au ralenti. Le chemin jusqu'au service me semble être une éternité, je sens mon sang pulser dans mes veines et taper dans mes tempes,  me donne la migraine accumulée à la fatigue. Les  yeux humides et la gorge serrée, j'entre enfin en réanimation et l'infirmière qui m'accompagne me demande de patienter le temps de se renseigner. Elle revient avec une de ses collègues qui m'annonce qu'elle a prévenu le cardiologue qui s'est occupé de Rosa, qu'il va me recevoir afin de me donner des nouvelles et qu'il fallait patienter dans la salle d'attente. Je ne suis qu'une boule de nerfs, je m'assoies sur le siège, me lève, m'assois de nouveau, me relève, fais les cent pas avec une espèce de rage au ventre qui prend peu à peu le dessus sur moi. Pourquoi le ciel a-t-il décidé de s'acharner sur moi? Pourquoi dois je vivre autant d'épreuves? Pourquoi alors que je commençais à reprendre goût à la vie, faut-il que je replonge dans les ténèbres ? Je tente tant bien que mal de repousser ces sinistres pensées car j'aperçois un médecin en blouse bleue s'avancer vers moi. Son visage n'affiche aucune émotion, ni bonne ni mauvaise, rien.

-Mademoiselle Campos, bonsoir je suis le Docteur Rainigane, se présente-t-il en me tendant une main. J'ai du opérer votre tante en urgence hier matin mais on a eu du mal à prévenir la famille. Elle a ce qu'on appelle un athérome coronaire, des substances comme le cholestérol par exemple ont obstrué les artères de votre tante, empêchant ainsi le passage du sang jusqu'aux organes. Le risque d'infarctus était énorme, nous avons pris la décision d'opérer en urgence.