ALIE Tome 1 Et 2

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Point de vue Liam :

-Putain mais c'est quoi ça ?

Lorsqu’elle se retire de notre étreinte, je découvre sa main complètement amochée, toute rouge et avec un début d’apparition de bleus. L'idée que quelqu'un lui ait fait du mal me rend fou, je tente de me maîtriser pour calmer la colère qui me monte déjà.

-Oh ça ?dit-elle avec nonchalance. Ce n'est pas grand-chose comparé au nez de Victoria, s'amuse-t-elle.

Non mais je rêve ou elle se fout de ma gueule ? Elle ne se rend même pas compte qu’elle est salement éraflée. Si cette connasse de Victoria a encore fait des siennes, ne jamais taper une fille.

-Elle t'a encore fait chier ? Je la vire dès demain, comme ça il n'y aura plus aucun problème.

Le visage d’Alie blêmit, comme si le sort de cette pauvre meuf la préoccupait. Elle est décidément trop gentille, je suis quand même satisfait qu’elle lui ait décroché une sacrée droite vu l’allure de ses phalanges.

-Non stp, ne fais pas ça, réclame-t-elle de ses yeux verts enivrants. Je vais bientôt partir de toute façon et même si je la déteste je ne veux en aucun cas être la cause de son licenciement, s’explique-t-elle sans aucune rancœur. Si tu veux vraiment m'aider, Victoria a trouvé un moyen  de récupérer ma chambre… commence-t-elle. Si tu pouvais faire en sorte que ça ne se produise pas, ça m’arrangerait, poursuit-elle avec sa petite mine si timide et innocente. Je ne voudrais pas abuser de notre relation pour ce genre de faveurs mais je me sens vraiment bien dans cette chambre et il est hors de question que Victoria passe des heures à te reluquer sur le balcon, commence-t-elle à s’emporter sans me regarder.

Ah la voilà la vraie raison, j’adore cette fille, douce mais qui peut se montrer hargneuse, tolérante sans pour autant se laisser marcher dessus, et aimante malgré toutes les horreurs qu’elle a subies. Et ce petit côté possessif qu’elle vient de me dévoiler me plaît encore plus. Elle me rend vraiment fou.

-Tu es jalouse ? la taquinai-je.

- Est-ce que je suis jalouse ? dit-elle en tapotant son doigt sur son menton. Je ne sais pas, je devrais ? Après tout ce n'est pas comme si tu avais couché avec elle, n’est-ce pas ? ajoute-t-elle en partant s'asseoir sur son lit quelque peu sur la défensive.

J'adore quand elle réagit comme ça, je prends ça comme une preuve qu'elle tient à moi. Au début de notre relation, elle cachait vraiment ses émotions et je ne savais jamais sur quel pied danser. Elle prenait la fuite dès que je m' approchais un peu trop d'elle, aujourd'hui c'est différent surtout depuis qu'elle a avoué m’aimer et depuis qu'elle m'a offert la chose la plus précieuse qu'elle avait en sa possession. Je n’arrête pas de repenser au moment où elle a enfin retrouvé la parole et je sais que j'aurais dû réagir, répliquer, lui répondre tout simplement. Ça ne paraît pas si compliqué que ça " je t'aime" " Moi aussi je t'aime ", ce n’est pas difficile à dire pourtant alors pourquoi j'en suis incapable, un vrai gland qui n'assume pas ses sentiments. Faut dire que j'ai grandi dans un foyer ou l’amour n'existait pas et avant de rencontrer Alie je ne comprenais même pas sa signification. Aujourd'hui je sais que l'amour me remplit de joie mais aussi de peur, une putain de peur qui parfois m'empêche de dormir. J'ai l’impression d’être un pauvre merdeux qui est terrifié à l’idée de s'endormir et qu’elle ait disparu au moment de me réveiller. Il m’est même arrivé à plusieurs reprises d’aller dans sa chambre en pleine nuit pour vérifier qu’elle était toujours là. Un vrai psychopathe.

C'était tellement simple avant, quand les sentiments n’entraient pas en jeu, « je te baise, tu dégages » , rien de plus simple. Mais avec Alie la simplicité à laisser place à une angoisse permanente lorsqu’on est séparé mais quand je la vois là, assise sur le lit entrain de triturer un fil qui est sorti de sa couverture, je me dis que le jeu en vaut la chandelle.