RUN [A.G]

CHAPITRE 13

Gabrielle se regarde dans le miroir. Elle a peur, l'image qui s'y reflète ne lui ressemble pas, elle n'est plus qu'une pâle copie de la sportive qu'elle était. Et pourtant, il y a quelque chose en plus, quelque chose de mieux que les muscles qu'elle a mis tant de temps à façonner. Oui, cette petit lueur dans le vert de ses yeux ne trompe pas, ni même le sourire en coin qui se glisse sur ses lèvres. Et cette lueur, ce côté pétillant elle ne le doit qu'à une seule personne. Antoine.

Elle se passe un coup d'eau froide sur le visage pour se donner du courage. Furtivement, elle jette un regard dehors. Il pleut. Il bruine pour être exacte. Elle n'a jamais eu aussi peu envie d'aller s'entraîner. La seule chose qui la réconforté est qu'il sera avec elle. À la seule idée d'être au près de lui, son cœur s'emballe. Gabrielle n'a jamais ressenti ça. Et dire que sa première idée sur lui était qu'il n'était qu'un footballeur comme les autres.

«  - Tu vas te dépêcher oui ! On doit aller déjeuner ! Râle le blond. »

Elle sourit. C'est la première fois depuis qu'ils sont ici qu'elle passe autant de temps dans la salle de bain. Mais ça, il s'en fiche, il a seulement envie de manger et cette pensée elle ne peut que rigoler.

«  - J'arrive, elle sort en riant, si tu n'avais pas été si long, on ne se serai pas en retard.
- Il faut du temps pour perfectionner ma beauté.
- De quoi tu parles ? Elle s'esclaffe. »

Antoine se remet à râler et il parte tout les deux vers la cafétéria du centre. Ils mangent tout le temps tout les deux et pour tout dire, ils n'ont jamais adressé la parole à d'autres patients. En y repensant, Gabrielle trouve ça étrange venant d'Antoine, il est tellement populaire en ce moment que de nombreux fans doivent se trouver ici, a l'observer silencieusement.

«  - Tu penses à quoi ? Il demande.
- Rien d'important. J'ai un peu peur pour tout à l'heure... »

Il secoue la tête. Signe que pour lui, elle n'a aucune raison de s'en faire. Elle baisse alors la tête, persuadée de jouer sur ses nerfs. Elle a tellement besoin de lui dire qu'elle a peur, qu'elle voudrait se cacher dans un trou et ressortir le lendemain mais elle s'inquiète aussi du fait de l'embêter. A lui répéter tout le temps qu'elle a peur, ne risque-t-il pas de fuir ? Ne risque-t-il pas de penser qu'elle n'est qu'une petite chose fragile ? À la voir ainsi, on aurait du mal à penser qu'elle était dans la course au JO il y a quelque mois de ça.

«  - Tu n'as aucune raison d'avoir peur, si tu n'es pas prête, tu essayeras demain, et je serais toujours la pour te répéter ça à nouveau si tu n'es toujours pas prête demain.
- Tu es vraiment adorable avec moi, elle sourit.
- Paul m'a demandé d'être gentil, et vu qu'il peut m'embêter toute la coupe du monde, je préfère l'écouter, il pouffe.
- Très drôle ! »

Elle lui tire la langue avant de croquer pour la première fois dans sa banane. Antoine, lui attaque son café. Il sent bien que Gabrielle a peur. Et elle a bien des excuses pour l'être. C'est pour ça qu'il fait tout pour la rassurer parce que malgré tout, lui aussi a peur. La coupe du monde approche à grand pas et il n'est toujours pas rétabli. La seule chose qui va mieux est son cœur. Ce qui est un plutôt bon début si on considère les dommages.