RUN [A.G]

CHAPITRE 2

Il est presque l'heure de manger lorsque Gabrielle rentre de sa séance de kiné. Une douleur dans toute la jambe droit la fait souffrir mais elle ne dit rien. En entrant dans sa chambre, elle remarque qu'Antoine est là aussi. Une poche de glace sur son genoux.

La jeune femme avait légèrement minimisé l'intérêt que porte son frère au footballeur. Âgé de 13 ans, il est dans sa période foot et ne jure que pour le prodige du Real Sociedad. Il n'arrête pas de lui dire que grâce à lui, la France gagnera la coupe du monde de foot l'année prochaine. Ça fait souvent rire Gabrielle qui n'y connaît et qui se doit d'être d'accord avec lui.

« – Tu es là pour quoi ? Demande Antoine sans se retourner vers elle.
– Dans ma chambre ? Elle hausse les sourcils.
– Non, il rigole, au centre.
– Déchirure musculaire importante au niveau du biceps crural droit, et toi ?
– Pareil, mais j'ai fait le gauche moi.
– C'est pas un peu dur avec le foot ? Elle demande.
– La saison est presque finie. Je pense que ça aide un peu, mais sinon, oui, c'est pas le plus simple à gérer. Tu t'es fait ça comment ? Il indique sa jambe.
– Si je te dis que je m'appelle Gabrielle Martinez, est-ce que mon nom te dit quelque chose ? Répond Gaby.
– Est-ce que ça devrait ? Il semble gêné.
– Pas forcément. Disons qu'on n'en demande pas tant à un footballeur.

– Je dois prendre ça comment ? Il fronce les sourcils.
– Comme tu veux... »

La grande blonde attrape ses écouteurs et les positionne avant de continuer à lire. Gabrielle  a toujours eu du mal à accepter que les sportifs ne connaissent pas, ne serait ce que, le nom des autres. A vrai dire, elle connaissait chaque nom de chaque Français classé, toute catégorie confondu.

Il y a dix ans, son cœur a choisi le 400m mais malgré ça, elle ne s'est jamais désintéressée des autres sports. Son corps réclame tout le temps l'effort. Il a besoin de repousser ses limites. C'est en partie pour ça qu'elle s'efforce de connaître les autres sportifs, même ceux qui sont moins connus du public français. Chose que peu de footballeur font. Peu d'athlète à dire vrai.

Après vingt minutes qui lui semblèrent être une éternité, l'heure du repas retenti. Elle enlève ses écouteurs et attendit son plateau repas. Antoine fait de même. Toutes les trente secondes, il lui jette des petits regards, ce qui énerve au plus au point notre athlète du 400m.

« – Je peux t'aider ? Elle lui lance enfin.
– Tu es une sprinteuse. En fait, tu fais le 400m et tu étais dans l'équipe de France mais au vu de ton état, tu ne feras pas les jeux olympique de cette année.
– Wikipédia t'as bien aidé ? Elle râle.

– Je peux savoir ce que je t'ai fait ?
– Rien, elle souffle. Je suis pas de très bonne compagnie en ce moment c'est tout. »