RUN [A.G]

CHAPITRE 7

« – Tu ne la trouve pas à ton goût ? S'offusque Théo.
– Je n'ai jamais dit ça. »

Antoine secoue la tête en lançant un regard à Gabrielle. Elle rigole à gorge déployée avec sa mère. C'est étrange à dire mais c'est la première fois qu'une fille semble autant plaire à sa mère. Plus il la regarde et plus elle lui plait. Il remarque de plus en plus ses yeux bleus océans. Plus il la voit et plus il trouve le blond de ses cheveux absolument somptueux.

« – Alors comment ça se fait que tu ne veuilles pas sortir avec elle ? Il s'exclame en chuchotant et s'étouffant presque.
– Qu'est-ce qui te fait penser que c'est réciproque ? »

Théo lui lance un regard surpris. C'est la première fois qu'il voit son frère ainsi. Antoine semble totalement dépassé par les événements, pire, il semble dépassé par une fille.

« – Depuis quand tu as peur de l'avis d'une fille ?
– Depuis que je vis vingt-quatre heure sur un vingt-quatre avec cette fille.
– Je pense que tu peux foncer, il lance un regard à Gabrielle. »

Le blond tourne la tête et voit le visage angélique de sa colocataire. Elle regarde vers eux. Antoine lui sourit et se retourne vers son frère. Si elle n'avait pas été ici pour les même raisons que lui, il n'aurait jamais imaginé qu'elle était une sportive de haut niveau.

« – Si ça se passe mal, je n'oserais pas rester avec elle toute la journée... je... ce n'est pas une bonne idée.
– Moi je crois plutôt que tu as peur ! Surtout quand on voit ce que tu as dis à maman...
– Peur de quoi ?
– De ne pas suivre. De refaire comme avec Mélanie.
– Je n'ai pas peur. »

Il y a longtemps qu'il n'avait pas entendu parlé de cette fille. Mélanie était sa petite amie il y a quelques années, depuis d'autres filles ont partagées sa vie mais sans jamais égaler l'impacte de la jeune femme sur lui. Il ferme les yeux et se détourne de Théo. Ça n'a rien à voir avec elle. Enfin, il tente de se convaincre.

Pourtant, au fond de lui, il sait que son frère à raison. Tout est toujours en rapport avec Mélanie. Son cœur se serre toujours autant à l'annonce de son prénom.

Ils devaient avoir quinze ans lorsque leur histoire a démarrée. Elle a durée un an. Pas un jour de plus, pas un jour de moins. Une histoire passionnée au goût amer et bien trop courte. Il se souvient d'elle comme si elle se trouvait toujours là. Théo a raison. Gabrielle lui rappelle Mélanie, de part son physique, de part sa personne cassée.

« – Je n'aurais pas dû parler de Mélanie, je suis désolé, soupire Théo. »

Antoine lui fait signe qu'il n'y a pas de problème mais c'est faux. Ça ne va pas. Ce n'est pas ok. Ce n'est pas bon. Parce qu'à cet instant, la blessure qu'il pensait fermée à jamais vient de s'ouvrir brutalement. Elle a toujours fait partie de lui. Depuis qu'il a quinze ans, il a Melanie dans la peau.