CHAPITRE 15

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La noirceur de la nuit a envahie la chambre des deux athlètes, rendant impossible de voir quoi que ce soit

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La noirceur de la nuit a envahie la chambre des deux athlètes, rendant impossible de voir quoi que ce soit. Gabrielle entend seulement les ronflements du jeune homme qui, à présent, est son petit ami. C'est étrange pour elle. C'est même très étrange de se dire qu'un garçon voit en elle plus qu'une simple fille. A chaque fois qu'elle le regarde, elle se demande ce qu'il peut bien lui trouver. A ses yeux, elle n'a rien de formidable, que ce soit physiquement ou même niveau personnalité.

Au contraire, lui frôle la perfection, en tout cas, pour elle. Gabrielle ne peut s'empêcher de fixer ses yeux océans. Elle les trouve tellement beau et contrairement à beaucoup de yeux bleus qui peuvent sembler froid, les siens sont réconfortant, comme l'eau chaude que l'on retrouve avec plaisir les soirs d'hivers. Elle pince les lèvres et tourne la tête vers lui. Une mèche de cheveux lui tombe sur le front, le rendant totalement adorable.

En essayant de ne pas faire trop de bruit, elle se lève et quitte la chambre, son téléphone dans la main. Il est tard et elle sait parfaitement qu'elle risque de la réveiller mais elle a besoin de lui parler. Timidement, elle compose le numéro de sa mère après s'être isolée. Trois sonneries s'écoulent avant qu'elle ne décroche enfin.

« - Gaby ? Demande la voix de sa mère endormie.
- Je suis désolée de te réveiller maman, mais j'avais besoin de te parler...
Il s'est passé quelque chose ? Tu veux rentrer ?
-  Tout va bien maman, je... c'est Antoine...
- Qu'est-ce qui a ? Il a fait quelque chose que tu ne voulais pas ? Je croyais pourtant que c'était un bon garçon...
- Non, il est parfait... On... on est ensemble... Gabrielle rougit.
- Oh... je vois... » 

Fabienne sait parfaitement que sa fille n'est jamais sortie avec un garçon. Elle sait très bien aussi comment sont les filles une fois que cela arrive. Une jeune fille lambda aurait sauté partout, aurait appelée toutes ses amies. Elle aurait eu envie de le crier sur tout les toits. Mais sa Gabrielle n'est pas comme les autres. Elle n'a pas regarder toutes ses séries où les filles ne pensent qu'aux garçons, elle n'est pas restée avec les filles de son lycée qui copie jalousement les séries américaines de nos jours. Non. Gabrielle s'est seulement focalisé sur son sport.

« - Ma petite fille grandit, elle lâche finalement.
- J'ai peur, laisse finalement échapper Gabrielle.
- Je sais, mon coeur, mais Antoine a l'air de quelqu'un de vraiment gentil, je pense que tu n'as rien a craindre avec lui...
- Je n'ai pas peur du présent maman, j'ai peur de ce qu'il peut se passer après. Une fois qu'on aura quittés le centre, une fois qu'il sera en Espagne et moi en France. J'ai peur qu'il trouve une fille mieux que moi, avec plus d'expérience. J'ai peur que le mois qu'il nous reste ne soit pas suffisant pour le retenir.
- Tu t'inquiètes toujours pour des choses que tu ne peux pas contrôler... Déformation professionnelle, je sais. »   

Fabienne n'a pas tord. Gabrielle, à cause de la course, a besoin de tout contrôler. Pour ce sport, comme pour beaucoup d'autre, on a besoin de contrôler sa respiration, sa vitesse, ses peurs, sa rage de vaincre.

« - Quoi que tu fasses, si ce garçon doit s'éloigner, il le fera mais rien ne dit que ça se passera ainsi, il pourrait te surprendre. Tu n'as aucune idée de ce qu'un homme amoureux peut faire ma chérie...
- Merci, je... je devrais retourner me coucher.
»

Sa mère acquiesce. Après lui avoir souhaité bonne nuit, Gabrielle raccroche et se dirige à nouveau vers sa chambre. A l'intérieur, Antoine dort toujours. Il à l'air si paisible. On ne dirait pas qu'il doute de lui. Elle n'arrivait toujours pas à croire qu'on ne lui ait pas donné sa chance plus tôt. Tout ça à cause d'un physique... Elle, elle n'avait jamais connu ça. Elle avait LE physique parfait pour la course et pour dire vrai, ça avait été un grand avantage dans sa carrière.

A l'heure actuelle, elle a tellement peur de ne pas pouvoir reprendre la course mais elle a aussi peur qu'il ne puisse reprendre le foot... Elle a autant peur pour elle que pour lui. C'est la première fois que ça lui arrive. Jamais elle n'a eu autant peur pour quelqu'un.

 Jamais elle n'a eu autant peur pour quelqu'un

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Elle est sa nouvelle étoile. Antoine n'arrive toujours pas à croire la place qu'elle a pris dans sa vie. Gabrielle est ce genre de fille qui vous marque à l'instant où vous la rencontrez. Elle n'a peut-être pas le meilleur caractère du monde, elle n'a peut-être pas le passé le plus simple, elle n'est pas non plus la facile mais malgré tout, elle a le plus grand cœur du monde.

A première vue, ils n'ont rien à faire ensemble. Elle est passionnée par la compétition et l'adrénaline de son sport individuel alors que lui aime l'entraide de son sport d'équipe. 

Gabrielle virevolte avec son frère dans les bras. Elle a un des plus beaux sourires qu'il lui est été donné de voir. Max est tout aussi heureux qu'elle et à les voir comme ça, on décèle vraiment à quel point ils tiennent l'un à l'autre. C'est étrange pour lui de voir un frère et une sœur aussi proches. Il a mis longtemps avant de considérer Maud comme une personne différente de la fille casse pied qui le taquinait tout le temps.

« - Elle est exceptionnelle pas vrai ? Demande le père de Gabrielle.
- Oui, sourit l'attaquant.
- Ne lui faites pas de mal, je sais que quand votre corps l'aura décidé, vous repartirez en Espagne, s'il vous plait, n'amenez pas celui de ma fille si vous devez lui briser.

- Si tout se passe bien, je serais en France pour quelques mois, et après, je ne compte pas lui faire de mal... Comment pourrais-je ? Il la fixe alors qu'elle éblouie tout le monde.
- Parfois, c'est indépendant de notre volonté. »  

A dire vrai, Antoine ne s'est pas encore posé ce genre de question. Il ne voit pas encore la vie en dehors du centre et pourtant il sait que dans un mois, il faudra y faire face. Seront-ils assez fort pour vaincre la distance ? Seront-ils obligés de se séparer ? Il a déjà du mal à être loin de sa famille, chaque jour est un supplice un peu plus important mais comment réagira-t-il en étant loin de la fille dont il tombe amoureux ?

Gaby se tourne vers lui et lui sourit tendrement. Amoureux, il lui répond mais les mots du père de sa petite amie résonnent encore dans sa tête. Ont-ils raison de se jeter à cœur perdue dans une relation qui aux yeux de tous n'a pas de sens ? S'il ne s'écoutait qu'à lui, il dirait que oui, chaque minute dans ses bras vaut toute la souffrance qu'il va ressentir pendant des mois mais elle ? En est-elle consciente ? 

N'auraient-ils pas dû en parler avant de commencer ? N'y a-t-il pas des points à éclaircir avant de commencer n'importe qu'elle relation ? A présent, il n'a peur que d'une chose, la faire souffrir. Leurs passions les a réunis et il aurait le cœur brisé qu'elles soient celles qui les séparent.

RUN [A.G]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant