Gabrielle vient de passer une heure enfermée dans la salle de bain. Elle sait parfaitement qu'Antoine se trouve de l'autre côté de la porte mais elle est terrifiée à l'idée de faire face au jeune homme. Elle meurt d'envie de se blottir contre lui, elle meurt d'envie de l'embrasser encore. Elle veut à nouveau ressentir ces papillons dans le ventre qui font tellement de bien. Elle veut de nouveau sentir son odeur, sentir son souffle contre sa peau.
Et pourtant, elle est terrorisée. Elle a l'impression de lui avoir volé ce baiser. Après tout, il pourrait ne pas en avoir eu envie, il pourrait avoir détesté. Comment pourrait-elle le regarder dans ce cas ? Comment pourrait-elle vivre à côté de lui pendant le mois qui le reste ? Ce serait impossible. A cet instant, précis, elle aurait besoin d'un ami ou d'une amie pour se confier, pour faire par de ses doutes et être conseillée. Mais elle n'en a pas. Il était son ami, mais l'est-il encore ? Que vont-ils devenir ?
Elle sait parfaitement qu'elle devrait lui en parler à lui mais elle n'y arrive pas. Elle a terriblement peur de voir qu'elle ne lui plait pas ou pas comme elle l'espère. Elle pince les lèvres et se déshabille avant d'aller sous la douche. L'eau chaude lui fait un bien fou et réchauffe ses membres gelés par la pluie. Elle n'est pas le genre à passer deux heures sous la douche mais pour une fois, elle se laisse aller. Elle pense à Antoine et à ce baiser qu'elle lui a volé. Comment doit-elle agir ?
Antoine tourne en rond dans la chambre. Il sait très bien qu'elle a peur, comment pourrait-il en être autrement ? Après tout, elle n'a jamais embrassé quelqu'un avant lui. Il aimerait tellement la prendre dans ses bras, lui dire que tout va bien et qu'elle n'a pas à s'inquiéter de quoi que ce soit. Si elle veut oublier ce qu'il vient de se passer, il oubliera, à contre cœur, mais il oubliera, si elle veut être avec lui, ils seront ensemble.
Épuisé, il s'adosse à la porte de la douche, priant pour que Gabrielle sorte rapidement. Il ne l'a pourtant pas forcé, c'est elle qui l'a embrassé. Alors pourquoi réagir ainsi ?
« - Antoine ? »
Rapidement, il relève la tête surpris. S'il répond, va-t-elle rester cloîtrer encore longtemps ? Mais s'il ne le fait pas, ne risque-t-elle pas de croire qu'il a fuit lui aussi ?
« - Je suis là. »
Gabrielle se mord la lèvre inférieur avant de se coller à la porte et de s'asseoir, le dos contre cette dernière.
« - Je suis désolée, je n'aurais pas dû faire ça, en tout cas, pas sans savoir si tu étais d'accord toi aussi.
- Gaby...
- Non, je suis sérieuse, je ne sais pas ce qu'il m'a pris. Je ne sais pas à quoi je pensais...
- Tu regrettes ?
- Je ne sais pas... »Bien sûr que non, elle ne regrette pas, c'est la peur du rejet qui parlait. C'est cette sensation qui lui grignote peu à peu l'estomac. Pour ne rien arranger, il ne dit rien, il ne semble pas vouloir la rassurer et ça l'effraye encore plus.
« - Si... si tu regrettes... on... je... je pourrais faire comme si de rien n'était. »
Antoine ferme les yeux, ça lui coûte de dire ça. Il ne veut pas oublier, il ne veut pas arrêter ce qu'ils construisent petit à petit depuis quelques semaines mais il fera tout pour qu'elle soit bien.
« - Tu... tu veux qu'on oublie ? Elle demande d'une petite voix. »
Son sang ne fait qu'un tour. Comment peut-elle lui demander ça ? S'il lui propose c'est seulement pour elle. Il se lève et commence à faire les cents pas devant la porte.
« - Non. Non pour être honnête je n'en ai pas envie. J'ai envie de construire quelque chose avec toi. J'aimerais qu'on forme un nous, j'aimerais que tu sorte de cette salle de bain pour que je puisse te prendre dans mes bras, pour pouvoir te montrer que tu n'as rien à craindre. Je voudrais qu'on soit ensemble... Mais si tu n'en as pas envie, si tu as peur ou que tu ne veux pas de moi, je comprendrais parfaitement et à ce moment là, j'oublierais tout. Je fermerais les yeux sur ce qu'il vient de se passer. Je serais l'ami dont tu as besoin. »
Gabrielle se lève doucement, pose sa main sur la poignée avant de soupirer. Sans un bruit, elle ouvre la porte. Entre temps, Antoine s'est assis sur son lit. Il lui tourne le dos et ne la voit donc pas arriver.
« - Je n'ai pas envie d'oublier. »
Il sursaute et se retourne vers elle. Un somptueux sourire vient éclairer son visage. Il se lève rapidement avant de se diriger vers elle. Timidement elle lui sourit. Il l'attire contre lui presque brutalement tellement il est impatient. Il plaque sa main contre la joue de la jeune femme qui manque de s'écrouler tellement son cœur bat vite. Elle finit par se laisser aller et il rompt l'espace qui les sépare. Il dépose ses lèvres contre celles de Gaby qui fond à son contact.
Il encadre de ses deux mains le visage de la jeune fille de manière à intensifier le baiser. Elle n'arrive pas à y croire. Elle avait longtemps pensé à la première personne qu'elle embrasserait. Elle avait imaginé un grand brun, qui se ficherait totalement de bien faire, elle s'imaginait un garçon saoul qui aurait jeté son dévolu sur elle. Un garçon qui ne vaudrait pas le coup. Elle avait eu tord. Antoine n'était pas comme ça, et envers et contre tout, il comptait. Il compte même déjà beaucoup.
La tendresse dans les gestes du jeune homme la laisse sans voix. A présent, elle se demande même pourquoi elle avait douté de lui. Il n'est pas méchant, bien au contraire. Ils se séparent finalement, un doux sourire aux lèvres.
« - Si tu savais depuis combien de temps j'attends ça... soupire Antoine.
- J'ai ma petite idée, elle rigole.
- Est-ce que ça veut dire qu'on est ensemble ? Il demande.
- Je crois que je vais aller dans la salle de bain pour réfléchir, le taquine-t-elle. »Elle mime le geste qui correspond à ses paroles et se dirige vers la salle d'eau. Avant même qu'elle est le temps de faire quelques pas, il lui empoigne le poignet et la plaque contre son torse.
« - Je ne crois pas non, il sourit.
- Alors je pense que ça veut bien dire qu'on est ensemble.
- Génial, dit-il en l'embrassant.
- Max va être jaloux quand il va savoir que je t'ai rien que pour moi. »L'attaquant explose de rire avant d'être rejoins par la jolie blonde. A cet instant, aucun ne pense à leur rétablissement, ils ne pensent pas à l'incroyable effort que vient de commettre Gabrielle. Ils ne pensent pas non plus au travail qui le reste, ni au peu de temps qui leur reste ensemble. Non. Ils pensent seulement aux sentiments naissant qui se développent dans leur poitrine. A cet instant, aucun n'a peur. Et pour la première fois depuis longtemps, Gabrielle a trouvé une nouvelle raison de courir. Elle a même trouvé ce qui pourrait devenir sa ligne d'arrivée.
Bonjour, je suis désolée du retard mais avec les partiels, je m'interdisais d'écrire et une fois fini, BAM, panne d'inspiration mais me re-voilà !! :)
J'espère que ce chapitre vous a plu.
VOUS LISEZ
RUN [A.G]
Fiksi Penggemar" - Je suis née pour courir, Antoine, et j'ai peur de ne plus pouvoir le faire... - J'ai peur aussi de ne plus pouvoir faire de foot, mais on est là pour ça. Et puis, on est là l'un pour l'autre." #61 ~ course #522 ~ antoine #410 ~ antoinegriez...