CHAPITRE 20

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Antoine la regarde, les yeux remplie de tristesse

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Antoine la regarde, les yeux remplie de tristesse. Ce regard qui donne à Gaby l'envie de tout envoyer valser.
Ce regard qui est un mélange de pitié et de peine de ne pas avoir appris la nouvelle de sa bouche. Mais comment aurait-elle pu lui dire ? Comment aurait-elle pu le dire à voie haute ? Cela aurait rendu ce cauchemar réelle.
Elle n'avait pas envie de devenir la pauvre petite fille au  rêve brisé. Elle n'avait pas envie d'entendre ou de faire face aux éternels "tu trouveras autre chose".
Pire que tout, elle ne voulait pas voir ce regard venant de lui. Elle l'aime tellement que le simple fait qu'il la regarde ainsi lui brise le cœur. 

« - Je t'en pris, ne me regarde pas comme ça, le supplie-t-elle.
- Je ne comprends vraiment pas... Tout n'est pas encore fini, tu peux très bien continuer à être la championne que tu es ou si ce n'est pas le cas, alors tu deviendras autres choses...
- En effet, tu ne comprends pas. Il y a plus de chance que je ne recours jamais plutôt que je me remette un jour à fouler le sol des stades. Et je n'ai pas envie de faire autre chose, je veux courir ! Je veux m'épanouir dans ce domaine qui me corresponds et pour qui j'ai fait tant de sacrifice... Et après tout, c'est normal que tu ne comprennes pas, ton rêve est au bout du chemin pour toi...
- Parce que je me suis battu pour ça Gabrielle ! Tu crois que tout va venir d'un coup ? Que ce soit mon parcours ou ma guérison, je l'ai gagné ! Il commence à crier.
- Je ne dis pas le contraire mais le soucis ici, ce n'est pas moi, c'est mon corps ! Elle cri à son tour. 
- Donc tu vas faire quoi ? Il demande en se calmant un peu.
- Je ne sais pas... Te suivre ? »  

Il secoue la tête. Cette idée ne lui déplaît pas, bien au contraire, seulement, si elle fait ça, elle abandonne et sera-t-elle capable de continuer à s'épanouir en faisant ça ? Il n'en est pas sûr. A présent, il a l'impression de l'abandonner encore plus, alors qu'elle a terriblement besoin de lui. Cependant, il ne peut pas renoncer à son rêve, il s'est tellement battu pour ça, il fait tellement de sacrifice qu'abandonner serait insensé. 

« - Tu ne peux pas faire ça...
- Pourquoi ça ?
- Tu ne serais pas celle dont je suis tombé amoureux si tu ne te bats pas. Tu es une championne, une battante, une compétitrice. Tu rencontres un obstacle ? Ok. Pas de soucis puisque tu le surmonteras, tu es courageuse et ambitieuse, l'échec et l'abandon ne te définisse pas, ne commence pas maintenant. » 

Elle baisse la tête, consciente qu'il a raison. Doucement, elle finit par craquer et de petites larmes salées commencent à couler sur ses joues rosies. Elle se détourne d'Antoine, incapable de lui montrer à quel point elle se sent faible et impuissante en ce moment. 

Elle a envie de partir avec lui, de tout abandonner, mais d'un autre côté, elle n'en a pas envie. Elle ne pourrait plus se regarder dans un miroir. 

« - Ton vernis est assorti à la grenadine, sourit Antoine

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« - Ton vernis est assorti à la grenadine, sourit Antoine.
- J'adore le rouge. C'est ma couleur préférée, seulement, avec la course, je ne peux pas me permettre de me faire les ongles toutes les semaines...
- Je comprends, mais sache que c'est jolie. » 

Elle attrape la paille présente dans son verre et joue avec un instant, ses yeux rivés sur le rouge pomme d'amour qui recouvre ses ongles. Elle a décidé de prendre son temps, de laisser à son corps, le temps de se remettre, le temps de retrouver ces réflexes. 

« - Tu vas beaucoup me manquer, soupire Antoine.
- Toi aussi, mais on s'enverra des textos, on s'appellera, on fera des FaceTime, je veux absolument savoir ce que vont te faire subir Paul et les autres.  » 

Gaby prend sur elle, elle ne sait pas si Antoine la croit, elle ne sait même pas si elle se croit elle même, mais elle a besoin de savoir que tout va bien se passer, que leur amour va grandir et s'épanouir. 

Antoine, sourit tendrement, il sait parfaitement qu'elle dit ça pour le rassurer autant que pour se rassurer elle. C'est adorable et ça le fait craquer un peu plus. Doucement, il se penche, passe son buste par dessus la table qui les sépare et pose ses lèvres sur celle de Gabrielle. 

« - Je suis fou amoureux de toi Gabrielle Martinez.
- Moi aussi Mr Griezmann

- Je ne sais pas comment notre relation va évoluer, mais je sais qu'elle ne va pas se terminer. On est trop bien ensemble. » 

Il prend sa main et caresse de ses doigts les siens. Dans quelques heures, il sera en route pour Clairefontaine, il sera en route vers son destin, laissant une partie de lui, derrière. 

RUN [A.G]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant