CHAPITRE 16

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Antoine attrape la main de Gabrielle et commence à lui faire des papouilles

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Antoine attrape la main de Gabrielle et commence à lui faire des papouilles. La blonde est épuisée par sa séance de rééducation et elle ne dit pas non à ses gestes tendres qui lui redonnent de la force.

« - Pourquoi tu as commencé la course ? Demande-t-il enfin.
-Je ne te l'ai jamais dit ? Elle dit surprise.
-Il est arrivé un âge où mes parents ont voulu me trouver une activité extra scolaire. J'étais assez réservée et ils voulaient que je m'ouvre aux autres et quoi de mieux que le sport pour ça ? J'ai fait plusieurs test, mais rien ne me correspondait, puis, pour rigoler, sans vraiment penser à courir, j'ai fait une course avec une fille qui faisait de l'athlétisme. Bien sûr, elle m'a battue, elle rigole, mais mon dieu que c'était bon. Je m'en souviens comme si c'était hier. »  

Elle se lance alors dans un récit de sensation. Elle explique la texture du sol alors que ses baskets de ville aux semelles trop fines laisser paraître toutes les irrégularités de la piste. Antoine, ému de la voir si heureuse, encercle son visage de ses deux mains et l'embrasse tendrement. 

« - Pourquoi tu as fait ça ? Elle sourit.
-Parce que tu es incroyablement sexy quand tu es heureuse. » 

Gabrielle rougit et baisse la tête. Tout ça, c'est encore nouveau. Alors, certes, elle ne peut nier son attirance à elle, oui, elle a une envie folle d'embrasser chaque parcelle de son corps. Bien sûr, elle a aussi envie de passer ses mains sur son torse musclé. Elle le trouve terriblement beau et son corps à elle lui hurle d'aller le retrouver mais elle n'ose pas. En fait, elle a peur d'être ridicule. 

« -Tu n'as pas à rougir, tu es sublime, ceux qui ne le voient pas sont stupides.
-Je dois être stupide alors
, elle grimace.
-Tu es belle et tu le penseras. Je te le dirais tous les jours s'il le faut parce que je ne peux pas m'imaginer le contraire. Tu sais, je pensais avoir touché les étoiles en étant sélectionné dans mon premier club, c'était avant de voir les étoiles de tes yeux. Et je ne peux définitivement pas les laisser s'éteindre. »

Si Gabrielle était rouge jusqu'à présent, elle est écarlate à présent. C'est tellement étrange pour elle qui n'a jamais entendu d'autres compliments que ceux sur son talent. C'est plaisant mais étrange. De tout façon, à ses côtés, tout devient étrange, elle a le ventre noué constamment et une envie de sourire constante. Elle se rapproche de lui, passe sa main sur sa joue et se mord la lèvre inférieure.

« - Je n'ai jamais eu besoin de quelqu'un pour briller, pourtant, j'ai l'impression d'avoir besoin de toi à présent. »

Avec la douceur d'un ange, elle dépose ses lèvres sur les siennes. Ses baisers sont délicats, presque enfantin. Comme ceux des premiers émois. Ils ressemblent à ses baisers d'adolescents qui tombent amoureux pour la première fois. Ils ont l'innocence des premières fois et la douceur d'un amour confirmé. 

Du bout des doigts, elle dessine les tatouages du jeune homme

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Du bout des doigts, elle dessine les tatouages du jeune homme. Ces dessins faits à l'encre indélébile. Ces traces de la vie. Les marques artistiques du temps. A chaque fois qu'elle pose à nouveau ses doigts sur sa peau, le jeune homme frissonne. Aucun ne parle. Ils se contentent de se regarder dans le blanc des yeux. Il n'y a rien de gênant, au contraire. Gabrielle répète ses gestes encore et encore. Elle se mord les lèvres à chaque fois qu'elle en finit un et qu'elle part à la recherche du suivant. 

Elle n'est pas tatoué. A vrai dire, elle n'a jamais eu le besoin de se marquer quelque chose à vie sur le corps. Beaucoup de fille dans son club en ont, des marques de leur motivation, les noms de leurs enfants, les noms de leur ville, les dates de naissances d'êtres chers, mais, elle, elle n'a jamais ressenti ce besoin. Et chaque idée qui lui a traversé l'esprit, lui semblait stupide dans la minute qui suivait. 

Tout ça ne fait que confirmer qu'elle n'a aucun lien avec l'art. Oui, elle aime danser, elle adore le cinéma mais ça s'arrête là. Elle serait incapable de faire la différente entre un Van Gogh et un Manet. Pourtant, ce jour là, elle eut envie de se tatouer le corps à chaque endroit qu'il touchait, chaque parcelle que ses lèvres embrassaient, elle eut envie de marquer à l'encre noire chaque parole qu'il disait et qui faisait chavirer son cœur. 

Alors qu'elle s'apprête à faire à nouveau les contours de son bras, il l'arrête. Délicatement, il remet une de ses mèches de cheveux en place et lui embrasse le front. Il pince les lèvres. Il est conscient des progrès qu'il fait alors qu'elle n'avance pas ou peu. Il est conscient de son imminent départ et il sait qu'il devrait lui dire. Mais à la voir ainsi, si ingénue, si belle, si pure, il n'ose pas. Il a peur de briser cette si belle fleur qui commence juste à grandir. 

« - Tu as une date ? Lui demande son frère

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« - Tu as une date ? Lui demande son frère.
-Non pas encore, mais ça approche. Mon médecin m'a dit que ce n'était plus qu'une question de jour...
-Mais c'est super !
S'exclame Théo.
-Je sais que je devrais être content, mais je n'y arrive pas.
-A cause de Gabrielle ?
-Oui. Je... je ne peux pas la laisser ici toute seule. On va approcher le mois et demi passer ensemble et je ne m'imagine plus sans elle. Et le problème, c'est que je ne peux pas me permettre d'intégrer l'équipe de France ainsi...
-Qu'est-ce que tu es en train de sous-entendre ?

-Rien. Je me demande juste comment je vais réussir à traverser tout ça.
-Vois ça comme match, là, tu joues, quand tu partiras ça sera la mi-temps. A toi de décidé si tu joues à nouveau ou si tu es sur la touche
. »  

Antoine se gratte la tête et jette un regard à la blonde endormie non loin. Il ne peut pas l'abandonner mais il ne peut pas non plus freiner son évolution au risque de ne pas intégrer l'équipe de France pour la coupe du Monde. Il faut qu'elle se remette. Il n'aurait jamais pensé être triste à l'idée de peut être devoir partir bientôt de cet endroit. Et pourtant...

« - Je n'ai rien compris à ceux que tu viens de dire... Tu ferais mieux de bosser ta philosophie pour ton bac si tu veux mon avis...
-T'es bête
, pouffe Théo.
-Tu crois qu'elle peut m'en vouloir si je pars avant elle ? J'ai tellement peur de la perdre...
-Non, Gabrielle est une fille intelligente, elle comprendra même si tu vas lui manquer. Ne serais-tu pas en train de tomber amoureux ?
 
-Quelque chose comme ça, sourit Antoine en pensant à elle.
-Fais aussi attention à toi. »    

Antoine hoche la tête mais en vérité, il se fiche de savoir qu'il aura mal. Il veut seulement qu'elle aille bien. Il veut se dire qu'il lui donne le sourire et non qu'il fait couler ses larmes. Il aime à penser qu'une simple pensée à son sujet peut lui donner du baume au cœur. 

« - J'ai le cœur solide. »    

RUN [A.G]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant