Heal me

-28-

J'ouvre difficilement mes paupières. La lumière du jour me meurtrit les yeux. Tous mes membres me font souffrir, à tel point que je n'arrive même pas à bouger sans grimacer. Mon corps est affaibli.

Je n'ai pas réussi à fermer l'œil cette nuit, ne cessant de me retourner dans mon lit.

Personne n'est à la maison. Emily doit être déjà partie à l'école.

***

J'essaie tant bien que mal d'avaler les pâtes que je me suis fait cuire pour le déjeuner. Une fois avoir terminé, je m'ennuie. J'ai une envie folle de dessiner quelque chose. C'est à ce moment que je me rends compte que j'ai oublié mon carnet de dessin dans mon casier à la salle de boxe.

Je m'habille rapidement et sors de la maison. Je marche jusqu'au club. Une fois que j'ai récupéré mon carnet et que je m'apprêtais à rentrer chez moi, je le vis. Zach. Il était là, à parler avec son oncle. Se sentant sûrement observé, il se retourne. Nos regards se croisent. Or, il détourne le sien aussitôt et avance rapidement vers la sortie. Je serre les poings. Pourquoi réagit-il ainsi ?

Je le suis. Il accélère le pas. Nous sommes désormais dans la rue.

- Arrête-toi ! Zach !

Il s'exécute, restant immobile, offrant à ma vue son large dos et me laissant le temps d'arriver face à lui. Il a le regard baissé lorsque je lui demande :

- Je ne sais pas pourquoi tu as arrêté de me parler. Est ce que j'ai fait quelque chose de mal ? Un pas de travers ? Pourquoi tu m'ignores ? Qu'est-ce que je t'ai fait ?

Point de vue de Zachary :

Je n'arrive pas à affronter son regard triste et abandonné. Elle n'a plus son beau sourire sur le visage. Et ça par ma faute. Je suis rongé par la culpabilité.

- Ce n'est pas de ta faute mais de la mienne, dis-je.

- Alors pourquoi tu ne me parles plus et que tu fais comme si je n'existais pas ? demande-t-elle, des yeux rouges perçant mon regard.

- Léna, écoute-moi, je ne suis pas un type bien, ok ? Des tas de gens dangereux sont contre moi.

- Non, ne dis pas ça, t'es un type bien et gentil.

- Non, Léna, crois-moi, je ne suis pas comme ce que tu penses.

Point de vue de Léna :

- Arrête, ce n'est pas vrai, le contredis-je.

Il me regarde enfin dans les yeux. Son regard semble perdu, vide d'émotion.

Ma tête ne cesse de tourner et me fait très mal. Je pose ma main sur mon front brûlant qui me fait grimacer de douleur. Je perds l'équilibre de mes jambes, mais avant de m'écraser par terre, je sens les bras de Zach s'enrouler autour de ma taille et me relever.

Il pose doucement sa main sur mon front chaud.

- Léna ? Tu es brûlante ! Viens avec moi, me dit-il inquiet.

Zach me conduit à sa moto. Je m'assois derrière lui, m'accrochant à lui comme à une bouée de sauvetage, serrant son torse de mes mains et fermant les yeux afin d'oublier la douleur dans ma tête. Je ses mes cheveux virevolter légèrement dans le vent.

Nous arrivons quelques minutes plus tard en face d'une maison qui n'est qu'à deux rues de la mienne.

- Viens, me dit Zach, me tenant par la taille.

Il me conduit à l'intérieur de la maison.

- On est où ? demandé-je.

- Chez moi.

La demeure est calme.

- Tu vis seul ?

- Non, je vis avec ma mère mais, comme chaque Week-end, elle est allée voir ma sœur à l'hôpital. Bon, viens, tu dois te reposer, dit-il en m'invitant à m'allonger sur un canapé.

Ensuite, il s'en va à la cuisine tandis que je reste là, à contempler la maison. Cette demeure est certes plus petite que la mienne mais elle est plus chaleureuse. Contrairement à la mienne, on peut y voir de nombreuses photos de famille que je suis curieuse de voir de plus près. La seule que je peux bien voir depuis ma place est une photo placée à côté de la télévision.

Dessus, on peux voir une famille composée de quatre personnes. Une jeune femme brune à gauche, un grand homme à la forte carrure à droite et deux enfants entre eux : Un garçon d'environ quinze ans et une fille d'à peu près deux ans. Ils doivent être frères. Le garçon doit être Zachary vu leur ressemblance frappante. Je souris en voyant à quel point il était mignon. Une grande fissure est située sur le verre du cadre de la photo, au niveau du visage du père.

Zach revient enfin avec un mug rouge qu'il me tend.

- Une vieille recette de ma grand-mère, fait-il.

- Merci, dis-je en la saisissant entre mes mains et en me redressant pour en boire.

Je prends une gorgée du breuvage et grimace au goût ignoble que ça a.

- Bois ça si tu veux guérir. Fais-moi confiance. Allez, cul sec !

Je bus tout le contenu du verre d'un seul coup. J'espère vraiment que je n'ai pas fait ça pour rien.

Ensuite, Zach s'en alla de nouveau à la cuisine pour cette fois revenir avec deux grands bols de soupe. Nous dinâmes tous les deux, en regardant la télévision.

Lorsqu'il se fit tard, Zach me souhaita bonne nuit et monta se coucher. Mais avant qu'il s'en aille, je lui dis :

- Tu as vu ? Tu es quelqu'un de bien, sinon, tu n'aurais pas fait tout ça pour moi.

Cette remarque le fit sourire avant qu'il s'en aille pour de bon.

Confortablement allongée et bien emmitouflée dans les draps, je ne pris pas beaucoup de temps à sombrer dans le sommeil et me laisser choir dans les bras de Morphée, un sourire niais arborant mes lèvres.