Heal me

-45-

"Refuser d'aimer par peur de souffrir, c'est comme refuser de vivre par peur de mourir"

Point de vue de Léna :

Zach m'a embrassé. C'était un moment tout à fait magique et agréable. J'ai ressenti énormément de choses. C'était parfait.

Seulement, au contact de nos lèvres, je me suis rappelée ma promesse : ne jamais m'attacher à quelqu'un.

Pendant ce baiser, j'ai aussi vu le visage d'Edward et me suis souvenue de tout ce qu'il m'a fait endurer. Tout ça, parce que je m'étais attachée à lui.

Enfin, c'est en embrassant Zach que j'ai su que je ne pouvais plus revenir en arrière.

Je l'aime.

Oui, j'aime Zachary Miller.

Je sais très bien qu'il ne me fera jamais ce que m'a fait vivre Edward. J'ai appris à le connaître et je sais que je peux lui faire confiance, qu'il ne me fera pas de mal. Seulement, mes traumatismes passés m'ont forcé à le repousser. J'avais peur de revivre le même cauchemar qui a longtemps hanté mes pensées et qui est toujours ancré dans ma mémoire.

J'ai laissé la peur prendre cette décision à ma place.

Mais est-ce que j'ai bien fait ?

***

Je suis assise sur les gradins à observer quelques cheerleaders et footballeurs de l'équipe de ColdNight School s'entraîner. Mon ventre gargouille et je commence à m'impatienter.

April arrive enfin, des sandwichs à la main. Elle monte les escaliers et vient s'assoir à côté de moi.

- Tiens, prends ta monnaie et ton déjeuner, dit-elle en me tendant mes affaires.

- Merci.

Nous commençons à manger paisiblement et April me demande :

- Tu vas continuer comme ça pendant longtemps, Léna ?

Je lève les yeux vers elle, le regard interrogateur et elle poursuit :

- Tu le fuis comme la peste depuis presque une semaine. D'ailleurs, tu manges ici de peur de croiser son regard au réfectoire. Tu l'ignores pendant les cours que vous avez en commun et ne réponds pas à ses appels ni ses messages. Mais ce qui m'inquiète le plus, c'est que tu ne souris plus. Mais il y a quelque chose que je ne comprends pas : tu fais tout ça, parce qu'il t'a embrassé ?

- C'est pas à cause de lui mais de moi.

- Comment ça ?

- Quand je suis avec lui, je ressens des sensations dangereusement puissantes. Et puis, je ne suis pas prête à lui expliquer.

- Écoute, tu te fais du mal comme tu lui en fais. Je n'aime pas vous voir comme ça.

***

La sonnerie retentit annonçant la fin des cours pour la semaine. April et moi sortons de notre salle de cours et alors que nous marchons côte à côte vers la sortie, elle me demande:

- Il faut que tu te détendes. Tu m'as dit que tu faisais souvent une activité... du yoga, c'est bien ça?

- Non, de la boxe.

- Oui, voilà. Alors, avant de rentrer chez toi, tu vas aller te défouler.

Mais si jamais je croisais Zach ?

Non, ce nest pas possible. Il vient rarement s'entraîner les vendredis.

- D'accord, je vais faire ça. Mais juste parce que tu me le demandes.