Point de vue de Léna :
Il est 18h. Dans à peine une quinzaine minutes je dois déjà avoir rejoint Zach dans le parc. Je suis en retard !
Habillée, je dévale les escaliers de la maison.
- Où vas-tu comme ça ? demande ma mère d'un ton sévère.
- Au parc, pourquoi ?
- Tu n'iras nulle part, jeune fille.
- Ta mère et moi avons deux choses à te dire, intervient mon père.
- Je vous écoute, dis-je curieuse d'en savoir plus.
- Ton école nous a appris que tu étais intéressée par l'université de Sacramento. Tu sais très bien pourtant que tu n'iras nulle part autre qu'à la HEC de Boston.
- Quoi ?! Mais de quel droit..
- C'est là où ta mère et moi avons fait nos brillantes études et c'est aussi là où tu feras les tiennes, m'interrompt mon père. Tu sais très bien que c'est l'université idéale !
- Mais il y a tant d'universités à Sacramento...
- Ce que nous faisons c'est pour ton bien ! s'exclame ma mère.
- En somme, tu iras à Boston, que tu le veuilles ou non ! ajoute mon géniteur.
- Est-ce que vous vous rendez compte de ce que vous faîtes là ?! Vous contrôlez toute ma vie ! Mes fréquentations, mon orientation, mon futur ! J'ai accepté de déménager, de laisser tomber mes amis et changer d'école et d'environnement, et tant de fois en plus ! J'ai accepté de m'orienter vers des études de commerce alors que vous saviez très bien que je préférais la littérature et l'art ! Vous n'avez pas à tracer mon chemin ! C'est mon droit ! Vous n'avez le droit ni de décider où j'irai ni de qui je verrai ! Je ne suis pas votre esclave !
Tout se passe si vite et je n'ai pas le temps d'empêcher la main de mon père s'abattre sur ma joue et me propulser à quelques pas de lui.
Je porte immédiatement ma main à ma joue et je ne peux empêcher mes larmes silencieuses de couler.
J'inspire un bon coup, tourne le dos et fonce vers la porte.
- Léna ! gronde ma mère.
J'ignore ses nombreuses interpellations et cours loin de la maison, les yeux bouffis par les larmes. Le regard flouté par les gouttes d'eau salées, j'erre dans les rues de mon quartier.
J'entends une voiture claxonner, je sèche vite mes larmes et me retourne pour trouver un camion qui me fonce dedans...
Prise par la peur, je hurle et tombe en arrière et mon bras prend un violent coup avec le sol.
Le camion freine tout à coup, et le conducteur, descend de son véhicule pout accourir vers moi.
- Vous allez bien, madame ? demande-t-il inquiet, le souffle saccadé.
Je hoche doucement la tête et me relève, les jambes tremblotantes pour aller vers le trottoir.
Une douleur atroce me vrille le coude droit mais je n'y prête pas attention, trop obnubilée par ma mélancolie et mon chagrin.
Je continue à errer pendant un bon quart d'heure, boitant, m'appuyant sur des murs quelques fois et continuant mon chemin. Puis, une maison attire mon attention. La maison de Zach.
J'ai besoin de réconfort mais je ne veux pas que Zach me voit dans cet état de faiblesse. Il doit en avoir marre que je salisse ses pulls avec mes larmes tout de même...
Je m'approche de la porte, le poing prêt à frapper. Mais après une brève hésitation, je me décide de rebrousser chemin. Je n'ai pas à embêter Zach avec mes ennuis. Puis, qu'est-ce qu'il pourrait me dire ?
Alors que j'allais tourner le dos pour m'en aller, la porte s'ouvre soudain et j'entend la voix grave de Zach m'interpeller.
- Léna ?
J'hésite avant de me retourner et lui faire face.
Point de vue de Zach :
Nos regards se croisent. Ses yeux sont rougis par les larmes qui ont laissé des traces sur ses belles joues. Ses cheveux collent sur son visage. Elle est pâle et tremble de tout son être.
Je remarque soudain son bras gauche ensanglanté. Comment elle s'est fait ça ?
- Léna ! Qu'est-ce qui t'arrive ?! m'écrié-je, inquiet.
Puis, Léna s'écroule sur moi fondant en larmes et j'enroule mes bras autour d'elle, me voulant réconfortant.
- Shh... je suis là maintenant, tenté-je de la rassurer.
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Heal me
RomanceLéna : Les gens disent qu'elle est réservée, timide, une intello, une coincée. Zachary : Les gens disent qu'il est un dur à cuire, un monstre, un tueur. Tous les deux peuvent avoir l'air tellement différents mais sont pourtant si semblables... Les...