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Point de vue de Léna :

- Répète moi ce que tu vas faire, bébé.

- Je vais entrer dans le café, m'asseoir à la table 38 et attendre l'homme. Ensuite, quand il arrive, je lui dis que je suis là en ton nom et on échange nos sacs.

- Très bien.

- Edward, tu es sûr que je ne risque rien ? Je dois t'avoue que j'ai un peur. Et qu'est-ce qu'il y a dans ces sacs ?

- Tu n'as pas à avoir peur, Léna. Rien ne va t'arriver. Allez vas-y maintenant.

Il m'embrasse chastement sur les lèvres et me répète :

- Vas-y.

Je me réveille en sursaut, recouverte de sueur. Ces cauchemars recommencent.

Respire. C'est fini, Léna. Cette histoire est finie. Il n'est plus là. Ce monstre n'est plus là. Je repose ma tête sur l'oreiller et tente tant bien que mal de me rendormir.

***

Plusieurs jours se sont écoulés depuis la victoire de Zach au Championnat de boxe. Ces derniers temps, il est plus souriant, il marche la tête haute, provoquant sur son passage la jalousie et l'admiration des gars de l'équipe de basket-ball de l'école mais aussi l'attention de lycéennes en chaleur qui enroulent des mèches de leurs cheveux autour de leurs doigts et clignent stupidement des yeux, dans l'espoir de le séduire, parce que, il faut l'avouer, Zach est très beau. Mais personne n'ose encore l'approcher à cause des rumeurs qui courent encore et toujours sur lui. Cela me désole que les personnes pensent ce genre de choses sur lui alors qu'ils ne le connaissent même pas.

Je repère enfin mon ami en train de fermer son casier alors je me précipite en faisant le moins de bruit possible avant de me mettre derrière lui et de lui cacher les yeux.

- Léna, pourquoi tes mains sont tout le temps froides ?! se plaint-il.

Je retire mes paumes de devant ses yeux pour me placer à côté de lui, m'excusant en riant. Nous marchons côte à côte, nos épaules se frôlant dans un toucher doux.

- Comment ça va ? me demande-t-il.

Au moment où je m'apprêtais à lui répondre, une voix féminine moqueuse que je reconnaîtrai entre mille me lança :

- Hé petite pute ! Tu sais quoi ? Dommage qu'on ait effacé la photo. On aurait bien voulu refaire d'autres posters. C'est triste qu'on ait pas gardé d'exemplaires, hein ?

Amber.

Seule sa voix suffit à me faire entrer dans une colère noire, plus sombre que les ténèbres. Zach se tend à côté de moi. Il serre les poings, si fort que ses jointures sont blanches et mâchoire est crispée. Il sait maintenant qui était à l'origine des posters.

Au moment où il avance en direction d'Amber et ses deux acolytes aux caractères aussi vicieux l'une que l'autre, je le retiens dans son élan par le poignet.

- Laisse-moi faire, soufflé-je.

Zach me regarde dans et yeux et après une courte hésitation, il hoche finalement la tête et recule d'un pas. Je suis heureuse qu'il me fasse confiance, me laissant me défendre par moi-même. Cela me fait sentir plus forte. M'armant de mon courage, je devance mon ami bouillonnant de fureur et m'arrête à la hauteur d'Amber, en face d'elle.

Heal meOù les histoires vivent. Découvrez maintenant