Sautillant à croche-pied, je tente tant bien que mal d'enfiler ma deuxième chaussure en me dirigeant vers la cuisine. Je saisis une pomme à la hâte de la table, prends mon sac et les clefs de ma voiture et sors rapidement de la maison en hurlant à ma sœur :
- Passe une bonne journée, Emy !
Je commence les cours plus tôt qu'elle aujourd'hui. Et je suis très en retard d'ailleurs. J'ai remarqué, ces derniers jours, que je devenais de moins en moins timide : je parlais, m'imposais plus, et faisais entendre ma voix.
Cependant, je n'aime toujours pas être le centre d'attention. Arriver en retard à l'école ne m'enchantait pas, puisque je devrai avoir les yeux de vingt-deux élèves et du professeur fixés sur moi. Bien sûr, il y a deux mois j'aurai été terrorisée mais maintenant je me serai juste sentie mal-à-l'aise, plus que d'autre personnes mais quand même. Et c'est justement ça que je voulais éviter : me retrouver devant toute la classe à bégayer des excuses justifiant mon retard.
Lorsque je vis l'embouteillage devant mes yeux, je me décourageai et perdis tout espoir : c'est fini. J'allais arriver en retard au lycée. Tout-à-coup, une petite ruelle vide qui m'était, jusque là inconnue, apparut dans mon champ de vision. Ce pourrait être un raccourci, qui sais.
Je modifiai alors ma direction pour passer par l'étroite ruelle. Elle était vide, voire déserte. C'en était presque effrayant. Je comprenais désormais pourquoi personne ne passait par là.
Alors que je roulais paisiblement dans ce quartier qui ne m'inspirait aucune confiance et ne me procurait pas le moindre sentiment de sécurité, j'entendis un hurlement féminin aussitôt étouffé. Prise par un étrange courage, le sang froid, j'arrêtai ma voiture et en descendis rapidement.
Je courus, suivant la provenance des cris étouffés quand tout à coup, je trouvai un homme dans la cinquantaine qui défaisait la ceinture de son pantalon plaquant une jeune adolescente d'environ quatorze ans à un mur.
À cette vue, une montagne de souvenirs remontèrent à la surface. Non. Je ne devais pas laisser arriver ça une deuxième fois. Je me jetai sur l'homme, qui paraissait soûl. En effet, il puait l'alcool.
Je collai violemment mon poing à la figure de l'homme et enchaînai avec un coup de genou dans ses parties intimes, le faisant plier en quatre, étouffer un juron et gémir de douleur. Mais je ne pus malencontreusement pas échapper un un coup de poing dans mon bras.
Aussitôt, avant que l'homme ne soit rétabli, je pris la jeune fille par la main et la conduisit à ma voiture pour nous éloigner au maximum de ce quartier.
- Merci, murmura la jeune fille entre deux sanglots.
- Il n'y a pas de quoi. Tu veux que je te dépose quelque part ?
- Oui, chez moi, s'il-te-plaît, ce serait gentil.
- D'accord.
Elle me dicta les directions à suivre et pendant qu'on allait chez elle, je me présentai :
- Au fait, moi c'est Léna Parker, comment t'appelles-tu ? l'interrogeai-je.
- Madison. C'est bizarre, tu me rappelles quelqu'un. As-tu une sœur ?
- Oui.
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Heal me
RomanceLéna : Les gens disent qu'elle est réservée, timide, une intello, une coincée. Zachary : Les gens disent qu'il est un dur à cuire, un monstre, un tueur. Tous les deux peuvent avoir l'air tellement différents mais sont pourtant si semblables... Les...