Les Anges tombent en premier {correction à venir} [[en pause]]

24.12.09

Jeudi 24 Décembre 2009.

J'ai passé les cinq derniers jours à écouter Dream On d'Aerosmith. C'était pas une bonne idée. Ça me rend foutument nostalgique. Tous les matins je me réveille en me rappelant que Loyd n'est plus là, ou du moins, que je ne peux plus sauter sur mon téléphone ou mon ordinateur pour espérer lui parler. Je joue la carte de l'indifférence, mais dans le fond ça me fait plus mal que ce que j'aurais cru.

Ce soir, c'était le réveillon de Noël, et disons que j'ai eu une journée plutôt mouvementée.

Les choses ont commencées hier dans la soirée, quand je me suis connectée sur MSN par pur reflexe. Fabio est venu me parler.

« Ça va ? », c'est le premier truc qu'il m'a demandé. À mon avis, il devait être au courant pour Loyd et moi.
Je n'ai pas pu m'empêcher de répondre :
« Devine. »
J'ai pas voulu être si froide, mais j'avais vraiment pas la force d'écrire « oui » sur le clavier, même pour qu'il me foute la paix. Il a répondu :
« Je sais. Je suis au courant. »
Bingo !
« Tu sais quelque chose ? » j'ai demandé. La moindre information pouvait être importante.
« Non. » a écrit Fabio. « Mais je suis au courant que vous avez plus ou moins rompu quoi. »

Mon cœur a loupé quinze battements à la lecture de cette phrase.
Plus ou moins rompu...

J'étais trop en état de choc pour répondre quoi que ce soit, Fabio a ajouté :
« Ça lui fait mal aussi, tu sais. »

Wow, j'ai failli éclater en sanglots ou partir dans un fou rire nerveux quand j'ai lu ça.
« Ah bon ? » j'ai dit. « Il a pas l'air de souffrir tant que ça, comparé à d'autres. »
« Comparé à toi, tu veux dire... »
C'est fou ce que j'aime la perspicacité de ce mec dis donc...
« Oui. » j'ai répondu. « Et tu sais ce qui me fait le plus mal ? C'est de ne pas savoir ce que j'ai bien pu faire pour qu'il décide de partir comme ça, avec un prétexte aussi débile que "c'est compliqué". Je sais qu'il y a de fortes chances pour que tu lui montres cette conversation, alors j'aimerais qu'il sache que je comprends pas, et que c'est la plus frustrante des situations qu'il soit, je crois. »
Plus d'une minute s'est écoulée avant que Fabio ne décide de se mettre à écrire quelque chose, comme s'il prenait bien le temps de lire et d'analyser tout mon mini roman. Sa réponse était pourtant concise :
« Tu sais parfois il n'y a rien à comprendre, dans certaines situations. Et puis franchement, culpabilise pas, ça faisait deux semaines que t'étais avec, on dirait que vous étiez mariés. T'en auras d'autres des déceptions du genre. »
Bon sang je me suis vexée à ce moment là. Je sais même pas pourquoi, mais toujours est-il que je me suis énervée sur les touches de mon clavier pour écrire :
« Alors déjà, ça faisait plus longtemps que ça qu'on était ensemble, je te remercie ; ensuite je l'aime, c'est peut-être une notion qui est trop floue pour toi ; et pour finir merci de me faire parvenir une vision aussi pessimiste de la vie et des relations. »
« Mais si, je sais » qu'il a répondu. « Je sais pertinemment ce que ça fait d'aimer quelqu'un, et d'autant plus de l'aimer mais de ne pas pouvoir l'avoir, et c'est pour ça qu'en tant qu'ami (même si j'imagine bien que tu ne me considère pas comme tel), je te propose de sortir pour te changer les idées. Rec 2 est sorti aujourd'hui, on va le voir demain ?
Ah, et pour finir, ce n'est pas une vision pessimiste de la vie, c'est juste la réalité. Affronte là dès maintenant où elle t'assénera des coups bien plus violents plus tard. »
J'ai souri, malgré moi, un peu calmée. C'était cool de sa part de tenter de me changer les idées. Alors, j'ai accepté.
« Va pour Rec, demain. Mais pas trop tard, j'ai encore des biscuits de Noël à préparer pour le réveillon. »
« T'en fais pas, moi aussi. »
Je suis allée me coucher en me disant que les choses auraient pu être pires, finalement.