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Jeudi 17 Septembre 2009

J'ai merdé.
Je sais que j'avais dit que je lâchais l'affaire avec lui, mais j'ai merdé.
Déjà, je suis allée voir son compte facebook. Ensuite, j'ai plein de choses à raconter.

Mardi, le mardi 8 pour être exacte, le soir après manger, je me suis co sur mon profil et j'ai fait des petites recherches. Ça ne m'a pas pris longtemps : étant donné que j'avais beaucoup de nouvelles suggestions d'amis, je suis tombée direct sur son compte.

Il s'appelle bien Cobain, comme ce que j'avais cru entendre le jour de la rentrée des classes. C'est marrant, si je n'avais pas su que c'était son vrai nom, je l'aurais pris pour un de ces mecs qui mettent le nom ou le prénom de leur idole en guise de nom de famille, quoi que c'est plutôt un truc typiquement féminin ça...
En tout cas j'espère au moins qu'il sait qui est Kurt Cobain et qu'il écoute de la bonne musique !

Du coup, j'ai un peu fouillé.
En regardant ses photos, ça a confirmé mes dires : ce n'est définitivement pas un gars pour moi.
Trop beau, trop souriant, trop sûr de lui... On se correspondra jamais lui et moi, c'est pas possible.
D'après ce que j'ai vu, il n'a pas l'air d'avoir de copine, mais bon, faut toujours se méfier entre ce qui est affiché sur facebook et la réalité.
Pour le reste, son compte est privé.

Par contre, j'ai remarqué qu'il avait déjà Clémence dans ses amis...
Bon d'accord, ils sont dans la même classe, ça va, c'est pas la fin du monde non plus, mais d'ailleurs elle a pas un mec elle ? À vrai dire je m'en fous en fait.
J'ai fermé la page sans avoir le courage d'appuyer sur le bouton « ajouter ».

Deux jours plus tard, soit le jeudi 10 Septembre, à la pause de dix heures très exactement, Loyd, Eliah et Fabio étaient en train de chahuter dans le couloir.
Apparemment ces trois-là sont devenus potes comme cochons, c'est cool.
Bref, je passais dans le couloir à ce moment là, et Loyd m'a percutée, sans le faire exprès bien entendu.
C'était bizarre parce qu'après ça, forcément je me suis retournée, et j'ai croisé son regard que j'ai réussi à soutenir sans aucun problème, et là j'ai senti un truc qui se passait. Je ne saurais pas dire quoi, je n'en ai pas vraiment eu conscience sur le coup, mais maintenant que j'y repense, il y a vraiment quelque chose qui s'est passé pendant cet échange.
Mais ça n'a duré qu'une seconde ou deux, et après je lui ai juste fait un petit sourire timide, je crois, et je me suis barrée pour aller en cours.

Et puis, il y a eu l'incident de la machine à café.

Lundi matin, 14 Septembre, pause de dix heures, forcément comme tous les lundis matins et même comme tous les matins de la semaine : passage obligé à la machine à café.
Il y avait la queue, Blandine attendait avec moi, et au moment de commander mon double expresso, pas réveillée comme je l'étais, je me plante et j'oublie d'enlever l'option « sucre » de la machine.
Je déteste le sucre dans le café, c'est dégueulasse, ça gâche tout le goût.
Alors je lâche un long « oh nan ! » de protestation et je soupire un grand coup, Blandine me regarde et me demande : « bah qu'est-ce qu'il y a ? », je lui explique la situation et là, je sens une main qui se pose sur mon bras gauche, celui-là même qui tient le gobelet de café indésiré.
Je me suis retournée et j'ai vu à qui appartenait la main.

Loyd, à quelques centimètres de moi, encore plus beau de près avec ses grands yeux verts profonds dans lesquels je pourrais me perdre là...

J'ai essayé de fermer la bouche et de ne pas lui baver littéralement dessus, et avant que je n'ai eu le temps de prononcer un mot ou de faire quoi que ce soit, il a dit :
-       C'est pas grave, je t'en paye un autre, t'auras qu'à me filer celui-là, j'adore le sucre.
J'ai toisé sa main, j'ai senti quelque chose d'électrique et bizarrement, j'ai voulu qu'il l'enlève.
-       Oui., j'ai répondu d'un ton froid.
Il s'est approché de la machine tout en me regardant d'un air tendre, il a inséré sa pièce dedans et il m'a demandé :
-       Double expresso ? Zéro sucre.
-       Voilà., j'ai acquiescé avec un mouvement de tête.
Quelques secondes plus tard, le temps que la boisson soit prête, il a attrapé mon café et on a échangé nos gobelets avant de partir chacun de notre côté comme si rien ne s'était passé.

Les Anges tombent en premier {correction à venir} [[en pause]]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant