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Vendredi 15 Janvier 2010

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Vendredi 15 Janvier 2010.

C'est fou comme les choses peuvent autant changer en deux semaines.
C'est fou comme j'ai la main qui tremble face à l'idée même d'écrire ce que je dois te raconter...
Loyd et moi étions réconciliés, j'avais l'impression qu'on était plus proches que jamais, tout allait parfaitement dans le meilleur des mondes jusqu'à ce que...
Jusqu'à ce soir.

J'arrive même pas à croire que c'est réel.

Ce soir, mon cours d'histoire-géo a été annulé. Comme Loyd quittait à dix-sept heures, j'ai décidé de l'attendre, en compagnie de Manon, pour lui faire la surprise.
On a patienté deux heures dans le froid, on est allées se balader pour se réchauffer un peu, mais très vite nos pas nous ont ramenés en direction du lycée. Manon, elle, attendait une amie qui est dans la même classe que Loyd.

Est arrivé dix-sept heures, et quand je l'ai vu sortir, accompagné de toute la clique habituelle (à savoir Alan, Fabio et Eliah qui étaient sans doute restés en perm, et Clémence), j'ai pas pu m'empêcher d'avoir comme un pincement au cœur, une sensation stressante. C'était bizarre.

Il m'a vue, et j'ai eu l'impression qu'il n'était pas content de me voir. Surpris, mais pas dans le bon sens du terme.

Malgré tout, je me suis avancée vers lui, j'ai lâché mon plus beau sourire (ou le plus pitoyable), on s'est embrassés, et il m'a pris dans ses bras tout en continuant à discuter avec ses amis.

Pendant une demi-heure, je suis restée collée contre lui dans l'espoir qu'il m'accorde un peu son attention, parce que pour tout te dire ça faisait déjà quelques jours que je le sentais distant.

J'ai essayé de sauver les meubles, comme on dit.

Est finalement arrivé ce moment où le groupe a commencé à se dispatcher ; chacun est rentré chez lui de son côté jusqu'à ce qu'il ne reste plus que nous, et Loyd s'est alors tourné vers moi pour me dire :
- Jordanne, il faut que je te parle.

Enfin. Enfin tu m'adresses la parole.
Si j'avais su...

On est allés un peu à l'écart, juste devant la cathédrale, et

Et là j'ai énormément de mal à écrire ce qui va suivre.

La nuit, dans le froid, devant la cathédrale, j'ai tremblé d'inquiétude. Mon cœur a accéléré la cadence, mon sang battait dans mes tempes comme jamais auparavant. Loyd a pris mes mains, il les a serrées fort dans les siennes, et il a dit :
- Jordanne écoute : ce que je vais te dire ne va pas être facile ; ni à moi de le dire et ni à toi de l'entendre, mais...
- Mais ?, j'ai fait dans un souffle à peine audible, étouffé par le vent.
- Mais j'ai la sensation désagréable que tu me manques de moins en moins, et je n'ai aucune prise là-dessus.

Je me souviendrai de cette phrase jusqu'à la fin de mes jours, je crois :

« J'ai la sensation désagréable que tu me manques de moins en moins, et je n'ai aucune prise là-dessus. »

Mon cœur a cessé de battre.
- Qu'est-ce que ça veut dire ?, j'ai demandé, la gorge serrée.
Il s'est pincé les lèvres.
- Je suis désolé...
Non.
Non, non, non, non.

Je ne voulais pas y croire.
« T'es en train de me larguer ? », je me suis dit ; il est en train de me larguer bon sang... Peut-être que mon corps et mon esprit en ont pris conscience à ce moment-là, car j'ai alors senti des larmes chaudes couler le long de mes joues. Loyd n'a pas lâché mes mains.
- Oh Jordanne s'il-te plaît ne pleure pas..., m'a-t-il imploré.
Facile à dire pour toi.

- Pourquoi ?, j'ai réussi à articuler.
Comme si toutes les explications du monde allaient pouvoir calmer ma peine – que dis-je ? ma douleur.
- Je suis désolé, c'est comme ça c'est tout...
- Arrête de répéter que t'es désolé tout le temps.
- Mes sentiments se sont amoindris, Jordanne, je n'arrive plus à faire semblant.
À cet instant, il a ôté mes mains des siennes. J'ai eu la sensation que mon âme se déchirait en deux, comme si on m'arrachait une partie de moi. Instinctivement j'aurais dû chercher le contact de Loyd, vouloir le retenir à tout prix, marchander pour qu'il ne me laisse pas, mais au lieu de ça, je me suis énervée.
- Te fous pas de moi Loyd, les sentiments ça ne s'en va pas en deux temps aussi vite que c'était apparu.
Un silence.
Il a voulu dire quelque chose, mes larmes ont redoublé d'intensité, et avant qu'il n'ait pu prononcer le moindre mot, c'est moi qui ai dit :
- Il y a une autre fille, c'est ça ?
Je suis sûre que c'est ça, je suis sûre que c'est Clémence, ou n'importe qui d'autre, je vois pas comment ni pourquoi c'est possible qu'il me quitte, si non.
J'ai difficilement levé le regard vers Loyd, la gorge toujours nouée. Je l'ai vu sourire, de son sourire bienveillant pour lequel j'aurais pu me damner, son sourire si bienveillant qui avait l'air de dire « ne t'inquiète plus, je suis là maintenant ».
- Non, ne t'en fais pas, tu n'auras personne à tuer., qu'il a dit d'un ton rassurant.
Je n'ai pas pu m'empêcher de ricaner. C'était drôle malgré tout.
Pendant un instant je n'ai rien osé dire, comme si j'appréhendais l'idée de terminer cette conversation. Je voulais rester avec lui, profiter encore un peu du temps qu'il nous restait ensemble, avant que...

Merde, j'ai du mal à respirer.

- Écoute Jordanne., a fini par dire Loyd après ce long et gênant silence. On restera amis. Et quoi qu'il arrive, je te promets que je serais toujours là pour toi.
Wahoo, nouvelle montée de larmes.
- Pourquoi tu pars alors ?, je me suis offusquée.
- Parce que je n'ai pas le choix.

Je n'ai rien répondu, je n'arrivais plus à parler.
Quoi comment ça t'as pas le choix, on a toujours le choix, l'amour c'est pas une question de choix d'ailleurs, pourquoi tu me quittes si c'est pour me dire que tu seras toujours là pour moi ? Pourquoi tu pars, pourquoi tu m'abandonnes ?

- Il est tard, je dois rentrer..., a dit Loyd pour briser le silence causé par mon mutisme.
J'ai hoché la tête, c'est tout ce que j'étais en mesure de faire. En même temps, mon corps s'est mis en mode panique : c'était le moment fatidique, j'allais me retrouver totalement seule.

Loyd s'est approché de moi, il a doucement glissé sa main sur ma joue, puis lentement sur ma nuque, tout en approchant ses lèvres à la hauteur de mon front.
- Ne fais pas ça..., j'ai réussi à articuler entre mes dents.
Sa main s'est écartée de mon cou, j'ai senti ses doigts se recroqueviller sur eux-mêmes alors qu'ils étaient au niveau de mon oreille, comme s'il hésitait à m'obéir et souhaitait m'embrasser tout de même.
Finalement, après une grande inspiration, il est parti en me gratifiant d'un sourire à la fois timide et gêné, et d'un : à lundi.

À lundi ?
Est-ce que ça voulait dire qu'on ne se parlerait pas du tout du week-end ?
J'arrive même pas à me faire à l'idée.
Pas moyen d'assimiler que lundi, je vais arriver en cours, je vais voir Loyd et je vais devoir... me comporter avec lui comme si c'était un ami. Un simple ami.
Il me reste au moins ça, comme si ça pouvait suffire.

Et qu'est-ce que je vais faire, maintenant ? Qu'est-ce que je vais devenir ?

***

[NDA : Je suis vraiment désolée pour l'attente interminable entre les chapitres (que ce soit pour cette histoire ou les autres 😅), j'ai un gros problème d'organisation et de temps, mais ne vous en faites pas, je ne vous oublie pas et je ne délaisse pas cette histoire (ni les autres), et je vais faire le maximum pour essayer de poster plus régulièrement.
PS : ne blâmez pas Loyd, il sait ce qu'il fait 😉 je sais que ce chapitre peut être assez frustrant pour nombreux•se d'entre vous, mais rassurez vous, Jordanne et Loyd ont encore des tas d'aventures à vivre 😇]

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