Folie violente

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Elle était en cage. Elle ne n'aurait su dire laquelle de ces deux cages était la plus impénétrable : la prison dans laquelle elle était enfermée ou sa prison psychologique. Il lui semblait que dans l'une ou l'autre, elle dansait joyeusement, comme si elle fêtait quelque chose, fredonnant une mélodie douce.

Les gardiens la fixaient, ne sachant que penser de cette nouvelle crise de folie de la détenue.

Elle riait bruyamment et se tordait dans tous les sens, persuadée que sa danse est gracieuse et ordonnée mais extérieurement, un des hommes qui la surveillait hésita à appeler un exorciste, se demandant quel sorte de démon la posséde. Elle riait de plus belle jusqu'à ce que sa voix se brise en un milliard de débris.

« Poussssiiiiiin !! » Qu'elle hurlait souvent sans que personne ne puisse comprendre pourquoi. Elle, elle comprenait, elle comprenait. C'était peut-être une des seules choses qu'elle comprenait en ce triste monde.

Elle ne comprenait pas pourquoi tout le monde ici l'appelait Harleen Quinnzel. Elle ne comprenait pas pourquoi on lui faisait du mal juste parce qu'elle riait. N'avait-on plus le droit de s'amuser ?! Depuis quand rire méritait de recevoir des coups ?

Ça restait un mystère pour la jolie blonde. Alors elle continuait de rire jusqu'à ce qu'on lui donne une explication, une maudite explication.

« HARLEEN ! » S'agaça une voix dure et forte. Elle se retourna vers le chef des gardiens et se releva en souriant malicieusement, attrape les barreaux.

« Oui mon cœur ?

-Il me semble que tu fais bien trop de bruit pour une frêle petite chose comme toi...

-Ho... T'as qu'à acheter des boules quies. » Elle explosa de rire tandis que le gardien grimaça à cet affront.

« Pardon ? Il me semble que je n'ai pas bien entendu.

-Alors là, par contre, c'est un appareil auditif qu'il te faut. »

Le gardien rapprocha un peu plus son visage de celui de la prisonnière qui ne sourcilla même pas.

« Harley. Quinn. Tu mourras ici comme une sale chienne que tu es. »

Elle se détourna, sourire aux lèvres et tout à fait calme, rejoint son matelas. « Je ne crois pas, non.

-Et pourquoi donc ? » Elle explose de rire à nouveau et reprend doucement son calme.

« Mon poussin viendra me libérer.

-Ton poussin ? Qui est donc le prodigieux homme qui a eu le courage de te supporter ? Rétorqua le gardien.

-Prodigieux... murmura-t-elle en riant. Prodigieux ! C'est cela, il est prodigieux !

-Ho...

-Tu ne connais pas mon poussin ? S'enquit la jeune femme soudainement intéressée par la conversation. Tu sais, si un jour mon poussin apprend ce que j'endure... Il te tuera . »

Cette fois-ci ce fut le gardien qui rit avec folie. « Vraiment ?!

-Vraiment.

-Et comment s'appelle-t-il ?

-Il a les yeux si noir qu'un océan d'encre ne pourrait rivaliser, un corps fin et joliment sculpté entre ses blessures, ses tatouages et ses cicatrices, et des lèvres fines ... oh oui ces lèvres ... ces lèvres que j'aime ces lèvres... Ses lèvres rouges... Rouges comme le sang de ses victimes qui coulent inlassablement et continuellement comme une rivière constamment débordante, rappelant inévitablement le bruit d'une horloge... Clic clac clic clac clic clac... » Elle ferme les yeux tout en continuant sa description. « Puis il a cette couleur qui sur lui semble si naturelle, et pourtant puante d'artifices. Le blanc de sa peau est comparable à celui d'une statut de marbre. Imposant. Terrifiant. » Elle rouvre les yeux. « Sale idiot, ne connaissez vous donc pas le Joker ? »

Des frissons parcoururent le corps du gardien tandis que la folle riait de plus belle.

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