Petite contrariété

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Le joker n'était pas du genre « patient ». Il n'était pas « doux » et « agréable ». Non, monsieur J n'avait pas beaucoup d'humour lorsqu'il était contrarié. Et en ce moment, il était très très très contrarié.

Pourquoi ? Parce que ses abrutis d'hommes de main n'étaient pas capables de lui ramener sa jolie poupée. Une belle bande d'incapables. Des crétins.

Et quand le clown est contrarié, que se passe-t-il ? Une tuerie, évidemment. Alors que ces idiots ne viennent pas pleurer après ! Un homme de main qui était incapable de satisfaire son chef ne méritait que ça, de se faire exécuter...

Et monsieur J considérait qu'ils avaient de la chance d'avoir un chef avec autant d'humour que lui ! Parce que leur mort pourrait être vraiment moins drôle ! Alors déjà que mourir c'était pas super sympa, si en plus celui qui vous tue n'a pas d'humour, alors c'est vraiment déprimant, pensait le Joker.

Il était en colère. Très en colère, et tout le monde s'en était rendu compte, de la femme de ménage à son plus fidèle associé. Son irascibilité avait atteint un sommet impressionnant et peu étaient ceux qui osaient encore l'approcher de trop près. Très peu.

Il passait son temps à râler, à rouspéter, à hurler. Nombreux étaient ceux qui avaient tenté de calmer le jeune homme et tout aussi nombreux sont ceux qui en sont morts.

Un jour, un jeune sniper a eu la maladresse de proposer à son patron de se payer une nouvelle prostituée si le manque de l'ancienne l'atteignait vraiment trop. Celui-ci a vu sa vie s'écourter d'au moins trente ans. Personne n'avait jamais jamais vu le Joker dans une telle rage auparavant.

La folie le guidait mais son cœur lui disait bien qu'il y avait un vide dans sa vie colorée. Un vide qui ne cessait de grandir.

Alors il était en colère pour deux raisons : Parce qu'il était dépendant à un truc aussi fragile qu'était Harley Quinn et parce qu'EN PLUS cette petite sotte avait disparue et qu'il n'arrivait pas à la ramener à lui.

Le joker n'avait que quatre obsession : le Batman, le Batman les blagues meurtrières et le Batman. Enfin il aurait voulu n'avoir que quatre obsessions ! Parce qu'il a fallu cette sale blonde aille fourrer son nez là où il ne fallait pas ! Sale blonde !

Et en plus, elle n'avait même pas la maturité de rester auprès de celui qu'elle avait envoûté, il a fallu qu'elle se fasse capturer en sale incompétente qu'elle était ! Quelle misère !

Ah ça, le Joker le savait. A force de trop rire du Batman, il avait perdu sa protégée. Forcément, ça devait arriver, puisqu'il avait toujours su que la chauve souris était jalouse de lui et de ses splendides cheveux verts.

Quel idiot, ce Batman, même pas capable de se faire une teinture.

A cette pensée, le Joker explosa de rire sans que personne autour ne puisse comprendre pourquoi.

Il y avait dans la salle tous les chefs de la mafia de Gotham. Tous ces hommes baraquées et entourés d'autres hommes baraqués qui étaient leurs gardes rapprochés auraient fait frissonner même le plus courageux des super-héros. Mais le Joker, qui était un homme plutôt fin, petit et seul face à toute cette racaille ne ressentait pas ce genre de sentiments.

La peur ? Pfffff ... C'est pour les gens sérieux, ça !

« Monsieur ! Monsieur ! »

Un de ses hommes entra précipitamment dans la salle de réunion, s'attirant les foudres des autres présents. Mais monsieur J les fit taire d'un signe de main et fixa son employé, l'invita à parler.

« L'infirmier... Du psychiatre... De votre copine... Il est mort... Un de vos hommes peut infiltrer Belle Vue... »

Le Joker explosa d'un rire joyeux, totalement déluré.

Un rire fou.

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