Folie

De la raison à l'impertinence

Il y avait à Belle Vue de nombreux couloirs grouillant de médecins, infirmiers, gardiens, administrateurs, secrétaires, policiers. Un vrai lieu de travail. Mais tous s'accordaient pour dire que travailler ici revenait à finir en enfer.

La raison était simple, puérile et pourtant si tristement connue. Le lieu accueillait les plus grands criminels du monde pour les y enfermer à perpétuité. Une prison sous haute tension à la fois pour les prisonniers et ceux qui y travaillaient. Un pas de travers et vous risquez votre vie ainsi que celle de tous ceux présent dans le bâtiment. Il suffirait d'une porte mal verrouillée, d'un taser dépassant un peu trop d'une poche, d'un crayon qui glisse des mains d'un médecin, une d'épingle qui tombe d'un chignon soigneux d'un infirmière pour que tout finisse en catastrophe.

Chacun des détenus avait à son actif plusieurs dizaines de meurtres, ou de vol, agressions. Alors qui sait ce qu'un sociopathe pouvait faire d'un objet même anodin ? C'était bien là le problème ! Leur imagination de fou les rendaient dangereux, alors tout le monde tentait de faire de son mieux pour maintenir un maximum de calme en l'enceinte de la prison.

C'était essentiel. Vital.

Parmi ces personnes qui circulaient tranquillement dans les couloirs silencieux, un homme, plus bruyant, plus rapide tentait d'atteindre le bureau de son chef, en courant. La mine soucieuse et le regard paniquant, il s'excusait lorsqu'il entrait en collision avec quelconque aide-soignant et continuait son chemin.

Quand il arriva enfin au bout de sa course folle, il entra sans toquer dans le bureau du directeur de l'établissement.

« Mr le directeur ! Nous avons un GROS soucis ! S'exclama-t-il.

-Du calme voyons ! Que se passe-t-il ?!

-C'est le Joker ! Oh mr .. »

Le supérieur se leva en sursaut, soudainement inquiété de la situation. Il fit signe à l'autre de se taire. Il se préparait à affronter la vérité... Il avait redouté ça si longtemps...

« Elle s'est échappée ? C'est cela ? Le Joker a fait évadé Harley ?

-Oh non monsieur c'est bien pire ! Bien PIRE !

-Expliquez !

-Il ... Il a pris en otage un bâtiment plein d'architectes et de savants ... Avec ses hommes... Il menace de tous les tuer si on ne lui rend pas son arlequin... Oh monsieur c'est monstrueux ! Il y a des hommes très importants dans ce bâtiment ! »

Le plus âgé haussa les sourcils, étonné du comportement du jeune délinquant. Aurait-il donc vraiment des sentiments pour la jolie blonde ? Était-ce possible ? Un personnage si cruel pouvait-il ressentir des choses telles que l'amour ? L'instant de quelques secondes, cette information le fascina avant qu'il ne soit obligé de revenir à la réalité. La vie de plusieurs dizaines de cerveaux de la société était en jeu.

« Qu'ont dit les représentant de l'état ? Nous avons des ordres à respecter ?

-Ils veulent élaborer un stratagème pour attraper le Joker ! Et Harley sera l'appât !

-Ça ne marchera pas.

-Quoi ?! Mais ...

-Il est bien trop intelligent. Il ne tombera pas dans le panneau. Les forces spéciales sont sur place ?

-L'armée est mobilisée...

-Et bien ?! Il n'ont rien tenté ?

-C'est truffé d'explosifs. Une seule tentative et tout explose... »

Le directeur tourna plusieurs fois autour de son bureau en se massant les tempes, fatigué. Il n'aimait pas les dilemmes, devoir faire des choix. Il se faisait bien trop vieux pour ça... Sa retraite était si proche ... Ça ne pouvait pas arriver deux mois plus tard ?