Résistance

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« Alors Pamela ? Comment ça va chère cousine ? »

La voix de la psychiatre résonnait comme un coup de fouet dans l'air frais de Belle Vue. La chevelure rousse de la la jeune femme traînait pitoyablement au sol. C'était bien pratique comme ça, pensa Poison Ivy. Au moins, ils n'avaient pas besoin de femmes de ménages puisque les meurtriers nettoyaient déjà le sol de leurs propres sangs.

« Alors, cousine ? Ton copain le coquelicot ne vient pas t'aider ? » Les mots claquaient, Ivy se prenait des claques tandis que le poison s'infiltrait dans ses veines. Son regard devenait sombre et son souffle haletant. Elle agonisait ou tout du moins, elle souffrait comme jamais. Mais elle ne hurlait pas. Elle se taisait.

« Bon alors, jolie rousse... (Elle l'attrapa par les cheveux) Où sont les deux rigolos ?

-Quelque part ...

-Voyons ne fais pas ta coriace... On sait très bien toutes les deux à quelle point tu es faible, « Ivy ». »

A ces mot, la blessée asséna un coup de poing à sa tortionnaire thérapeute. Elle était tout sauf faible. La médecin recula et essuya ses lèvres ouvertes par le choc.

« Sécuritéééééééééééééééééé !!! »

Le temps que la femme hurle à l'aide, Pamela bondit sur elle et la cogna de toutes ses forces, toute sa haine matérialisée en une violence sans fin. Les gardiens durent se mettre à plusieurs pour les séparer et l'état du Docteur Isley à la suite de cette bagarre n'était pas bien glorieux. La seule chose glorieuse au milieu de tout ce remue ménage était la lueur qui animait les yeux de Pamela. Une lueur de victoire.

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« On est où Poussin ? »

La voix nasillarde de la jolie blonde résonnait dans la ruelle sombre en plein cœur de la ville. En ce lieu puant et désagréable, la seule lueur de la lune semblait immaculée, la seule trace de propreté qui régnait.

« On est là où on doit l'être, poupée.

-Mais c'est où ce « là où on doit l'être » ?

-Ça t'inquiète tant que ça ? Ne me fais tu pas entièrement confiance ? »

Le ton insistant du Joker et le coin de son sourire avait eu le don de convaincre Harley Quinn. Et seulement peu de monde pouvait se vanter d'avoir réussi à convaincre la belle Harley.

« Oui bien sûr poussin ! (Elle sauta sur place, comme pour appuyer sur sa docilité et son entrain à suivre le criminel)

-Alors... » Il fixa les plusieurs rues aux alentours pour s'assurer que personne ne les suivait et poussa une vieille porte en bois camouflée par l'obscurité. Harley eut un petit cri d'enthousiasme. Elle adorait ce genre de lieux mal fréquentés et où la musique résonnait à en crever les tympans, où l'odeur de cigare était une évidence et que le bruits de faux bijoux qui s'entrechoquent est un fond sonore d'ambiance.

« N'oublie pas Poupée, tu es la reine. Personne ne te touche à part le roi. »

Harley partit dans un fou rire, un rire fou de joie et de bonne humeur. Fou d'amour.

Il la lâcha et rejoint une table, avec des tas de gros hommes, des truands, des tueurs, des tyrans. Des gangster, du voyou, des trafiquants. Des hommes qui sont au plus près du réseau d'argent sale qui circule dans Gotham.

La soirée se déroulait comme toujours. Le joker menait à la baguette ces géants de l'industrie du crime tandis que son bel arlequin dansait avec sensualité au milieu de la foule de femmes pas plus vêtues qu'elle. Elle était l'objet de convoitise intouchable, à nouveau. Une dizaine de regards d'hommes, non désintéressés étaient tournés vers elle. Mais qui oserait toucher ce qui appartient au Joker ?

Personne.

La musique sembla augmenter puis un énorme « boom » retentit.

FolieOù les histoires vivent. Découvrez maintenant