Reve de realite

204 27 0
                                    

Voilà pour ce chapitre j'essaie quelque chose d'un peu différent des autres. J'espère que vous arriverez à comprendre tout de même !



La liberté. L'herbe verte qui se pliait sous le vent frais du mois d'octobre. Enfin, pas exactement verte, cette herbe, rouge à certains endroits, maculée de sang. Que le vert et le rouge se mariait si bien aux yeux de Harley ! Un doux mélange qui ne lui inspirait que de l'amour et de l'amusement.

Le vert existait uniquement pour se cogner joyeusement avec le rouge et ainsi exploser en un arc-en-ciel de sentiments contradictoires et assassins.

La jolie blonde affichait un sourire rayonnant, allongée dans cette prairie. Elle se fichait de se baigner dans du sang fraîchement séché. De toute manière, ce sang sentait si bon. Elle se moquait aussi du fait qu'elle ne savait pas exactement où elle était. De toute manière, rien ne la menaçait. Même pas le ciel bleu clair, illuminé d'un soleil immense, bien plus grand que dans ses souvenirs.

Elle avait l'impression de ne pas avoir pu observer l'astre céleste depuis des lustres. Elle tendit la main, comme tentant de l'attraper. Mais elle ne réussit à toucher que de l'air. Elle explosa de rire.

Un joli papillon blanc se posa sur son nez. Elle loucha quelque secondes et rit de plus belle en l'attrapant et l'écrasant entre ses deux mains qui semblaient innocentes. Ne pas confondre le paraître et la vérité, sur ce fabuleux spécimen.

Splendide créature de tromperie aux yeux de tous. Un peu comme un clown. Un joli clown rieur, offrant des grosses fleurs aux enfants, peut aussi très bien être une personne affreuse et cruelle sous ses couches de maquillage.

Mais Harley n'était pas un clown. Elle était un arlequin. Fine, souple, rapide, vive. Folle. Parfaite petite imperfection dans ce monde plein de grandes perfections. Elle aimait être l'imperfection. Elle aimait entendre son Joker lui raconter ses discours erronés et absorbants.

« Tu sais, poupée, le Batman devrait nous remercier. Parce qu'il n'existe que parce que les gens comme nous existent. Pour que le bien soit établi, il faut que le mal ait été de rigueur avant. Si les gentils super-héros sont connus aujourd'hui c'est uniquement parce qu'ils ont des super méchants à combattre. »

Harley ferma les yeux quelque secondes, ressassant ces souvenirs. Un jet d'eau lui atteint alors le visage, suivit d'un rire qu'elle connaissait si bien. Elle sursauta et explosa de rire en cœur avec le Joker tenant dans sa main un petit pistolet à eau, enfantin.

« Je vois que tu n'as pas perdu ton sens de l'humour poupée ! » Elle se redressa et le regarda avec ses yeux emplis cet amour incontrôlable dont elle seule avait le secret.

« La seule chose que je veut bien perdre c'est la raison. » Leurs rires redoublèrent et sans qu'elle ne s'y attende, le jeune homme la plaqua violemment au sol et la regarda avec folie.

« Alors, poussin, tu veux jouer ?

-Oui, jouons. »

Elle sourit et passa ses bras autour du coup du joker pour l'embrasser langoureusement. Il la repoussa et elle se cogna violemment contre une pierre au sol, s'ouvrant la tête, son sang se mélangea à celui déjà séché. Sans qu'il ne s'y attende, elle se releva avec souplesse, lui assenant un puissant coup de boule. Il retomba en arrière et lui fit un croche patte. Elle s'étala au sol, hilare et se hissa vers lui. Il l'enlaça avec douceur, comme si leur bagarre « affective » n'avait jamais eu lieu.

Ce geste émanait de la dinguerie pure.

« Alors docteur ?

-Il faut arrêter le traitement.

-Mais...

-Je sais, mais nous n'avons pas le choix » précisa la psychiatre en se tournant pour fixer Harley toujours dans sa cage. La jeune femme, inconsciente, allongée à même le sol, riait frénétiquement en prononçant des paroles incompréhensibles. Effet secondaire de son nouveau traitement pour tenter de soigner sa folie : Hallucinations violentes.

« C'est le cinquième médicament qu'on essaie ce mois-ci ! S'indigna l'infirmier.

-Et ce n'est pas le dernier. »

La femme se détourna, se demandant si un jour il existerait un remède contre le vrai mal dont souffrait sa patiente. Un remède contre l'amour.

FolieOù les histoires vivent. Découvrez maintenant