Strained

Chapitre 30

Durant les vacances de Noël, Gabriel refit la même erreur que lors de sa première séparation avec Louis en prenant ses distances avec les garçons. Il n'avait plus la force de les affronter. Intrigués par son comportement et celui de Louis, leurs amis les harcelaient pour connaître la raison de leur rupture, mais ni l'un ni l'autre ne s'était résolu à leur fournir une explication décente. Gabriel ne pouvait pas leur dire la vérité, et il regrettait une fois de plus de mettre son entourage dans une position délicate. Il se jura de ne plus jamais tomber amoureux d'un collègue.

Les garçons s'inquiétaient pour Gabriel qui ne leur rendait pas la tâche facile. Il ne répondait ni à leurs appels ni à leurs messages, et personne ne savait où il dormait, Louis ayant avoué que Gabriel n'avait pas remis les pieds chez eux depuis leur retour d'Australie. Il aurait pu séjourner dans son autre maison, celle connue du public, mais il était incapable de rester seul avec pour seules compagnes ses pensées qui le torturaient. Alors, à la place, il séjournait chaque semaine chez un ami différent de sa clique Londonienne, et comme il passait toutes ses nuits dehors avec eux à s'enivrer, cela s'avéra être une excellente solution.

Deux jours avant Noël, Gabriel regagna au volant de sa nouvelle Range Rover son village natal. Là-bas, il hésita à appeler Louis pour lui fêter son anniversaire. Il fixa son portable pendant un long moment et décida finalement que c'était une très mauvaise idée. Depuis leur pause, Gabriel espérait que Louis le contacte, lui pardonne et revienne vers lui. Il croyait fermement en l'idée qu'ils pouvaient tout recommencer à zéro sans commettre les mêmes erreurs.

Le lendemain de Noël, il découvrit un appel manqué de Louis en sortant de sa douche, et son cœur s'accéléra. Il le rappela dans la seconde.

« Hey, » dit Gabriel doucement, les mains moites d'appréhension.

« Nous devons parler de la maison. »

La voix de Louis était froide, distante, et Gabriel eut soudain l'impression de manquer d'air. Louis ne lui pardonnerait jamais, et en conséquence Gabriel ne pourrait pas faire la paix avec lui-même. Stressé, il commença à arpenter la pièce.

« À quel sujet ? » Il essayait de garder un ton neutre.

« Comme nous ne sommes plus ensemble, il faut la vendre. »

« Non, garde-la ! » s'exclama Gabriel.

« Je n'en ai pas envie, trop de mauvais souvenirs imprègnent les murs. »

Gabriel aurait souhaité avoir Louis en face de lui, pour voir son visage et savoir ce qu'il ressentait réellement. « Mets-la en vente alors, » répondit-il avec dépit.

« C'est ce que j'allais faire mais j'avais besoin de ton accord, nous sommes tous les deux propriétaires. »

La dernière chose qui les liait allait maintenant disparaître. En vendant la maison, ils tournaient la page sur leur histoire et Gabriel ne le voulait pas. Désespéré et des larmes dans la voix, il murmura : « Louis, tu me manques. »

Louis raccrocha.

****

Gabriel quitta son village et s'envola pour Los Angeles trois jours après. Il avait besoin d'être sur un autre continent pour se changer les idées. L'appel de Louis étant toujours gravé dans son esprit, la douleur qu'il ressentait ne s'estompait pas et devint au contraire encore plus accablante.

Il appréciait toujours autant Los Angeles et, sur un coup de tête, il acheta une magnifique demeure dans le quartier prisé de Beverly Hills, située près de celles de ses connaissances célèbres ou anonymes qui travaillaient dans l'industrie du divertissement. Il les avait rencontrées au fil des années en participant aux mêmes soirées, émissions, événements et dîners mondains.