Chapitre 57

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Au moment où Louis ouvrait la porte de leur maison, son téléphone sonna. Il regarda l'écran et vit le nom de Maria s'afficher. « Allô ? »

« C'est Madison. Je suis désolée, je sais que tu ne veux pas que je t'appelle, mais... »

Le pouls de Louis s'accéléra. « C'est Rose ? » coupa-t-il d'une voix paniquée, et Gabriel lui jeta un regard anxieux.

« Non, non, elle va très bien, ne t'inquiète pas, » le rassura-t-elle précipitamment.

Il fit signe à Gabriel que tout allait bien et celui-ci s'éloigna. « Pourquoi m'appelles-tu alors ? » Le ton de Louis était sec, avoir Madison au téléphone l'agaçait et il n'avait qu'une envie : raccrocher.

« J'ai entendu parler du problème que tu as avec ta maison de disques, enfin surtout avec Andrew, et votre désir de ne plus travailler avec lui. Je pense que je pourrais t'aider. »

« Comment es-tu au courant ? » s'enquit-il, sur la défensive. Il ne lui faisait absolument pas confiance et était ennuyé qu'elle connaisse ses difficultés.

« Maria vous a entendu lorsqu'elle a séjourné dans votre maison. Ne la réprimande pas, elle se faisait juste du souci à ton sujet, » s'empressa d'ajouter Madison.

« Pourquoi tu voudrais m'aider ? » demanda-t-il, suspicieux, tout en retirant ses chaussures.

« Parce que j'ai agi comme une garce avec toi et que je le regrette. Laisse-moi me racheter s'il te plaît. »

« Tu as peur que je finisse ruiné ? »

« Non, ce n'est pas ça. Écoute, tu n'es pas vraiment en position de refuser mon aide, » s'impatienta-t-elle.

Il gratta sa barbe naissante, réfléchissant à sa proposition. « Je suppose que tu as raison, mais je ne vois pas comment tu pourrais résoudre la situation. »

« Je préfère ne pas te donner de détails pour t'éviter de faux espoirs, mais peux-tu venir rapidement à Los Angeles ? »

« Oui. »

« Bien, sois là au plus vite. » Elle raccrocha et Louis fixa son téléphone, perplexe.

« C'était Maria ? » cria Gabriel du salon.

« Madison. » Il put lire l'étonnement sur son visage lorsqu'il vint s'asseoir à ses côtés.

« Qu'est-ce qu'elle voulait ? »

« Nous aider à nous libérer d'Andrew. »

« Comment sait-elle que nous voulons partir ? »

« Maria nous a entendu en parler, c'est vrai que nous n'avons pas été très discrets tous les deux. Bref, elle lui a répété et il semblerait que Madison ait trouvé une solution. Laquelle, je ne sais pas. Elle veut que je vienne à Los Angeles, de toute façon j'allais y aller pour voir Rose. Un peu de soleil et de chaleur nous ferait du bien, non ? »

Ils affrétèrent un jet privé pour éviter tout contact avec le public et s'envolèrent deux jours après. Leurs visages étaient désormais en couverture de tous les tabloïds et de la plupart des magazines. Andrew n'avait pas menti lorsqu'il avait affirmé que tout le monde les voulait. Chaque publication se battait pour essayer d'obtenir l'interview exclusive de Louis et Gabriel, inondant d'appels et d'emails les bureaux d'Empire et de Talent. Les journalistes du monde entier brûlaient de connaître tous les détails de leur romance, et surtout d'obtenir une réponse à la question la plus croustillante : quand cette relation avait-elle commencé exactement ? Mais malgré leur insistance, ils ne trouvèrent personne pour leur donner des miettes d'informations. En effet, les contrats des garçons avec Empire et Talent ayant désormais expiré, le droit pour ces compagnies de parler en leur nom dans les médias avait été révoqué. Cette situation enrageait particulièrement Andrew qui avait hâte que les garçons signent le nouveau contrat afin qu'il puisse donner lui-même des interviews et déformer la vérité au passage pour se protéger. Les publicitaires d'Empire avaient déjà bâti une version édulcorée et très éloignée de la réalité de la relation entre Gabriel et Louis, prête à être récitée et imprimée.

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